Milt Hinton (1910-2000) est une des contrebassistes les plus réputés de l’histoire du jazz. Bien que peu connu par ceux qui ne s’intéressent que peu à cette musique, il a amassé au cours de ses 70 ans de carrière un bilan impressionnant. D’après les statistiques établies, il a participé à plus de 1700 enregistrements. Dès la fin des années 20, il est musicien professionnel. C’est le musicien de jazz type, qui peut se glisser n’importe où et n’importe quand. Sa technique est unanimement reconnue. Adepte de la « slapping bass », c’est à dire frapper le manche de l’instrument tout en jouant, fait de lui un des rois de cette technique. Il joue aussi avec un archet. Au cours de sa carrière, il a joué avec les plus grands, tantôt comme membre régulier, tantôt comme musicien de studio. Son plus long séjour dans un orchestre fut pour celui de Cab Calloway, de 1936 à 1951. On le retrouve avec Duke Ellington, John Coltrane, Billie Holiday, Barbara Streisand et même Paul Mc Cartney. Il a aussi enregistré ses propres disques avec des sessions qui regroupent les vieux potes. Il est récompensé deux fois par les gens du métier. En dehors de la musique, c’était un passionné de photographie. Il a amassé un collection d’archives de 60000 photos, qui résument toutes les figures de jazz qu’il a rencontrées. Il était aussi socialement actif avec une fondation qui venait et qui vient encore en aide, aux jeunes démunis qui veulent étudier la contrebasse.
Un personnage clef, un de ces personnages un peu dans l’ombre, mais sans lesquels une musique ne serait rien.
Tout en taillant une bavette, une leçon de contrebasse
Pour certains teenagers des années 60, plus que la venue du nouveau Beatles ou Rolling Stones, ce qu’ils guettaient, c’était la sortie du nouveau disque des Kinks. Assurés de trouver à chaque fois une nouvelle merveille, ils partaient vite chez le disquaire du coin afin d’assouvir leur soif de « Kinksmania », car elle existait réellement. En plus pour les fans français, ils étaient assurés de trouver une de ces magnifiques pochettes qui magnifiait leurs publications ici. C’est sans conteste une des plus belles séries de pochettes éditées en France pour un artiste étranger dans les sixties. De plus elles avaient des photos qui n’ont que rarement leur équivalent ailleurs. Et puis en les regardant, on peut également s’inspirer des tenues vestimentaires qu’ils arboraient, joli clin d’oeil à une élégance vestimentaire décontractée. Mais voyons leur parcours
Bien qu’ils n’aient jamais eu l’aura des Beatles ou des Rolling Stones, les Kinks n’en restent pas moins un groupe phare de la scène anglaise. Toujours élégamment vêtus, ils sont à ranger dans la catégorie des mods, en opposition à celle des rockers. C’est avant tout le groupe de deux frères guitaristes Ray et Dave Davies, avec dans la première époque les faire-valoir que sont Pete Quaife (basse) et Mick Avory (batterie). Les changements de personnel seront assez nombreux au fil des ans, seuls les frères Davies assureront une constante. Le plus grand mérite des Kinks est d’avoir connu une longue série de hits avec des chansons originales et très classe, composées par Ray Davies entre 64 et 70. Il est à lui tout seul Lennon et Mc Cartney ou Jagger-Richard. Remarqués par Larry Page en 1963, ils devront attendre leur troisième simple « You Really Got Me » pour enfin connaître la gloire, une gloire qui ne les lâchera pas de si tôt. Suivra une série impressionnante de succès « All Day And All Of The Night », « Tired Of Waiting For You », « Set Me Free » « Till The End Of The Day », « Dedicated Follower Of Fashion », « Sunny Afternoon », « Dead End Street », « Waterloo Sunset », « Lola », « Apeman » pour les plus connus. Le son de leurs premiers hits est assez brut, les textes simples, on est encore sous l’influence du r’n’b dont ils se réclament. Les faces B constituaient aussi de jolis détours, parfois aussi plaisants que la face principale. A partir de 1966, l’atmosphère devient plus intimiste et les paroles des chansons de Davies sont autant de témoignages sur la vie et l’observation de ses contemporains. La cohésion du groupe est plus réelle dans la musique que dans la vie courante. De nombreuses mésententes et bagarres font de la survie du groupe presque un miracle. Malgré tout ils continuent d’étonner et d’être acclamés dans le monde entier. De temps en temps, Dave Davies se détache du groupe et enregistre en solo. Son simple « Death Of A Clown » est couronné de succès. Ils sont un des premiers groupes à avoir pris au sérieux la notion de concept album. A partir de 1967, les compositions de Ray Davies vont dans ce sens là. Ce sera « The Village Green Preservation Society » en 68 et « Arthur Or The Decline And Fall OF The British Empire » en 69, albums très prisés des fans. Au tournant des seventies, ils perdent une partie de leur influence et des fans de la première heure, mais étendent quelque peu leur notoriété aux USA. Ils continueront d’enregistrer des albums durant les 70’s et plus sporadiquement par la suite, entre séparations et reformations et changements de personnel. Chrissie Hynde des Pretenders a été l’épouse de Ray Davies.
Bien des années après, les Kinks sont à considérer comme quelque chose à part dans la musique des sixties. Un succès considérable qui n’a jamais sombré dans la facilité commerciale. L’habilité d’un compositeur qui avait du talent à revendre, la manière de le mettre en musique et en paroles, façon poète moderne. Et puis, c’est tout simplement beau.
Pour terminer, une sélection de la discographie des Kinks pour les années 60. Vous trouverez les hits dans l’ordre chronologique d’apparition, excepté « Dandy » qui n’est pas disponible en écoute intégrale. Ensuite quelques titres plus secondaires qui constituaient souvent d’excellentes faces B, ou leur étrange mais délicieuse version de « Long Tall Sally » la plus originale de toutes. Enfin des titres inédits restés dans les tiroirs.