Bas nylon et des visiteurs improbables

La planète Mars, aussi la plus proche de nous, est celle qui a le plus fait fantasmer sur une possible vie ailleurs que sur notre bonne vieille Terre. Pendant longtemps l’astronomie fut une science essentiellement mathématique. On apprit bien plus de choses sur le fonctionnement du système solaire par le calcul, que par l’observation qui se limitait souvent à des téléscopes rudimentaires. On fit quand même quelques pas avec ces instruments, découvrir que des satellites tournaient autours de Jupiter et Saturne en est un exemple.

Comme bien d’autres choses, l’optique se perfectionna et on partit vaillamment à la découverte du ciel. La Lune, mais aussi Mars furent les premiers visés. On observa ainsi que la Lune n’avait pas de mers, ce que l’on crut pendant longtemps. Mars, évidemment plus loin, se laissa découvrir petit à petit et superficiellement. La chose chose importante que l’on observa fut la présences de pôles aux deux extrémités de la planète. On peut aussi confirmer que sa couleur est plutôt rouge rouille, ce qui est visible même à l’oeil nu, c’est aussi un le seul objet céleste, à part la Lune, qui a une couleur sans instrument optique. Au 19ème siècle naquit une grande controverse quand certains astronomes prétendirent qu’ils avaient observé des canaux de forme droite à sa surface. Confirmés par certains, mis en doute par d’autres, la polémique dura longtemps.

En haut une des premières cartes de Mars établie en 1666 par Cassini, un astronome d’origine italienne, d’après une vue à travers un téléscope. Il fut amené par Colbert à la cour de Louis XIV. Ce dernier était très intéressé par l’astronomie, il confia à Cassini la direction de l’observatoire. En bas, le planète dans son aspect actuel et entier. Il est à noter que le sol martien peut présenter des aspects différents au fil du temps. 

Olympus Mons est le plus gros volcan connu du système solaire. Il mesure plus de 22 kilomètres de haut. Il recouvrirait à peu près la France. Il n’est plus en activité.

Des pôles de glace ou de neige qui s’étendent ou se rétrécissent selon les saisons martiennes, certains changements de couleur sur la surface qui pouvaient faire penser qu’il poussait des plantes. De supposés canaux creusés par un peuple laborieux en manque d’eau pour irriguer les futures récoltes, il n’en fallut pas plus pour alimenter la légende des petits hommes verts.

Il fallut attendre 1964 et la sonde Mariner pour qu’on range définitivement les canaux martiens parmi les légendes. La planète apparut nettement moins hospitalière que supposé. Climat plutôt froid, mais encore supportable pour un visiteur, il semble même que dans certains endroits au meilleur de l’été les températures peuvent être légèrement positives.

En cinquante ans on a vraiment appris à la connaître mieux, même très bien et ce n’est pas fini. Elle présente pas mal de similitudes avec la Terre. Il y a de temps en temps quelques nuages dans le ciel, des tempêtes, des tourbillons, des saisons, de l’eau dans le sous-sol, une ancienne activité volcanique avec des volcans qui font ressembler les nôtres à d’aimables boutons de fièvre. La seule question encore en suspens, a-t-elle connu un début de vie, au pire sous forme végétale ou microbienne, à un moment de son existence ? Pour l’instant, on a encore rien trouvé de positif, mais il faudra probablement que l’homme se paye un petit séjour là-bas pour répondre à cette très grande question. Quand, reste la seconde question.

Même encore aujourd’hui, il y a de petits farfelus qui exploitent la moindre ombre, la moindre forme sur une photo de la Nasa pour affirmer haut et fort qu’il y a des êtres vivants sur Mars. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune sonde d’exploration ne s’est posée dans le parking d’un supermarché

Allons fouiller quelques journaux anciens qui alimentaient la polémique sur l’existence ou non du fameux peuple de Mars.

Commençons par quelque chose de « sérieux », un article de Frederic Charles Fridtjof Le Coultre, un astronome suisse assez connu décédé en 1972. En 1909, encore mineur, il fait des observations à l’observatoire de Genève. Elles seront publiées en 1913 dans L’Echo du Merveilleux. Ses observations sont intéressantes, car ce qu’il voit dans son téléscope s’avéra des faits climatiques qui seront confirmés par la suite. Il est sans doute le premier a avoir observé de éclairs sur Mars. Il est confirmé maintenant que les violentes tempêtes de sable sont parfois génératrices d’éclairs. On le sent au long de l’article, son but réel est de découvrir une trace de vie sur la planète, sans toutefois conclure par l’affirmative.

L’Echo de Tiaret, 1925, ça y est les Martins nous saluent.

Encore plus fantaisiste, mais en réponse à une autre fantaisiste, le genre de ceux qui voyaient des Martiens partout, tout juste s’ils n’avaient pas bu un verre avec eux.

Sources Gallica, BNF, DP