Notre ami Loudstart, celui du fameux récit qui nous fit connaître les aventures d’une fameuse Buick avec sa pléiade de bas nylons, m’a fait parvenir un complément à son histoire. Celui d’un certain jour de mars 1960, son dixième anniversaire. Bien sûr, nous y retrouvons cette fameuse maman qui nous expose au long du récit, non seulement son caractère bien trempé, mais aussi ses fameux bas à coutures. Retour sur anniversaire pas tout à fait comme les autres. Merci à l’auteur.
Mars 1960, j’ai dix ans. Voilà, je passe à deux chiffres, je deviens un grand. A part ça, je n’y vois pas un grand intérêt, c’est un jour comme un autre. Eh bien non, ce ne sera pas un jour comme les autres !
Avec trois copains nous jouons au Monopoly sur la table de la salle à manger quand ma mère apparait en peignoir de bain.
– Pour tes dix ans mon chéri, nous allons aller manger une glace chez Oliveri. Je n’ai pas envie de glace, je suis bien avec mes copains !
– Bof, je n’ai pas envie de sortir.
– Si, si. Tu vas te faire beau, tu as 10 ans maintenant, je t’ai même acheté un nœud papillon. Alors là non ! Je ne vais pas me déguiser en singe savant.
– Tu ne vas pas me faire mettre ça quand même !
– Tu seras très bien. Pour te faire honneur, je me suis acheté une nouvelle robe en lamé or. En plus, tu monteras devant à coté de moi dans la Buick, comme un homme.
– Mais elle est en panne. Ce matin il a fallu prendre le bus.
– Papa est en train de s’en occuper, d’ici une demi-heure elle sera réparée et on pourra descendre en ville. Je finis de me préparer et je m’occupe de toi. Je n’ai rien à répondre, de toute façon elle a décidé.
On continue à jouer au Monopoly, un quart d’heure plus tard ma mère réapparait dans une robe étroite dorée qui brille comme du métal.
– Viens te préparer, tes amis n’ont qu’à continuer sans toi pendant que je t’habille. Je la suis, elle me fait mettre un short bleu marine et une chemise blanche. Cela ne rate pas, il y a bien un nœud papillon tout prêt qu’elle fixe derrière le col.
– Tu es superbe. On revient dans la salle à manger et elle va vers la fenêtre ouverte.
– La voiture est bientôt prête? Demande-t-elle à mon père qui est sur le trottoir.
– Une dizaine de minutes, je nettoie le carburateur.
– Parfait, je me mets une dernière couche de vernis. Elle va dans sa chambre chercher son vernis à ongle et revient s’asseoir dans un fauteuil du salon. La courte robe de lamé est remontée aux trois quarts de ses cuisses dévoilant vingt centimètres de jarretelles de dentelle blanche qu’aucun jupon ne dissimule ! Enfin mon père rentre pour se laver les mains après ses bricolages dans le moteur.
– C’est bon mon chéri, on peut y aller ?
– J’ai fait ce que j’ai pu, on va voir si elle veut bien démarrer. Répond mon père. Ma mère se lève et va devant la glace de l’entrée pour ajuster un petit chapeau noir.
– Allez les enfants, on s’en va. Tout le monde sort de l’appartement pour rejoindre la Buick. Mon père ouvre la portière de ma mère qui monte et se glisse au milieu de la banquette pour me laisser la place à l’avant. Sa robe remonte de nouveau en haut des cuisses, elle soulève ses fesses pour la tirer vers ses genoux mais l’étroite robe trop courte s’arrête à mi-cuisses.
Mon père tire longtemps sur le démarreur sans succès. Ma mère me dit.
– Alors, tu es fier de partir dans une grosse voiture assis devant comme un homme? Tes amis doivent être morts de jalousie. Je réponds agressif.
– Pour l’instant on essaye seulement de partir ! Les secousses du démarreur on déjà fait remonter la robe en lamé en haut des cuisses. Je vois les bas noirs qui plissent en rythme autour de ses jambes, et on aperçoit sa culotte blanche. Ma mère répond.
