Les petits cinémas de quartier que je fréquentais quand j’étais encore un adolescent offraient rarement les derniers tubes du cinéma. Ils repêchaient des films déjà un peu retournés ou exhumés des fonds de cinémathèques. Cela ne voulait pas dire que ces films étaient médiocres, bien au contraire. J’ai découvert quelques belles réussites comme « Quelle était verte ma vallée » de John Ford ou encore « Golgotha » de Julien Duvivier. Les années 60, c’est l’âge d’or des studios de la Hammer, cette compagnie qui renouvela le cinéma fantastique et d’épouvante. Cela tombait bien, je lisais pas mal de littérature fantastique, Jean Ray était mon préféré. Ce qui m’intéresse sans doute le plus au cinéma, c’est le jeu des acteurs et leurs aisance à changer de rôle d’un film à l’autre. Je notais des noms au passage, j’en ai noté des dizaines, pas forcément des premiers rôles, même et surtout les seconds. Dans les productions de la Hammer, j’avais spécialement été attiré par Peter Cushing dans le peloton des rôles vedettes, le délicieux Miles Malleson pour ses compositions savoureuses et bien sûr Christopher Lee.
Bien évidemment c’est en Dracula que je l’ai vu pour la première fois dans le premier de la série tourné par la Hammer. Un Dracula d’une nouvelle dimension, il n’a plus tout à fait cette odeur de cadavre vivant qu’ont ses prédécesseurs à l’écran comme Bela Lugosi. Il est plus sexy, plus magnétique, il séduit ses proies féminines à coup de charmes avant d’enfoncer ses terribles dents dans leur cou. Elle ont presque l’air de ne demander que cela. A la même époque et avec les mêmes acteurs, il est Sir Baskerville dans cette fameuse histoire de chien avec Sherlock Holmes en point de mire. Et ainsi de suite…
Depuis j’ai toujours admiré ce monsieur, quel plaisir de le rencontrer au détour d’un film, souvent de manière inattendue. Si ma mémoire est bonne, on l’aperçoit dans le fameux jeu « La Chasse au Trésor », il croise la route de Philippe de Dieuleveult, qui le reconnaît, en train de tourner un film dans un pays lointain. Acteur très versatile, il peut jouer a peu près tout et ne s’en prive pas, dommage qu’on veuille le cantonner dans les rôles de méchants, la chose qui était la plus étrangère à sa personne propre.
Homme très cultivé, parlant plusieurs langues à la perfection, dont le français, chanteur, il faut aussi officier dans l’armée et pour les musicologues fan de heavy metal avec preuve à l’appui, un album enregistré à plus de 90 ans.
Le monde du cinéma ne sera plus tout à fait comme avant. RIP Mr Lee
Bonjour Mr Boss,
Je musarde ça et là et pan ! Je tombe sur cet article qui souffre d’aucun commentaire !!! Quelle infortune !! La circonstance si prête :
« Au Comte Christopher Lee, les fans reconnaissants ».
Une figure marquante du cinéma d’horreur s’en est allée…
Il aura imprimé sa marque (et ses canines…) dans la mémoire collective de ses fans, ô combien nombreux !
Cependant, contrairement à son prédécesseur, l’acteur d’origine hongroise, Bela Lugosi, le rôle n’a pas déteint sur son existence au quotidien.
Quant on m’évoque le thème des vampires au cinéma, invariablement, j’imagine la grande silhouette du Comte Alucard, son « anagramme » dans
» le Cauchemar de Dracula « .
En 1992 , Gary Oldman reprend le rôle en revenant aux sources de la légende, bâtie à partir d’une biographie… effrayante.
Et bien sûr, n’oublions pas le Docteur Van Helsing, magnifiquement joué par Peter Cushing (présent aux côtés de Laurel et Hardy dans » les As d’Oxford »). Homme de savoir versé dans la science des vampires et aussi son… pire cauchemar ! Indissociables tous deux. Superbes interprétations.
Quelque fussent ses rôles au cinéma, il les magnifiait de sa prestance, et de sa présence. Sir Henri de Baskerville en fut un bon exemple, pour ne citer que les plus connus.
Evoquons le dernier opus de SA série: « Dracula Père et Fils », où il donne la réplique à notre Bernard Menez , en fils rebelle. Tous deux affrontent les péripéties du monde moderne dans la capitale de Sa Majesté. Cependant, l’ambiance reste assez inquiétante malgré quelques situations plutôt cocasses. A revoir. Of course.
Peter Pan
Merci Peter,
Mr Lee a toujours fait partie des mes acteurs préférés. Je crois que dans le cinéma on aime toujours par la suite ce qui a fait partie de nos premiers « émois », du moins quand ils suivent une certaine ligne et qu’ils apparaissent toujours dans des films de qualité. Sauf exceptions, je préfère souvent les acteurs de seconds rôles ou ceux qui ne sont pas toujours en haut du générique, ceux qui se font un peu « désirer ». Prenons Depardieu par exemple, cela me gonfle un peu de le voir dans un tas de rôles classiques qui reviennent souvent à l’écran, comme Jean Valjean ou Edmond Dantès, comme si tous les héros devaient avoir sa binette. Dans le cas de Jean Valjean, je pense même qu’il est un des plus mauvais, il tourne par ailleurs dans une version qui trahit l’oeuvre d’Hugo. Christopher Lee est autre, il a eu peu de premiers rôles, dans le premier Dracula, il en riait lui-même, il n’apparaît en vérité que quelques minutes à l’écran sur la longueur du film et cela ne l’a pas empêché d’en devenir une des références. Il était très éclectique et a tenu des rôles très différents et aussi campé des personnages d’autres races. Et puis j’aime les personnes cultivées et de ce point de vue il m’a toujours intéressé.
Cela ne veut pas dire que je considère tous les grands acteurs comme des manches, mais il faut vraiment qu’ils allient au moins quelques grandes interprétations dans quelques grands films. Ceci dit, c’est une vision très personnelle. Comme dirait l’autre, c’est mon avis et je le partage entièrement.
Très bonne soirée