Léo, un ancien chanteur de charme devenu tenancier de bistrot, est un amoureux et inconditionnel du bas nylon. Il se rappelle avec nostalgie d’une époque où toutes les femmes portaient des bas et de toutes les coquineries que son status de vedette lui permettait pour assouvir sa passion, notamment les nombreuses photos qu’il prenait de ses conquêtes. Un soir, une dame en bas coutures pénètre dans son établissement. En observant ses chaussures, il remarque un détail qu’il avait jadis imaginé pour une de ses conquêtes. Les souvenirs envahissent les pensées de Léo. Il se souvient de sa rencontre avec un ministre et de la belle Léa, sa secrétaire. Mais les pièces d’un étrange puzzle s’assemblent peu à peu dans son esprit. Après une enquête personnelle, il relance la piste sur le meurtre d’une de ses anciennes compagnes jamais élucidé. Il informe la police qui semble très intéressée. Avec son ami Marly et sa compagne, il continue son enquête personnelle au fil de ses souvenirs, tout en n’oubliant pas de raconter quelques anecdotes et situations cocasses où toutes ses anciennes conquêtes défilent en bas et en porte-jarretelles. Alors qu’il est en conversation avec ses amis, un inconnu entre dans le bistrot et l’informe qu’il est le demi-frère de son ancienne amie tuée. Apportant des informations inédites, il veut aussi éclaircir cette sombre histoire.
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Léo approuva d’un geste de tête.
– Eh bien montons à l’étage, je vais te montrer mes albums. Il est d’ailleurs bientôt l’heure de fermer, je vais laisser le personnel se débrouiller. On sera bien tranquille.
Ils montèrent au salon à l’étage. Léo emporta la bouteille à moitié vide, sortit des verres propres et servit une nouvelle tournée une fois qu’ils furent installés. Il donna la parole à Seiler.
– Si je demande à voir tes photos, il y a une bonne raison à cela. Lucienne m’avait parlé de tes photos. Là où cela est intéressant, c’est qu’elle m’avait parlé d’une femme qu’elle avait vue sur les photos dans ton album, du moins il lui semblait que c’était elle. Or, il se trouve que je cette personne je la connaissais, elle fréquentait l’équipe de La Froideur, étant la petite amie d’un de ses sbires, un nommé Castier. Elle avait la ferme intention de se lancer dans la chanson, elle avait un filet de voix et prenait des cours de chant auprès du petit ami de sa sœur, un chef d’orchestre.
– Tu connais son non ?
– Je ne m’en souviens pas, je ne l’ai jamais vu, on m’avait juste dit qu’il accompagnait une vedette.
– Il se peut que cette vedette c’était moi et qu’il s’agisse de Singer. Tu saurais reconnaître la sœur à cette môme?
– Je pense que oui.
– Isabelle, voulez-vous montrer les photos prises au cours de la fameuse soirée de votre père.
Isabelle approuva d’un signe de tête, fouilla dans son sac et les donna à Léo. Il les montra à Seiler.
– C’est cette fille?
– J’en suis presque sûr, évidemment c’est un peu petit, mais il s’agit probablement d’elle, du moins sur celle de profil.
– Cela me paraît intéressant, mais regardons dans mes albums s’il s’agit bien de sa sœur.
– Je ne sais pas comment tu as classé tes photos, mais puisque Lucienne croit l’avoir vue dans tes albums, cela doit dater d’avant ta rencontre avec elle ?
– Oh, je n’ai rien fait de spécial, je les complétais au fur et à mesure.
Léo fouilla dans ses albums et en mit de côté deux. Il en ouvrit un.
– Voilà c’est dans celui-ci que Lucienne apparaît, d’ailleurs la voici.
Seiler s’arrêta un moment sur les photos de sa demi-sœur, il eut un sourire triste en contemplant sa sœur à demi-nue. Il ne l’avait jamais vu ainsi posant langoureusement en bas et porte-jarretelles. Il feuilleta lentement les pages précédentes et s’arrêta sur une photo qu’il montra à Léo.
– C’est elle, je la reconnais pour sûr !
