Mois en nylon mars 2014

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Léo coeur de nylon (30)

Léo, un ancien chanteur de charme devenu tenancier de bistrot, est un amoureux et inconditionnel du bas nylon. Il se rappelle avec nostalgie d’une époque où toutes les femmes portaient des bas et de toutes les coquineries que son status de vedette lui permettait pour assouvir sa passion, notamment les nombreuses photos qu’il prenait de ses conquêtes. Un soir, une dame en bas coutures pénètre dans son établissement. En observant ses chaussures, il remarque un détail qu’il avait jadis imaginé pour une de ses conquêtes. Les souvenirs envahissent les pensées de Léo. Il se souvient de sa rencontre avec un ministre et de la belle Léa, sa secrétaire. Mais les pièces d’un étrange puzzle s’assemblent peu à peu dans son esprit. A la fermeture du bistro, Léo consulte son album de photos, se couche et pense à son ancienne conquête, Léa. Après une nuit d’insomnie, il parle avec Marly qui devrait l’aider à élucider la mort mystérieuse d’une de ses anciennes conquêtes, Lucienne. Léo attend le soir où il va pouvoir parler avec Marly et son amie, en espérant que la lumière jaillira de sa conversation. Lors de la conversation, l’amie cite un nom qui fait réagir Léo, un ancien musicien de Léo qui semble tremper dans une histoire louche. La conversation se poursuit, il veut montrer une photo de son ancienne conquête, ils concluent qu’ils doivent informer la police de leurs découvertes. Un policier demande à voir Léo. Il lui pose des questions destinées à faire rebondir l’enquête sur le meurtre de son ancienne copine. Après le départ du policier, Léo invite Marly à discuter et manger un morceau. Une information éclaire l’histoire sous un jour nouveau. En attendant la suite, Léo va raconter une de ses histoires vécues dont il a le secret. suite à une tempête de neige, il doit prendre le train pour aller à Marseille donner un concert. Il a rencontré la charmante Huguette, qui l’accompagne dans son voyage. Une troisième dame les rejoint dans le compartiment, assez démonstrative et ensuite le contrôleur. Ces dames profitent pour changer leurs bas sous l’oeil de Léo. Après le concert, Léo et ses invités se rendent dans le magasin de lingerie d’Huguette, compagne d’un soir pour Léo. Un agréable imprévu s’annonce. Pendant son récit, un inconnu entre dans le bistrot et demande à voir Léo.

Vous pouvez lire le début complet de ce récit en cliquant sur l’image ci-dessous.

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Léo dévisagea l’homme avec un regard inquisiteur. Pour autant qu’il s’en souvienne, il ne l’avait jamais vu. Très grand, bien baraqué, il devait être dans la cinquantaine. Le tutoiement adopté d’emblée ne le choquait pas outre mesure. Il tutoyait pratiquement tous les hommes, du moins ses clients, il était plus nuancé avec les femmes. Au premier abord, il le trouva plutôt avenant, bien mis, sans style tapageur. Sa manière de l’aborder lui faisait instinctivement penser à un mec venu du milieu. Après tout, il ne venait pas vers lui avec un flingue à la main. Et puis s’il disait non, cela changerait-il quelque chose ?

– Oui, c’est moi que désires-tu ?

– Je m’appelle Seiler, mais mon nom ne te dira sans doute rien. Hier, les flics sont venus me questionner à propos d’un crime non élucidé, celui d’une certaine Lucienne.

– Oui je connais, mais assieds-toi, tu prendras bien un verre avec nous ?

– Merci ce n’est pas de refus.

– Je te présente Marly et sa compagne Isabelle, tu peux parler devant eux.

Il les salua d’une inclinaison de tête. L’homme s’installa à côté de Léo, ce dernier poursuivit.

– A quel titre sont-ils venus te questionner ?

– Il se trouve que c’est ma demi-sœur !

Léo marqua un signe d’étonnement.

–  Jamais Lucienne ne m’avait dit qu’elle avait presque un frère.

– Elle en a même deux, moi et Marcel.  Nous somme de la même mère, issus d’un premier mariage. Nous avons une quinzaine d’années de différence. Tu connaissais Lucienne sous le nom du second mariage à mère.

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– Mais dis-moi, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que tu es un peu dans le milieu ?

– J’en ai fait partie, en effet. Je suis depuis longtemps retiré des brancards, je m’occupe d’une agence de location de voitures. Mais il m’arrive encore de fréquenter ce que je pourrais appeler d’anciens collègues, mais strictement en tant que clients. Je m’en fous de ce qu’ils font avec, du moment qu’ils payent et les rendent en bon état.

– Et les flics, ils t’ont demandé quoi ?

– En vérité, rien de spécial, ce qu’ils m’avaient déjà demandé au moment de la mort de Lucienne. Ils sont venus à titre presque amical, ils savent pertinemment que je n’ai absolument rien à voir avec sa mort. C’est comme cela que j’ai appris ton existence, du moins ta nouvelle vie, bien que j’ignorais totalement à l’époque que Lucienne avait eu une liaison avec toi. Par contre, je me rappelle de toi comme vedette.  Mais je ne suis pas venu ici pour te parler du bon et du mauvais temps.

– Je m’en doutais bien !

Marly et Isabelle écoutaient silencieusement la conversation.  Ils se tenaient par la main, tout en se regardant dans les yeux. Après leur avoir décroché un regard bref, Seiler poursuivit :

– Il faut que tu saches, si je me suis tiré du milieu et qu’ils m’ont laissé tranquille, c’est que je détiens certaines informations. Elles n’ont qu’un rapport indirect avec la mort de ma sœur, mais elles en ont quand même un.

