Promenade à la lisière des bas

Une paire de bas on peut la regarder de mille manières, l’oeil coquin,  ravi, curieux, enchanté, soupçonneux, enfin c’est comme vous voulez. Il y a aussi l’endroit où on les regarde. Certains préfèrent un endroit plutôt qu’un autre, le voir marié avec des talons, quand il fait des petits plis, des reflets.  Puis nous dirigeant vers le haut, la lisière, avec un bref arrêt à mi-jambe si vous le désirez. Et je ne parle pas des couleurs, des teintes, on a chacun ses préférences. Dans mes petits fantasmes, j’emploie petit pour faire pour faire modeste, la lisière du bas est certainement le lieu où je tombe en panne le plus souvent.  Une personne de mes connaissances appelle cet endroit, la bande d’arrêt d’urgence. Jolie métaphore que l’on pourrait aussi changer en « avez-vous un laisser-passer? ». Pas moyen de redémarrer, la batterie qui commande mes yeux est plate. J’ai beau appeler le dépanneur de service, rien à faire, il n’a pas la solution. Alors les jours où il fait beau, j’emmène mes errances flâner le long de cette lisière, aussi mystérieuse que celle d’un bois envoûté. Je n’y trouverai pas d’elfes, de champignons qui chantent, d’arbres qui susurrent avec le herbes folles. Non, en la parcourant, je verrai avec un peu de chance,l’ombre d’une jarretelle, les plis délicieux quand elle  mord  le nylon. En fait, l’orée est tout près, vous venez avec moi?

 

 

Jeter une bouteille musicale à la mer (5)

Et cette belle France, à quoi carburait-elle? Les sixties fut l’avènement du yéyé. Presque chaque jour une maison de disques lançait la nouvelle star de demain. Certaines furent lancées, mais pas très loin. A partir de 65-66, les choses évoluèrent un peu. On se branchait plus volontiers sur les sons venus d’Angleterre ou d’Amérique, mais avec une certaine peine. Il n’en reste pas moins que les obscurités sont nombreuses. Même certains qui arrivèrent à percer le temps d’un succès ou deux sont passablement retombé dans l’oubli. On ne se rappelle plus trop de leurs éclats, ils ne sont pas dans la mémoire collective, excepté celle de quelques collectionneurs et branchés qui firent table rase de toutes les niaiseries entendues pour vouer un culte aux meilleurs ou aux plus originaux. Etat de lieux pour quelques joyeuses envolées discographiques, pas toujours faciles à trouver dans les médias de la Toile. Dans cette première partie, je me me permets d’insister sur quelques pointures moyennement grosses qui eurent quand même un succès assez considérable par rapport aux autres. En plus de la notoriété, ils n’ont pas à rougir de ce qu’ils ont pu produire. En général, les collectionneurs cuvée supérieure recherchent plutôt ce genre d’artistes. On ne peut que les conseiller, il n’y pas grand chose à jeter.

Larry Greco – Rock Twist – Années 60 première moitié.

On se rappelle de lui comme faisant partie de clan de Jooohnny pour lui avoir composé son tube « Un Ami Ca N’a Pas De Prix ». Mais il tenta l’aventure de chanteur bien avant. Il décrocha un ou deux tubes en 62-63 surtout le fameux « Mary-Lisa ». Ce citoyen Suisse est un de ceux qui réussit assez bien en France. Presque que des titres originaux classe et plutôt du genre agité. Après 4 disques chez Decca, il passe chez Pathé et enregistre 8 titres répartis sur deux 45 tours de très grande classe. Sur le premier un original « Jette-Là », un titre fabuleux, plein de punch. Les Anglais ou les Ricains peuvent nous l’envier, affirmation que l’on ose pas trop souvent prononcer. Un peu oublié après, mais considéré comme un des meilleurs chanteurs sixties par les spécialistes, il survit assez bien dans le souvenir des passionnés. Il chante à nouveau dans les circuits nostalgiques et il semble n’avoir rien perdu de son talent. A redécouvrir en priorité.

Très récemment

José Salcy – Rock Twist – Années 60 première et seconde moitié.

Ce Niçois ne fut jamais vraiment une grande vedette, il avait tout pour malgré tout. Auteur, compositeur, il savait assez bien capter l’ambiance musicale des sixties.  A l’heure où les vedettes pillaient les répertoires chantés en anglais, lui il alignait des chansons originales pour l’immense majorité. Il traversa toutes les sixties en enregistrant ici et là des titres qui devinrent pour les plus chanceux de modestes succès. Si le ridicule tue, alors il est plein de vie. Je l’ai toujours considéré comme un des meilleurs musicalement parlant. Et je crois bien que je n’ai pas complètement tort. Bravo Mr Salcy!

Noel Deschamps — Rock R’n’B – Années 60 première et seconde moitié.

Il est sans doute avec Ronnie Bird, le seul chanteur français dont j’achetais tous les disques à l’époque. C’est un très grand bonhomme, à l’immense talent et doté d’un superbe voix. Une star potentielle, grande qualité d’interprétation. Un de mes plus fins souvenirs musicaux, avoir pu blaguer un bon quart d’heure avec lui. A part ça, je l’admire toujours. Il faut absolument redécouvrir ce bonhomme si ce n’est fait. Feu vert absolu.

Une chanson composée par… Bashung

Reprendre Eric Clapton et John Mayall en français, fallait oser

Ronnie Bird – French Beat R’N’B- Années 60 première et seconde moitié.

Vaut le détour ou incontournable, pas de contradiction, il est les deux. Quelques rappels. Un des rares collectionné par les étrangers.

Jacqueline Taïeb – French Beat – Années 60 seconde moitié.

Elle fit un tube quel  composa, « 7 Heures Du Matin »  puis se rendormit, malgré une discographie assez intéressante. Ce tube lui permit, grâce aussi à une version anglaise de démarrer en trombe dans le marché des collectionneurs anglophones qui la prisent littéralement. Les pièces originales atteignent parfois 1 ou 2 centaines d’euros. Sans être très original, son style est plaisant et si les amateurs décident de passer à la caisse, eh bien ils savent sans doute ce qui les attire. Elle fait encore quelques apparitions dans le monde de la nostalgie.

Les 5 Gentlemen – French Freak Beat – Années 60 seconde moitié.

Ils firent une petite percée grâce à un titre très dans l’air du temps « Dis Nous Dylan ». Ils auraient plus être à l’origine d’un petit scandale via leur titre « LSD  25 Ou Les Métamorphoses De Margaret Steinway », allusion aux paradis artificiels. Mais la censure étant somnolente et le titre sans grand retentissement chez les programmateurs radio, on en resta là. La vingtaine de titres enregistrés est plutôt intéressante, on peut sans hésiter tomber sous le charme.