Léo coeur de nylon (50)

Léo, un ancien chanteur de charme devenu tenancier de bistrot, est un amoureux et inconditionnel du bas nylon. Il se rappelle avec nostalgie d’une époque où toutes les femmes portaient des bas et de toutes les coquineries que son status de vedette lui permettait pour assouvir sa passion, notamment les nombreuses photos qu’il prenait de ses conquêtes. Un soir, une dame en bas coutures pénètre dans son établissement. En observant ses chaussures, il remarque un détail qu’il avait jadis imaginé pour une de ses conquêtes. Les souvenirs envahissent les pensées de Léo. Il se souvient de sa rencontre avec un ministre et de la belle Léa, sa secrétaire. Mais les pièces d’un étrange puzzle s’assemblent peu à peu dans son esprit. Après une enquête personnelle, il relance la piste sur le meurtre d’une de ses anciennes compagnes jamais élucidé. Il informe la police qui semble très intéressée. Avec son ami Marly et sa compagne, il continue son enquête personnelle au fil de ses souvenirs, tout en n’oubliant pas de raconter quelques anecdotes et situations cocasses où toutes ses anciennes conquêtes défilent en bas et en porte-jarretelles. Alors qu’il est en conversation avec ses amis, un inconnu entre dans le bistrot et l’informe qu’il est le demi-frère de son ancienne amie tuée. Apportant des informations inédites, il veut aussi éclaircir cette sombre histoire. Il affirme qu’il croit savoir où se cache un personnage clé que la police recherche. Ses informations lancent une piste en Espagne. Ils attendent des informations, tout en écoutant Léo partir dans une nouvelle histoire, arrivée lors d’une tournée. Une histoire, où pour une fois, il a des doutes. Il remplace sa conquête par une autre et la suite de sa tournée en est complètement chamboulée. On lui parle d’une surprise pour le soir après le spectacle qui amène de nouvelles questions

Vous pouvez lire le début complet de ce récit en cliquant sur l’image ci-dessous.

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Léo revint avec ses fameuses photographies. Il ouvrit l’album à la bonne place et soumit le résultat à l’appréciation de son auditoire. Il commença par Isabelle, la plus à même selon lui d’apprécier le contenu. Elle regarda Léo avec un sourire conquis.

– C’est sûr, ce sont des belles femmes, diable on ne devient pas modèle sans certains atouts. Vous avez dû passer un grand moment avec ce défilé rien que pour vous, surtout que je connais bien vos petites manies.

– Il est vrai que j’étais aux anges, surtout qu’elles ne se gênaient pas pour en rajouter. Dans un vrai défilé, elles doivent observer une certaine retenue, pas trop quand même, le but est aussi d’attirer le client ou la cliente. D’autant plus que les défilés de lingerie ne sont qu’occasionnels. Je me rappelle de la fameuse veuve tout en noir, elle faisait tout pour ne pas rester veuve bien longtemps. Elle ajusta ses bas juste sous mon nez. Je vais être sincère, si je n’avais pas eu Paule à mon côté, je crois bien que je l’aurais draguée. Mais il fallait quand même que je fasse gaffe, imaginez que je l’embarque, je crois que l’amitié entre elle et sa copine n’aurait pas duré bien longtemps.

– Oui je vois le genre, ajouta Marly. Je t’amène un copain et c’est une de tes employées qui se tire avec. Mais Isabelle a raison, c’est du premier choix, bien que je n’aime pas cette expression, je ne suis à la boucherie en train d’acheter un gigot.

Seiler qui restait muet dans son coin, absorbé dans sa contemplation, sembla tout à coup intrigué. Il désigna une des filles en train de faire sa parade devant Léo.

– Tu sais quelque chose sur celle-là ?

– Léo regarda, observa et secoua la tête.

– Non, je ne me rappelle pas d’elle spécialement, tu sais c’est bien loin. Je ne les avais pas vus avant et surtout pas après. Mais ta question m’intrigue, tu ne vas pas encore nous sortir un de tes coups d’éclats comme avec le train vers l’Espagne ?

– Je ne sais pas, mais cette fille, je l’ai rencontrée quand j’étais en service avec Emile la Froideur. Ce n’est peut-être qu’une ressemblance, mais il me semble qu’on la surnommait Cléopâtre.

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Léo marqua un étonnement, tâtonna à la recherche de son paquet de cigarettes, sans lâcher les yeux de Seiler. De la même manière, il finit de mettre la main sur son briquet en allumant sa clope au jugé. Il se tourna vers Marly.

– Tu sais, notre ami a le don de nous allumer des coups de suspense. Il devrait écrire des romans policiers. Il y avait effectivement une fille que l’on nommait Cléopâtre ce soir-là. Je m’en rappelle, car cela m’avait fait sourire. Ce n’est sûrement pas par ironie qu’il la surnommait ainsi, c’était plutôt une plante qui pouvait rivaliser avec l’idée que l’on se fait de la fameuse reine. Bon maintenant mon cher Georges, tu vas nous dire qu’elle était une spécialiste du six coups !

– Oh pas du tout, mais je pense que selon les cas, elle pourrait faire un témoin, du moins si elle est toujours dans le coin, car une chose est certaine, je l’ai vue plusieurs fois dans l’entourage de mon employeur, si je puis dire. Je me suis demandé quelquefois s’il n’avait pas des relations un peu rapprochées avec elle.