Léo se demandait à quel jeu jouait son interlocuteur, mais il attendait la suite avant de se faire une opinion.

– Le milieu, j’y suis entré, je dirais par hasard. La vie facile, les belles filles, tout ça m’attirait fortement. Je n’ai jamais participé directement à des coups durs. J’ai séjourné en Indochine à partir de 1947. J’étais journaliste indépendant et je vendais mes articles à des journaux français ou étrangers, je pratique couramment l’anglais. Une chose me fascinait là-bas, c’était les arts martiaux. Pendant les quatre ans que j’ai passé là-bas, je me suis perfectionné dans la pratique de plusieurs de ces disciplines, j’ai pris des cours quoi !

Léo le regarda d’un œil intrigué, il se mit une cigarette au bec et l’alluma.

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– De retour au pays à la suite d’une maladie contractée sur place, j’ai continué mes petites affaires ici. Un jour, j’étais allé à la cour d’assises pour faire un compte rendu du dénouement d’un procès. Le principal suspect était Emile la Froideur, c’était son nom dans le milieu. Accusé de meurtre, il fut acquitté par manque de preuves avec l’aide d’un avocat de première, un émule du célèbre Moro-Giafferi (*) et presque aussi doué que lui.

– Je me souviens vaguement de cette affaire, approuva Léo.

– J’ai eu la chance de pouvoir discuter avec cet avocat et lui posai quelques questions sur le succès de sa plaidoirie. Il finit par me présenter à son client. La Froideur méritait assez mal son nom, c’était plutôt un homme gai. Ce qui était plus juste, c’est qu’il examinait les choses avec un calme imperturbable, jamais il ne s’énervait.  Quand il a su que j’étais un spécialiste des arts martiaux, il a voulu m’engager comme garde du corps. Il avait besoin d’un homme qui puisse le défendre au cas où et qui en imposait. Il en avait marre de ces mecs qui tâtaient sans arrêt la crosse de leur flingue.

– C’est vrai que tu n’as pas l’air d’une mauviette, on a envie de s’adresser à toi poliment, souligna Léo.

– Merci. Comme la plupart des gens qui pratiquent les arts martiaux, ils ne cherchent pas la violence pour dominer, mais plus pour prouver qu’ils dominent eux-mêmes la force qui est en eux. Je n’ai jamais provoqué personne, mais je sais me défendre.

-Et bien sûr, tu as accepté ?

– J’ai hésité, mais il m’offrait des possibilités et une vie en apparence si facile que j’ai fini par dire oui. Je n’avais rien d’autre à faire que de le suivre dans ses déplacements et intervenir en cas de besoin. Je devais oublier tout ce que je pouvais entendre et voir. La Froideur était en vrai meneur d’affaires et d’hommes. Bien sûr, ses affaires n’étaient pas de celles qui se crient sur la place publique. Il faisait toutes sortes de trafics, drogues, recels, casses. Il n’a jamais fait dans la prostitution. Il avait un certain égard pour les femmes.

– Tu as été son sbire pendant longtemps ?

– Plusieurs années, j’ai fini par en avoir marre. Trop de choses avec lesquelles je n’étais pas ou plutôt plus d’accord. Il me fallait changer d’air, mais je savais beaucoup de choses, je ne pouvais pas donner mon mois comme ça. Mais avant d’aller plus loin, il faut que tu saches une chose, qui expliquera ma présence ici.

Léo le considéra avec attention, il devinait qu’une partie du voile allait se lever, il ne rompit pas le silence, attendant la suite.

– Lucienne, même quand tu l’as fréquentée, était la maîtresse de Emile la Froideur !

A suivre

* Personnage réel, célèbre avocat, fut notamment celui de Landru. 

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Un disque 48 ans après!

Il peut arriver aux collectionneurs des drôles d’aventures, même assez cocasses. Un exemple, un disque m’ayant appartenu retrouvé dans un marché aux puces, disque que j’avais prêté et que l’on ne m’a jamais rendu.

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Hier, j’ai fait encore plus fort. Le disque que vous voyez-ci-dessus a aussi sa petite histoire. En 1966, il était dans la vitrine d’un disquaire. Je n’avais pas l’argent pour l’acheter quand je l’ai vu. Je suis revenu quelques temps après, l’argent en poche, pour pouvoir enfin l’écouter. Malheureusement, le disque n’était plus là, il n’y en avait qu’un exemplaire et il avait été vendu. Ce n’était pas tellement pour le titre principal « Go Now » qu’il m’intéressait, mais pour un autre titre figurant également sur le disque « Steal Your Heart Away », que j’avais entendu une fois à la radio et qui me plaisait énormément. Ce titre qui est à l’origine sur le premier 45 tours anglais des Moody Blues et qui ne trouvait pas sur un album, était plutôt difficile à se procurer. Il m’a fallu attendre 7 ou 8 ans avant de le trouver enfin sur une compilation. Mais en bon collectionneur, cette édition originale française m’intéressait toujours, j’adore la photo et le montage de cette pochette.  Je l’ai aperçu quelques fois dans les foires, mais l’état souvent très moyen et le prix demandé m’ont fait renoncer. Avec de la patience tout arrive, 48 ans après j’ai enfin mis la main sur cette copie dans une brocante. Mais le plus extraordinaire, c’est que c’est la copie qui m’avait passé sous le nez à l’époque, celle-là et pas une autre. Comment je le sais? Eh bien, au dos de la pochette figure un petit autocollant  publicitaire du magasin où il a été acheté. Et c’est bien la magasin où je l’avais vu en vitrine. Je crois que je vais aller faire un tour au casino…

Alors on se l’écoute ce fameux titre?

Sans oublier le fameux « Go Now », qui est à mon avis un des 100 meilleurs titres des années 60, ici en playback.