– Le moteur a déjà toussé, on va partir tout de suite. Mes copains qui n’en perdent pas une miette commencent à m’énerver. Je boude un peu, ce qui agace ma mère qui retend délicatement ses bas qui ont beaucoup bougé.
– Mais tu es impossible, tu boudes, alors que tu es assis près de moi qui me suis faite belle et dans une superbe voiture décapotable devant tous tes amis. Pendant ce temps la batterie rend l’âme. Ma mère me dit.
– Tiens passes moi plutôt la manivelle pour que ton père essaie de nous faire démarrer avec. Et elle allume une cigarette.
Mon père a beau s’échiner sur la manivelle, rien n’y fait, la Buick ne démarre pas. La robe a fini de remonter jusqu’aux hanches, les bas continuent de plisser autour de ses jambes au rythme de la manivelle, et en plus le fin nylon de la culotte se tend et se détend au même rythme. Ma mère qui a terminé sa cigarette, me dit.
– Si tu continues à faire la tête je te colle une claque devant tout le monde, souris. Je la sens suffisamment énervée pour mettre sa menace à exécution, je tente un sourire.
Mon père arrête ses tentatives et indique qu’il va falloir pousser. Ma mère se glisse derrière le volant et je descends pour pousser avec les copains et mon père. Au bout de quelques dizaines de mètres le moteur démarre enfin, mon père reprend le volant et nous allons manger nos glaces chez Oliveri.
Les tables basses du salon de thé permettent à l’ensemble de la salle d’admirer les dessous de ma mère. La robe dévoile le haut noir des bas, je me dis que ses jarretelles sont mal réglées car la lisière des bas festonne légèrement autour des jambes, et les plis aux jointures des genoux sont plus marqués que d’habitude. Quand elle se lève pour aller aux toilettes le nylon des bas flotte autour de ses genoux et les coutures « zigzaguent » légèrement derrière ses mollets.
Nous finissons nos glaces, elle a croisé haut ses jambes, sur le côté une longue jarretelle de dentelle strie sa jambe. Comme elle balance doucement son pied, la jarretelle se tend et se détend et les légers mouvements du triangle blanc de la fine culotte captent les regards des clients alors qu’elle fume sa cigarette en souriant. Enfin au bout d’un moment, elle décide qu’il est temps d’y aller.
Nous regagnons la Buick, elle remonte au milieu de la banquette, je m’assois à côté et tends la manivelle à mon père comme il me le demande. Ma mère met le contact et commence à pomper sur l’accélérateur avec son escarpin gauche pendant que mon père tourne la manivelle. Pas plus qu’au départ de l’appartement, le moteur ne donne le moindre signe de vie, elle continue à accélérer régulièrement, souriante elle me dit.
– Tu es content de ton anniversaire ? Tu es un petit homme maintenant ! Je ne réponds rien, agacé par les nombreux passants qui regardent ma mère jambes écartées, robe à la taille qui s’agite sur l’accélérateur. Les mouvements de sa cuisse gauche tirent son bas dans tous les sens et la jarretelle de côté lâche juste au moment ou le moteur démarre, elle relève son pied de l’accélérateur, laissant le moteur caler. Mon père demande pourquoi elle n’a pas accéléré et recommence à tourner la manivelle.
Elle pivote vers moi et essaie de rattacher sa jarretelle, mais avec le talon aiguille sur le pont central sa jambe est trop relevée, elle n’y arrive pas.
– Laisse-moi sortir.
J’ouvre la portière et je descends de la Buick, elle sort à son tour sur le trottoir et entreprend de rattacher son bas. Il y a maintenant une dizaine de personnes qui nous regardent, elle termine tranquillement puis s’adresse aux « spectateurs ».
– Vous voyez bien qu’on est en panne. Puisque vous avez du temps, vous pourriez au moins nous pousser ! Elle retrousse sa robe, s’assoit, se glisse au milieu de la banquette, pose ses talons aiguilles sur le tableau de bord et se met à lisser ses bas pour tenter de les retendre sur ses jambes allongées. Les gens la regardent la bouche ouverte puis se mettent à l’arrière de la Buick et mon père rejoint sa place avec la manivelle. Resté seul sur le trottoir, je monte à mon tour.
C’est ainsi que se conclut mon premier anniversaire à deux chiffres.