– Tu crois qu’elle est au courant de quelque chose sur la mort de ta demi-sœur ?

– Un chose est sûre, cela remonte à l’époque de son meurtre, un peu avant. Elle était dans les parages et connaissait ma demi-sœur.

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– Ah, tout cela m’a l’air de se compliquer de plus en plus. Des ombres apparaissent et disparaissent. La seule chose de certaine, c’est que Singer avait une copine et que cette copine portait les souliers de Lucienne après qu’elle soit morte. Tout semble tourner autour de Singer, mais je suis sûr qu’il n’a pas les épaules d’un tueur, mais il doit savoir bien des choses. Rappelez-vous quand il a demandé à sa copine de fermer sa gueule quand elle parlait d’une place en enfer.

Marly secoua la tête affirmativement.

– Je suis sûr que nous aurons bientôt de ses nouvelles. Mon Espagnol doit me rappeler demain, ils avancent plus vite que la police à Franco. Il se peut quand même que la solution soit plus simple qu’il n’y paraisse, on y va chacun de notre petite supposition ce qui complique le tout. Et après ton défilé Léo, vous avez fait quoi ?

– Je vais vous raconter, il y a encore de la jarretelle au menu !

A suivre

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Nylon paparazzi (23)

 

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1945. Cette satanée guerre est finie, mais la guerre économique commence ou plutôt recommence. Les fusils sont rangés, mais la machine à calculer les remplace aisément. Chaque pays veut réorganiser son économie et la rendre performante. Alors on vend ceci au prix fort et l’on achète cela au prix bas, du moins on essaye. Tiens à propos de bas, ils sont aussi dans la course. Si les hommes demandent bien volontiers du pain et surtout du vin, la femme, une fois le feu sous la marmite, s’intéresse plutôt à des choses plus futiles.  La mode n’étant pas en dernière position. On a beaucoup entendu parler, plus qu’on ne les a vus, de ces fameux bas nylons qui ont été inventés juste avant la guerre et son expansion stoppée par celle-ci. Enfin ils arrivent, on va pouvoir essayer et comparer si tout ce que l’on dit est bien vrai, c’est une révolution pour les jambes des femmes. Economiquement, en tant que consommatrices elles représentent globalement la moitié du marché des consommateurs, ce qui n’est pas négligeable. Alors bien évidemment, entre le cacao, le café, l’essence, le nylon devient une matière de première nécessité, d’autant plus qu’il ne s’arrête pas à la fabrication des bas. Mais voilà, les intérêts économiques de chacun sont en jeu, même pour le nylon. Alors, on fait ami-ami avec celui-ci, plutôt que celui-là. La situation de chaque pays est différente, d’autant plus que le nylon est un produit sous licence et comme on est jamais aussi bien servi que par soi-même, les Américains inventeurs du produit, ne sont pas les derniers à se servir. La guerre du nylon est déclarée, elle sera plus longue de la précédente.
Comme toujours, les journaux d’époque sont une mine de renseignements, même s’ils affichent parfois un certain parti pris. On y tâte la température du moment, les propos, les idées, les faits, ne sont pas la ènième vision d’un historien qui se pencherait sur le sujet. Allons-y gaiement à travers quelques articles qui donnent quelques idées sur la chose…

En 1941, le nylon est encore une chose assez mystérieuse, assez pour qu’on le présente aux lecteurs d’un journal (on peut cliquer sur toutes les images pour une meilleure lecture).

 

27 081014-11946 – Vu qu’il est est déjà plus ou moins là, mais qu’il n’y pas encore conquis tout le territoire, on le présente plus en détail.

27 081014-2Autre présentation qui s’étale un peu sur les malheurs des Anglaises

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Un billet anglais qui montre l’ambiance, mais il se termine sur une note optimiste

27 081014-4Le nylon, c’est encore quelque chose de mystérieux. Réponse à un courrier de lectrice sous le pseudo de Jonquille (eh oui ça existait déjà).

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Cette info, je l’avais trouvé dans un journal américain. Mais je vois qu’elle a été reprise chez nous. On attire pas les guêpes avec du vinaigre…

 

27 081014-6Trafiquant ou fétichiste? That is the question!

 27 081014-7Heureusement c’était pas des collants!

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Un des aspects de cette guéguerre qui concerne la Suisse

27 081014-9Un journaliste Suisse va de son commentaire, ici pas question de neutralité

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Les petits ou grands trafics, la situation n’est pas encore calme

27 081014-11 27 081014-1227 081014-15 27 081014-14Mais tout est bien qui finira bien… la guerre finira par finir et nous, on peut admirer le résultat…

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Le Boss et son Canard Branché

Pour les amateurs de musique, j’ai créé une revue en ligne Le Canard Branché

Si vous avez la curiosité d’apprendre pourquoi un disque est dit de collection, il faut aller y faire un tour. Peut-être en avez-vous quelques-uns chez vous en le sachant ou pas. A cours d’un long article, je vous fournis quelques pistes pour vous y retrouver. Vous y trouverez également quelques exemples à travers des discographies d’artistes et quelques histoires insolites à propos d’artistes.

C’est un magazine qui se lit en ligne comme un vrai

C’est ici29 080514-1