Avant de rencontrer le fameux Phil Spector qui fera d’elles des stars, et dans le cas de Ronnie son mari, les Ronettes avaient déjà eu l’occasion d’enregistrer quelques titres. Ceci pour le compte de Colpix records à partir de 1961. Fort de son succès avec le « Blue Moon » des Marcels, ce label pensa trouver quelque chose qui pourrait faire l’affaire. C’était plutôt bien pensé et les enregistrements prouvent qu’ils avaient mis dans la cible quand on les écoute. Assez bizarrement, on retrouve déjà un peu le son qui figurera dans les productions de Spector. La preuve que celui-ci n’a peut-être pas tout inventé, mais s’est un peu inspiré des créations précédentes. Un album sortira quand elles auront atteint la gloire. Ce disque a été réédité récemment. On se demande pourquoi il a fallu attendre si longtemps. C’est à pleurer tellement les harmonies vocales sont resplendissantes. La voie de Ronnie est merveilleuse et les choeurs magnifiques. On retrouve tous les ingrédients de l’angoisse existentielle des adolescentes de cette époque. Dans les paroles, « Une brave fille n’embrasse pas la nuit le jour de son anniversaire », « Une brave fille ne donne son coeur qu’une fois ». Dans les titres « L’Ange qui me guide », « Je veux un garçon », « Qu’est-ce qui est si doux à 16 ans », à peu près leur âge à la date des enregistrements. C’est un régal!
C’est un album qu’il faut découvrir, un peu comme une bouteille de vin dans laquelle on découvre un grand cru. C’est vocalement fruité, comme seuls le noirs savent le faire. Quand on a au fond de l’âme un reste d’admiration pour le doo wop et les mélodies faciles qui captent l’oreille à la première écoute, on ne peut que trouver son bonheur.
Alors faisons-le, c’est ici…

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