– Léo réfléchit longuement en regardant toutes les images qu’il avait prises d’elle, il alluma une cigarette et regarda Seiler :
– C’est une conquête d’un soir, je n’ai pas passé plus d’une nuit avec elle. Je me rappelle d’un détail, je n’en suis pas sûr, mais il me semble que je l’avais repérée dans la salle. Elle était assise à une des places que nous réservions d’habitude à des invités particuliers. C’était des places gratuites qui étaient offertes pour une raison ou pour une autre. Nous en avions un dizaine de disponibles dans chaque salle. On les demandait à l’organisateur, je ne les avais pas sur moi, mais il m’arrivait d’en demander si j’en avais besoin. Tout un chacun pour autant qu’il fasse partie de l’équipe pouvait les obtenir. Elle aurait pu être invitée par Singer, c’est très possible. Par contre, je ne me souviens pas précisément de son nom, Simone, il me semble…
– En effet, elle s’appelait Simone, donc c’est bien la même personne.
– Tu sais ce qu’elle est devenue ?
– Pas vraiment, tu sais cela défilait, je pouvais les voir trois fois le même jour et puis rien pendant un mois.
– Cela nous ramène quand même vers Singer, tu ne le sais pas, mais c’est une des principaux suspects dans noter histoire.
– Je ne demande qu’à te croire, mais tu sais ce qu’il est devenu ?
– On suppose qu’il se la coule douce en Algérie. Les flics le recherchent, ils sont aussi persuadés qu’il a quelque chose à voir avec la mort de Lucienne. Pourtant, je l’ai fréquenté assez longtemps pour penser qu’il n’est pas un meurtrier. Qu’il se soit trouvé mêlé à une sale histoire c’est possible, mais il n’avait pas l’envergure. Juste le genre à recharger le pistolet quand le chargeur est vide à la place de celui qui l’a vidé.
– En fin de compte, si j’en crois ce que m’ont raconté les flics, il y a une histoire de souliers qui est à la base de tout ?
Léo raconta comment toute l’histoire avait démarré, le doute qu’il avait eu en voyant les talons aux pieds d’Isabelle.
– Trouver comment les souliers se sont trouvés aux pieds de la petite amie de Singer donnerait la solution de l’énigme, au pire faciliterait la compréhension de ce sac de nœuds ?
– C’est plus que probable. Mais tu nous a donné un éclairage nouveau, le lien entre une de mes anciennes conquêtes et la dulcinée à Singer. C’est quelque chose que l’on pourra dire aux flics, car je crois comprendre que tu ne l’as pas fait ?
– Bien sûr que non, mais je n’avais aucune certitude. Je me rappelais vaguement de cette histoire que Lucienne m’avait racontée à propos de la photo. A l’époque, je n’avais pas fait très attention à ce qu’elle m’avait raconté, je m’en foutais éperdument, c’était une conversation parmi des dizaines d’autres. Quand les flics sont venus chez moi, ils ne sont pas trop entrés dans les détails, mais ils ont fait mention que la copine à Singer était sans doute mêlée à l’histoire, ils ont même insisté pour savoir si je savais ce qu’elle était devenue.
– C’est pour éclaircir ton doute que tu es venu, mais comment m’as-tu trouvé, les flics t’ont quand même pas donné l’adresse ?
– Tu sais c’était assez facile, une ancienne vedette qui tient un bistrot dans Paris, on finit par trouver. Les flics m’ont parlé de toi, mais sans en dire plus, sauf que tu avais un peu déclenché ce tintamarre. Et j’ai bien fait de venir.
– Sans doute, nous voilà presque amis. Mais qui va les informer, toi ou moi?
– Je le ferai, je leur ai d’ailleurs dit que je voulais vérifier quelque chose et qu’il me fallait un peu de temps pour essayer d’éclairer leur lanterne. Toutefois, j’ai une faveur à vous demander, au sujet de Kastler…
– Je devine, tu ne nous a pas parlé de lui, ni que tu sais ce qu’il est devenu ?
– Exactement, d’ailleurs je ne pense pas que cela change grand-chose sur le résultat. Mais je voudrais ajouter quelque chose, je crois savoir où se trouve Singer…
Vivement la suite. cette histoire est passionnante.
Bravo Boss.