Un bas qui s’accroche à nos rêves

Parfois, on me glisse un petit mot pour me suggérer un article. Alors quand il s’agit de la belle Miss Legs qui m’invite, que voulez-vous que je fasse, que je fisse, que je fiche? M’exécuter parbleu! Cette exécution aura lien en public devant témoins, je suis condamné a écrire jusqu’à ce que mots s’en suivent. Et c’est plutôt agréable, surtout que Miss Legs me prête quelques photos pour illustrer, en vérité c’est moi qui les choisis, mais c’est bien difficile devant l’offre abondante et classieuse. Je vous promets que je les lui rendrai à l’occasion, si j’oublie pas!

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On peut aimer, adorer le bas de mille manières. Au départ était la jambe nue, ensuite elle fut recouverte de soie, de nylon. Entre les deux, il y a ce moment de charme intense qui consiste à enfiler le bas en commençant bien sûr délicatement par le bout du pied. Peu à peu, il recouvre la jambe presque entièrement. Arrive le moment le plus intense, celui où la jarretelle va à la rencontre de son invité pour le pincer délicatement. C’est l’orgasme de l’enfilage du bas. Vous avez tous vu une scène semblable, si ce n’est dans la réalité, au cinéma, une photo. Si d’aventure vous croisez une femme qui porte des bas et pour autant que vous le sachiez, vous ne voyez que le résultat, ce qui n’est déjà pas si mal, je l’avoue. Mais quand vous contemplez le soleil qui brille dans le ciel, c’est moins beau que toutes les merveilles qu’il peut nous offrir à l’aube. Partons pour une aube où se lève le nylon dans un ciel de lingerie et de jarretelles dans les délicates mains d’une dame.

Combien de fois ai-je vu cette scène? Impossible d’articuler un chiffre. Je ne dirais pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, des tas et des tas de fois. Non, c’est en fin de compte un moment privilégié, à moins que l’an aie une compagne qui porte des bas au quotidien et encore. Très souvent, ce moment d’intimité n’appartient qu’à elle, elle se le réserve, pour en savourer les effets un peu plus tard. On pourrait aussi dire que c’est un changement d’époque, la scène était presque banale, il y a 50 ans. On fixait ou réajustait ses bas sans aucune gêne. C’était peu ou pas un geste impudique, à faire avec peut-être un minimum de discrétion selon la personne aux commandes. Il m’a bien fallu rechercher dans mes souvenirs pour en retrouver quelques uns. En effet, si j’ai parlé souvent de mes diverses compagnes qui portaient des bas, je me suis peu arrêté à ce moment, prémices à de joyeuses envolées de libido.

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Bruxelles, dans les années 80. Suite à une rencontre tout à fait par hasard dans les rues de la capitale, j’ai été amené à revoir bien souvent la fille à qui j’avais demandé un renseignement. Sans trop de mal, elle a accepté de porter des bas quand nous nous retrouvions, une ou deux fois par mois. La Belgique sans être le bout du monde, n’était pas non plus la porte à côté pour moi. Elle habitait un modeste appartement dans le centre de la ville. C’était plutôt une grande pièce avec un coin cuisine et un petit cabinet de toilette. Il était assez difficile d’avoir de l’intimité, mais nous n’étions pas là pour jouer les prudes. Le soir, nous sortions manger au restaurant, il y a plein de petits bistros sympas au fil de rues aux noms évocateurs comme la rue des Bouchers. Un de ces fameux soirs, alors que j’étais allongé sur le lit, toute nue sortant de la baignoire parfumée. elle entreprit de s’habiller sous mes yeux. Je revois très bien la scène. Elle enfila pièce par pièce un assortiment de lingerie noir que nous avions choisi en commun. Le soutien-gorge précéda un porte-jarretelles qu’elle fixa autour de sa taille. Elle s’assit sur une sorte de pouf, tendant la jambe, elle y fit glisser un vrai bas  à couture dans les teintes gris foncé, une pure merveille. Une fois, le bas enfilé, elle se leva pour le fixer aux jarretelles avec tous les gestes que cela comporte, ajustement de la longueur de l’élastique, regard en arrière pour voir si la couture était bien droite, sourire de satisfaction coquin.  Je n’en perdais pas une miette, surtout que je me relevais d’une assez longue période de disette, la fameuse traversée du désert, que les anciens connaissent. Elle paracheva ce petit chef d’oeuvre de sensualité en renouvelant l’opération sur l’autre jambe. Ce qui devait arriver arriva, elle n’eut pas le temps d’enfiler la culotte, mais je ne crois pas que c’était son intention. Elle s’approcha de moi, mais je ne raconterai pas la suite. Nous avons dîné fort tard!

