Archives Mensuelles: février 2011
Jeter une bouteille musicale à la mer (8)
Si l’Angleterre et les USA avaient un monopole quasi total et mondialement en matière de musique dans les années 60, certains artistes ou groupes parvinrent quand même à se forger une gloire locale et souvent pas la moindre. En imitant les autres le plus souvent, il devinrent des stars locales. Quelquefois leur réputation franchira les frontières. ou à défaut une de leurs chansons. Voyons à travers quelques pays quelques unes de ces idoles glorieuses dans un coin du monde. Commençons par l’Allemagne
The Rattles
Incontestablement le plus populaire groupe allemand et des talents certains. Gros succès dans le pays avec une percée sur le plan international en 1970 et la chanson « The Witch ». Leurs répertoire fut assez standard, mais avec pas mal de titres originaux. Le groupe connut d’innombrables changements de personnel.
The Lords
Les nos 2, très populaires sans jamais égaler le succès des Rattles. Coupes de cheveux en mop, ils puisaient une bonne partie de leur répertoire dans le folk auquel ils ajoutaient une touche beat. Un de leurs premiers hits, une version rock du fameux « Greensleeves ».
Casey Jones & Governors
De vrais anglais, ce groupe intégra un certain Eric Clapton qui décida de rester dans son pays quand le groupe voulut aller en Allamagne. Clapton rejoignit les Yardbirs et connut le succès que l’on sait par la suite. Quant aux autres, ils ne réussirent pas trop mal en Allemagne et devinrent l’un des groupes les plus en vue. Base très rock and roll
The Liverbirds
J’ai toujours été fasciné par les groupes féminins, j’entends par là pas seulement les groupes vocaux, mais ceux qui s’coompagnent instrumentalement. Pas de quoi m’extasier, ils sont assez rares. En voici un des plus beaux exemples en ce qui concerne les sixties. Quatre jeunes anglaises qui vont tenter leur chance en Allemagne. Et cela marche plutôt bien. Elles enregistrent deux albums et quelques singles.
La bassiste marie Frank Dostal des Rattles pour les faits mondains et pour la musique, elle ne font pas dans la guimauve, mais s’inspirent plutôt de Chuck Berry ou Bo Diddley. Sans être exceptionnels, leur enregistrements méritent la mention bien.
Lee Curtis & All Stars
Un autre anglais qui trouva en Allemagne de quoi voler plus haut. Il commence en Angleterre chez Decca et enregistre sans grand succès. Son principal atout, il a un type de voix à la Presley et est plutôt beau mec. Il file en Allemagne et fait du célèbre Star-Club de Hambourg son fief. Il y chante quasiment tous les soirs et plusieurs fois. Il serait, d’après ses dires, entré sur la scène plus de 7000 fois. Il rencontre toutes les stars qui s’y produisent, les Beatles, Johnny Kidd, Jerry Lee Lewis, Jimi Hendrix, c’est une encyclopédie vivante. Un accident de voiture en 1967, dans lequel il n’est pas blessé, met un terme à sa carrière. Il vend tout son matériel pour payer les frais d’hôpitaux des autres passagers. Il rentre en Angleterre et finira comme directeur d’une chaîne d’hôtels. Il revient sur scène régulièrement surtout en Allemagne où il est encore très apprécié.
Ian & Zodiacs
Toujours des Anglais pour les mêmes raisons, le marché national est saturé. Ian et les Zodiacs fut un groupe très en vue et ma foi plutôt bon. Deux titres, le premier « All Of Me », un standard du jazz modulé pour en faire quelque chose de plus appréciable par le génération beat, une belle réécriture. Le second, un original de très bonne facture « No Money No Honey ». Ils se produisent encore.
The Remo Four
Un groupe qu’on ne peut pas passer sous silence, tant pour ses qualités que pour le succès relativement important qu’il a connu. Ils sont de Liverpool et marchent sur les traces des Beatles à la fameuse Cavern. Ils deviennent les accompagnateurs de Tommy Quickly et Johnny Sandon sur disques. C’est encore une fois l’Allemagne qui les adoptent. Dans leurs rangs on compte Tony Ahston, plus tard célèbre dans le trio Ashton Gardner & Dyke et un guitariste soliste assez talentueux Colin Manley. Ils seront recrutés par George Harrison en 1967 pour son premier essai solo « Wonderwall », musique de film. Ils se séparent définitivement vers la fin des sixties. Quelques beaux titres enregistrés en Angleterre et surtout en Allemagne laissent de bons souvenirs et surtout un potentiel mal exploité par les producteurs.