Eclats de nylon et vieux papiers (2)

Nouvelle rubrique qui viendra s’intercaler de temps en temps entre les autres. Du nylon bien sûr, des photos un peu oubliées. Et aussi quelques articles puisés dans les journaux d’époque, c’est quelquefois très intéressant de voir ce qu’on disait d’un événement sur le moment avant que l’histoire s’en mêle et parfois rectifie le tir.

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Vieux papiers

Allons faire une deuxième excursion dans ces vieux papiers. Vous avez sans doute, même si vous avez moins de 100 ans, entendu parler de l’affaire Dreyfus. Bref résumé: un capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus, est accusé de trahison pour avoir vendu des secrets militaires aux Allemands. Reconnu coupable en 1894, il est condamné au bagne et déporté à Cayenne en 1895. Il y a deux choses qui jouent contre lui, il est juif et alsacien, ce qui pour certains peut constituer deux sortes de tares. Il a toujours clamé son innocence. L’affaire passionne les foules, ont se bat presque physiquement entre anti et pour. Pour certains, il apparaît que le procès est tout sauf impartial, mais le prouver est plus difficile. Il faudra l’intervention d’une célébrité de l’époque, Emile Zola, qui publiera un pamphlet mordant « J’accuse » en 1898, après que le vrai coupable, enfin découvert, soit acquitté. Il faudra encore attendre 1906, et de multiples rebondissements, pour que Dreyfus soit enfin réhabilité.

Avec le recul, cette affaire n’est pas à l’honneur d’un pays qui a créé la déclaration des droits de l’homme quelques cent ans plus tôt. Il est bien évident que la principale accusée est l’armée et ses membres parfois prêt à tout pour porter des galons sur une casquette. Cette affaire en est la parfaite illustration. Seule consolation, il y a aussi eu d’honnêtes officiers, sinon Dreyfus serait encore un traître.

Mais voyons quelques journaux de l’époque

Dans un journal local en 1894, on donne quelques précisions sur l’affaire qui vient d’éclater. A l’évidence, il ne s’agit pas d’une enquête propre au journal, mais du relais d’une information par agence de presse. Dreyfus apparaît comme un coupable sans circonstances atténuantes.

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Pour terminer avec 1894, voyons un menu proposé par un restaurant pour le soir de Noël, eh oui les journaux paraissent le jour de Noël et on est encore loin de la semaine de 35 heures, c’est plutôt le double! On peut se rendre compte qu’il y a encore des saumons dans le Rhin et que la dinde est déjà un repas dédié à Noël. Ne nous y trompons pas, ce repas est plutôt destiné aux bourgeois avec la bourse bien garnie. Le saumon, la dinde aux truffes, le filet de boeuf, ne figurent pas au menu des ouvriers. Une mention spéciale au potage à la queue de boeuf qui est quelque chose d’absolument délicieux.

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Revenons à l’affaire avec un document exceptionnel. La manuscrit d’Emile Zola du fameux « J’accuse », sous forme de lettre ouverte au président de la République, Felix Faure. Figure ici la partie finale, celle qui sera publiée dans la presse de l’époque. On remarque la maestria de l’écrivain et l’orthographe quasi parfaite.  

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Un document tout aussi exceptionnel, la voix de Dreyfus citant une extrait de ses mémoires, enregistré en 1912.

Documents source Gallica. 

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