Vol au dessus d’un nid d’eau avec un coucou.
Saviez-vous que ce n’est pas Charles Lindberg qui le premier traversa l’Atlantique sans escale en avion ?
Enfin Presque, oui et non…
L’histoire a surtout retenu le nom de Lindberg, mais s’il effectua bien la traversée, il le fit en solitaire, et de continent à continent. La première traversée fut réalisée 1919 entre le 14 et le 15 mai, par un équipage britannique en un peu plus de 16 heures. Ils partirent du Canada et se posèrent en Irlande, ce qui ne fut pas considéré de continent à continent, l’Irlande étant une île.
L’idée de traverser l’Atlantique en avion est bien évidemment un exploit que le progrès appelle, mais c’est aussi un concours créé en 1919, le Prix Orteig, doté de 25 000 dollars, offert aux premiers qui relieraient New York à Paris ou vice-versa sans escale.
Mais il faudra attendre 1927 pour que ce prix soit gagné par Lindberg. Il faillit lui échapper, car un peu moins de deux semaines avant sa victoire, un autre avion l’Oiseau Blanc, avait tenté l’exploit dans l’autre sens. Piloté par deux Français Charles Nungesser et François Coli, l’avion disparut probablement dans l’Atlantique, on ne saura jamais réellement ce qui s’est passé. La seule certitude, c’est qu’il n’arriva jamais en Amérique. Le succès de Lindberh fut de courte durée, car deux semaines après, un autre avion réitéra la traversée avec succès entre New-York et Berlin.
Beaucoup moins connu, les événements qui entourèrent ces tentatives, furent l’objet d’une des plus belles cabales journalistiques montées par un quotidien qui s’appelait La Presse et aussi quelques autres.
Sans doute en pensant que La France méritait amplement de remporter la course et que le ciel ne pouvait en décider autrement, le journal publia l’information qui racontait en détail le victoire de Nungesser et Coli, l’arrivée à New York avec force détails, tout juste s’il ne disait pas combien il restait de litres d’essence dans le réservoir.
Le Petit Parisien est plus prudent, il parle de l’avion qui aurait été aperçu en vue des côtes américaines, mais sans aller plus loin, tout en adoptant le ton d’une victoire acquise. Le Figaro est plus prudent, il exprime quelques doutes.
Voici l’article paru dans une édition spéciale de La Presse le 10 mai 1927, donc tout ce que vous y lirez est faux et archi-faux. C’est une fois de plus la bonne occasion d’affirmer qu’il ne faut pas croire tout ce qu’il y a dans les journaux, surtout ceux qui cherchent le sensationnel. On se demande avec les « fake news » sur la Toile, si on n’est pas retourné dans la préhistoire de l’information.
Le lendemain c’est plus calme
L’Humanité en profite pour remettre la presse de boulevard devant ses responsabilités. Remarquez que l’article porte une signature célèbre, celle de Paul Vaillant-Couturier, un militant et dérangeant communiste qui fut aussi un politicien très surveillé.
On présente aussi quelques unes tombées dans le panneau
Sources Gallica, BNP, DP