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Quelques années plus tard, autre lieux, autre dame. Je l’avais rencontrée par une connaissance commune. Je sentais que je n’étais tout à fait le passager de la pluie dans son esprit. Lors d’une de ces grandes fêtes populaires qui jette tout le monde dans les rues, je donnais un coup de main au bar d’une petite confrérie privée qui rassemble quelques marginaux de la pensée intellectuelle. Unis par une franche amitié, la bonne bouffe, les bonnes bouteilles, on refaisait un peu le monde sans trop se presser. Nous avions même un assez célèbre grand docteur de quelque chose dans nos rangs et ce n’était pas le dernier à déconner. Pour nous, la fête était un moyen de renflouer les caisses en proposant des belles et bonnes choses pour toutes les faims et les soifs. Nous étions même réputés pour cela. On s’improvisait qui cuisinier, qui caviste, qui serveur. J’avais mon service le samedi soir de 18 à 22 heures et je servais au comptoir. C’est alors que je vis ma belle qui passait là, sans que nous ayons convenu de rendez-vous, une sorte de hasard.

– Ah tu es venue à la fête.

– Je suis venue t’offrir un verre.

Sur  ces paroles, je ronronnais comme un chat à côté d’un poêle. J’acceptai, bien sûr, le verre qu’elle m’offrait.  Il n’était pas interdit de boire pendant le service, c’était même recommandé, bien que je sois plutôt sobre. Nous avons convenu de nous retrouver à la fin de mon service et de poursuivre la fête, ce qui fut fait. Plus tard dans la soirée, alors que nous passions devant une grande affiche, une publicité pour de la lingerie avec une fille en bas et porte-jarretelles, je ferrai le poisson:

– J’adore cette affiche.

– Celle avec la fille en porte-jarretelles?

– Oui!

– J’en ai à la maison!

Je savais ce que je voulais savoir, c’était presque trop facile. Je m’invitai par la suite à visiter sa collection de lingerie, mais je savais bien que j’allais pas recevoir un baffe en le demandant. J’ai même découvert une femme très branchée lingerie, chose pas si courante à ce moment là. Ce dont j’avais envie et que je rêvais depuis longtemps, c’est d’une femme en guêpière, là, c’était le vide total. Il faut dire que cet accessoire, si on veut de la belle marchandise, c’est plutôt onéreux. Elle n’avait pas des moyens financiers considérables, alors qu’auriez vous fait à ma place?

Un samedi, nous nous sommes retrouvés pour aller faire l’achat dans une boutique de lingerie où je savais que nous allions trouver cet article. La propriétaire était d’ailleurs membre de la fameuse confrérie. Cela ne s’achète pas à vue d’oeil, il faut bien essayer, alors c’est ce qu’elle a fait. Comme nous étions les seuls clients, la tête dans la cabine d’essayage, j’ai regardé la suite des événements. Elle enleva sa jupe et son collant, ben oui, un collant. Elle avait arrêté son choix sur une guêpière blanche du plus bel effet, une pure merveille. La taille étant tout à fait dans les bonnes mesures, on décida de l’achat. Tout à mon bonheur, je sentis soudain une sorte de vide. Elle allait enlever sa guêpière, remettre son collant, sa jupe. Bouhhhh, c’est trop triste, bon sang le Boss fais quelque chose!

– Je t’offre avec  aussi une paire de bas, si tu laisses ta guêpière?

– Ah oui, c’est une bonne idée.

Je choisis au comptoir une paire de bas noirs avec une couture en trompe l’oeil et je les lui passai. Elle ouvrit le sachet, mira les bas et dans la relative étroitesse de la cabine commença son enfilage. Ce moment avait quelque chose de merveilleux. A ma gauche, les passants dans la rue, courant à leurs petites affaires et moi par le rideau entrouvert contemplant  ma copine fixant ses bas aux jarretelles et ajustant la tension des élastiques. Nous dirons que la guêpière était en période de rodage, alors elle méritait quelques réglages. Je mis même la main à la pâte pour la tension arrière des élastiques, avec toute la précision d’un mécanicien apprêtant  un bolide qui va affronter les 24 heures du Mans. Elle tournicota dans la cabine:

– Alors ça te plait?

– C’est horriblement joli!

Nous somme sortis du magasin et je la suivis dans la rue. A ce moment là, j’étais bien le seul à savoir qu’elle portait des bas, un mur poment de ponheur!

Merci et bisous à Miss Legs sans qui cet article n’aurait peut-être jamais existé. Tous les autres personnages, toutes les jarretelles ajustées de ce récit,  furent biens réels à un moment de ma vie. Toute ressemblance avec des personnages, des objets et des endroits n’existant pas serait pure coïncidence et indépendant de ma volonté.

