Quelques mots sur les comètes avant de parler de la star.
L’observation d’une comète dans le ciel reste un des spectacles aléatoires les plus intéressants, tant pour les astronomes que le simple spectateur. Tous le monde connaît ce mot, mais sans toutefois en connaître le mécanisme.
Il n’y a aucun mystère de ce côté là, ce sont des corps composés principalement de roche et de glace, de forme très souvent irrégulière qui peuvent avoir des dimensions de plusieurs kilomètres. Leur particularité est de tourner sur une orbite souvent très elliptique, contrairement à la plupart des autres corps célestes qui le font sur un parcours plus ou moins circulaire autour d’une masse dont ils sont les satellites, comme nous sommes un satellite du Soleil et la Lune un satellite de la Terre. Pour la comète cela implique qu’elle vient du fond du système solaire ou d’endroits plus proches comme les environs de Jupiter, tourne très près du Soleil et repart d’où elle est venue, dans le nuage d’Oort pour celles qui viennent de très loin, un endroit situé à une distance d’environ 100.000 fois la distance Terre-Soleil.
Sans que nous le voyions, il y a quasiment en permanence des comètes dans le ciel mais elles sont d’un éclat trop faible pour que nous puissions les voir. La luminosité d’une comète est proportionnelle à son approche du soleil, la glace qu’elle contient entre en fusion et laisse un nuage de vapeur derrière elle, ce que l’on appelle la queue et qui peut mesurer des millions de kilomètres, éclairée par la lumière du Soleil. Un caillou glacé de quelques dizaines de mètres et un autre de quelques kilomètres n’a évidemment pas le même impact sur la grosseur et la visibilité de la queue. La preuve qu’il y a pratiquement toujours des comètes, visibles ou pas pour l’oeil humain, est révélé par le fait qu’il existe des comètes dites périodiques qui reviennent régulièrement, à dates fixes, faire leur petit voyage autour du Soleil. On en connaît plusieurs dizaines dont la plus rapide revient tous les trois ans environ. Les comètes non périodiques sont toutes les autres, celles qui viennent et repartent sans que l’on puisse leur attribuer un cycle précis. On peut imaginer que certaines ne reviendront jamais ou on ne sait quand, car certaines n’ont jamais été répertoriées. Remarquez que parmi les comètes périodiques, on a déterminé pour l’une d’entre elles un cycle de 40000 ans, c’est dire que nous avons peu de chances de la voir de notre vivant. Chaque comète est aussi par définition condamnée à disparaître. La matière qui la constitue s’épuise à chaque passage près du Soleil.
En matière de photographie de comètes, en voici une qui est bien réelle. C’est la sonde Rosetta qui l’a capturée récemment. Il s’agit de la comète Tchouri, une comète périodique connue depuis le 19 ème siècle, qui a un cycle d’environ 6 ans 1/2. Elle mesure à peu près 4 km dans sa plus grande longueur. Comme vous le voyez, l’objet est plutôt difforme. Le plus extraordinaire c’est que l’on voit le début de la queue, toutefois peu brillant, la comète n’étant pas de celles qui illuminent tout le ciel.
Une autre particularité des comètes est ce que l’on appelle l’inclinaison sur l’écliptique. Pour bien comprendre ce que c’est il faut un mot d’explication.
La première chose à se mettre absolument à l’esprit, c’est que dans l’univers la notion de haut de bas n’existe pas, c’est par rapport à un point donné sur lequel il se trouve, que l’observateur déduira une idée de haut et de bas, sinon les Australiens marcheraient au plafond !
A supposer que vous regardiez le système solaire depuis une planète qui se situerait en dehors de lui et à la même hauteur, vous constateriez plusieurs choses :
Vous verriez pratiquement la plupart des planètes tourner autour du Soleil sur une ligne imaginaire qui semble être le prolongement de l’équateur réel du Soleil. Toutefois en regardant bien, l’alignement n’est pas parfait, les planètes ont de orbites plus ou moins inclinés par rapport à cette ligne. On peut se représenter cela par un carrousel de fête foraine comme le Ski Lift. Au départ quand vous tournez, vous êtes sur une ligne parallèle au sol. Quand l’axe s’incline, les données changent, vous êtes à un moment proche du sol et un demi-tour plus tard le plus éloigné du sol. La couse des planètes autour du soleil est semblable, pas tout à fait sur le même plan. De toutes les planètes, Pluton est la plus inclinée mais aussi celle qui est la plus excentrique, son orbite est la plus éloignée du cercle parfait. Vous penseriez alors les planètes, en gros, tournent sur une ligne qui se trouve à gauche et à droite du Soleil à la hauteur de son équateur. C’est exact, mais il faut imaginer que le système solaire se trouve dans une sorte de cube dont il est le centre et que son influence s’exerce aussi bien à sa gauche ou a sa droite, mais aussi en dessus et en bas de lui. Et justement, dans le cas de certaines comètes, vous pourriez les voir arriver d’en haut ou d’en bas de ce cube imaginaire, tout aussi bien de la gauche que de la droite. Elles sont assez fantaisistes dans le parcours qu’elles se choisissent à l’intérieur de ce cube. En résumé les comètes, surtout les non périodiques, peuvent venir de n’importe quel coin du système solaire.
Après cette petite dissertation sur les comètes, il y en a une en particulier qui est la star des comètes, celle de Halley, plutôt du genre très brillant. Elle est connue depuis longtemps, a été aperçue plusieurs fois sans que l’on sache exactement que c’était la même qui revenait tous les 76 ans. Il fallut que l’astronome anglais Edmond Halley s’y intéresse, en détermine la spécificité et arrive à en calculer la périodicité. En hommage, elle reçut son nom qui inspira bien plus tard le rocker Bill Haley pour nommer son groupe les Comets. Elle est d’assez grande dimension 15 X 8 km dans plus grande longueur et largeur.
Pendant très longtemps avec une certaine superstition, on a considéré l’apparition d’une comète dans le ciel comme un présage, bon ou mauvais. En 1910, c’est justement son retour dans le ciel. D’après les premières observations, elle s’annonce très brillante, ce qui ne fut pas le cas lors de son passage en 1986. Des savants plus ou moins avisés annoncent même que la Terre devrait passer dans la queue de la comète aux environs du 20 mai. La presse s’empare de l’événement et bientôt on ne parle plus que de cela, certains y voient même la fin du monde. Les plus optimistes attendent le spectacle avec impatience, les plus pessimistes comptent les heures qu’il leur reste à vivre.
Voici dans la presse de l’époque, les développements de cette actualité tragi-comique en mettant l’accent sur les articles les plus significatifs.
Comme il est assez difficile de copier les articles de manière régulière, il faut les lire de gauche en droite et de haut en bas par date. On peut les agrandir en cliquant dessus.
Une parole biblique, nul ne sait ni le jour, ni l’heure… le reste c’est de la science!
Source Gallica, BNF, DP