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Toutes les photos © Miss legs

Et, hé. hé, et puis si vous aimez les sensations fortes, allez donc lui rendre une petite visite, c’est… ici vous placez l’adjectif que vous voulez après avoir visité

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16 réflexions sur “Un bas qui s’accroche à nos rêves

  1. Miss legs est une beauté de nylon sublimée par un regard photographique et esthétique.

    Est-ce le nôtre, celui de son mari, d’un esthète de passage ou d’une simple homme respectueux de la beauté sensuelle des bas nylon ?

    Votre vie, vos morceaux de vie sont ce deux-là, des souvenirs qui durent le temps d un essayage, parfois le temps de se croiser dans la rue, le temps de l’amour, le temps d’un rêve éveillé.

    Je partage les mêmes rêves, les mêmes réalités, si doux, si délicats.

  2. Bravo Le Boss de nous refaire vivre ces instants de petits bonheurs alors que nous avions la chance de tomber sur une belle qui pratiquait le port des bas.
    Histoires joliment racontées qui ramènent à son propre vécu.
    Nous avons eu de la chance et en ce qui me concerne ,ces souvenirs me bercent encore.
    A bientôt.
    Daniel

  3. J’ai bien reconnu l’épicurien qui est en vous (sourire), et votre texte est illuminé, cher ami, par les clichés soyeux et sensuel de Miss Legs, bravo à tous les deux, amitiés, et baisers pour elle quand elle (re)passera par là !

    • Merci mon cher Valmont,

      C’est un beau compliment que vous m’adressez là. Je le suis pour essentiellement trois choses, la gastronomie, la musique et pour la troisième, je vous laisse deviner, ce n’est pas trop difficile…
      Certainement que la vedette de cet article passera dire bonjour, j’en suis même sûr…
      Amitiés à vous

  4. Oups je découvre ce soir, mais je tombe de fatigue… la semaine à été rude… je repasse très vite promis pour lire chaque ligne 😉 Gros bisous et à bientôt !

  5. miss legs est absolument magnifique… mais j’ai aimé la narration du boss.. j’ai fait aussi ce genre de rencontre.. mais la plus belle fut la première.. celle qui m’a permis de trouver le sens à mes sensations.. et qui m’a permis de comprendre pourquoi j’aimais les femmes qui portaient des bas..

    • Merci Charme,

      Entre amateurs de ce plaisir pour les yeux, nous avons tous nos moments d’euphorie. J’en ai choisi deux sur la suggestion de la charmante Miss Legs. Comme je le dis dans mon rècit, on peut avoir croisé bon nombre de femmes portant des bas, l’ajustage est un spectacle plus rare, donc encore plus aguicheur.

      Merci à vous pour vos aimables commentaires à moi et à la Miss

  6. Pas un mais deux jolis contes de fée, me voilà gâtée et comblée, j’adore vos histoires et le fait qu’elles soient vraies y ajoute un petit quelque chose, certains vont se dire « Oh le veinard ! » Un grand merci à vous Boss pour avoir cédé à ma demande…. Merci merci merci !!!! Gros gros bisous à vous !… je retourne faire une seconde lecture, il y a des passages que j’adore 😉 !!

    • Coucou Miss,

      C’est bizarre comme les souvenirs liés au plaisir peuvent se graver dans la mémoire. A Bruxelles, je ne rappelle même pas le nom de la rue où elle habitait. J’ai été voir sur « streetview », je pense avoir retrouvé l’endroit, mais je n’en suis pas sûr. Par contre la fameuse scène est gravée dans ma mémoire, je pourrais presque décrire les rideaux. L’une comme l’autre je ne sais pas ce qu’elles sont devenues, Complètement perdues de vue.
      Pour ma part, j’ai eu du plaisir à les raconter, sachant que vous étiez invitée pour les illustrer.
      Des bisous reconnaissants

  7. Bravo BigBoss,

    Ce sont ces histoires-là qui font rêver, celles qu’on oublie jamais, qui même des années plus tard nous font encore voyager à travers les charmes féminins.
    Et les Belles dont nous vous nous parler, on a l’envie de les rencontrer et de leur sourire.
    Merci à vous d’avoir céder aux demandes de la Belle Miss, et merci à elle d’avoir prêté ses photos…
    Très amicalement et respectueusement

    Benjamin

    • Merci Benjamin,

      Ce fut un plaisir de céder à sa demande, pas eu besoin de me soumettre à la torture.

      Ah ces belles elles restent bien dans mes souvenirs et j’aime les partager…

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