Il est toujours très difficile de s’imaginer le vieux Paris quand on s’y promène aujourd’hui. Le coeur de Paris est ce qui se situe au bord de la Seine à la hauteur du 1er arrondissement actuel. L’idée d’arrondissements fut créée après la Revolution, limité en 12 arrondissements sur son étendue d’alors, auxquels s’ajoutèrent les 8 autres en 1859 pour former le Paris actuel. Bien évidemment la nomenclature des rues a suivi l’évolution, certains noms disparurent au fil des ans, pour être remplacés par d’autres souvent pour des raisons historiques. Il était bien entendu impossible de deviner le nom des personnages qui feront l’actualité de la France ou de Paris.
Avant l’avènement de la photographie, les seules représentations qui sont arrivées jusqu’à nous sont pour la plupart des dessins qui arrivent à nous donner une idée de ce vieux Paris et qui permettent de reconstituer son évolution. En voici une petit florilège axé sur le 8ème arrondissement actuel.
Difficile d’imaginer que ce sont les Champs Elysées qui ont recouvert ce paysage tranquille, alors appelé Allée des Veuves. Le nom de champs était alors assez juste, car il s’agissait effectivement d’en endroit recouvert de verdure. Le dessin date du 18ème siècle, probablement avant la Révolution.
Publiée en 1791, l’image représente les Tuileries, alors terrasse devenu jardin. Elle donne une idée de la Seine et le trafic de bateaux, déjà passablement encombré.
La place de la Concorde (place Louis XV), avec la Statue de la Liberté, un peu après la Révolution. C’était alors une des limites ouest de Paris. C’est sur cette place baptisée place de la Révolution qu’eurent lieu des exécutions. C’est aussi là qu’aurait été prononcée la fameuse phrase « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ». prononcée par Manon Roland une révolutionnaire condamnée à mort.
Vue du même endroit, mais depuis l’autre rive sur le quai d’Orsay. Dessin datant probablement d’avant la Révolution puisque la statue figurant sur l’image précédente n’y figure pas.
En 1850, on se fait une meilleure idée de ce qu’elle est aujourd’hui.
Le pont du Carrousel au 19ème siècle, situé en amont du Louvre.
Les environs des Champs Elysées aux début du 19ème siècle, c’est encore assez campagnard.
La rue Royale avec la Concorde au fond
En fouillant dans le passé, on retrouve la trace de choses qui n’existent plus. L’hôtel particulier Brunoy était situé entre la rue du Faubourg Saint Honoré et l’avenue Gabriel, parallèle aux Champs-Elysées en remontant depuis la Concorde sur la droite. Construit pour la marquise de même nom, il était situé dans un îlot de verdure qui n’a pas complètement disparu aujourd’hui. Achevé en 1779, il ne profita que dix ans à la marquise qui émigra à la Révolution. Confisqué comme bien national, il changea plusieurs fois de mains et fut finalement détruit en 1930.
Parfois c’est le contraire qui se passe, le vieilles gravures nous prouvent qu’un endroit ne change presque pas en plus de 200 ans. La place Beauvau, cela doit vous dire quelque chose, c’est une manière de désigner le ministère de l’intérieur dont l’entrée se trouve sur cette place. Les bâtiments où il est installé depuis 1861 sont encore facilement reconnaissables aujourd’hui.
La danse est un art qui a pratiquement toujours existé. Dans les pays d’expression latine, surtout la France et l’Italie, elle a toujours rimé avec un sens de l’élégance. Vous avez tous vus une fois ou l’autre un film historique dans lequel les nobles font un tas de révérences et de gestes mesurés tout en dansant. La chose était surtout réservée à la noblesse et on rivalisait pour savoir qui danserait le mieux. Louis XIV, par exemple, jouait de la guitare et avait la réputation d’un fin danseur. Evidemment tout le monde n’avait pas accès à la cour pour rivaliser d’élégance entre danseurs. Il était par contre assez fréquent que les bourgeois se retrouvent en d’autres endroits pour s’amuser un peu et se montrer. C’est ainsi que l’on trouvait à certains endroits un kiosque à musique pour permettre aux mélomanes d’entendre de la musique et aussi de pratiquer la danse. Ces kiosques se trouvent encore dans certaines villes, un peu par goût d’un certain exotisme ancien, mais aussi comme lieux de concerts pour les fanfares municipales et les éventuelles manifestations musicales en plein air. Voici une illustration représentant un bal au 19èmes siècle dans les anvirons des Champs Elysées.
Même si vous n’êtes allés qu’une fois à Paris, vous avez certainement mis les pieds à cet endroit-là, la Place de L’Etoile, aujourd’hui Charles de Gaulle / Etoile. C’est un des plus beaux spectacle de perspective sur Paris. A voir le dessin qui date du 19ème siècle, bien qu’ encore peu bâtie sur son pourtour, l’idée d’espace est déjà présente.
Bonjour Mr Boss,
Merci pour cette leçon d’histoire urbaine de notre Capitale éternelle…
Vous êtes un guide averti et un fameux connaisseur.
Déjà, dès le 17è. siècle, le Roi-Soleil voulait que Paris soit une ville-lumière au sens propre et figuré. Il en fit abattre les murailles médiévales.
Puis il chargea Mr De La Reynie, son lieutenant-général de police, d’apporter une lumière bienfaisante aux axes très passagers afin de dissuader les détrousseurs de leurs coupables actions.
Mais surtout , le visage de Paris se modernise sous le Second Empire.
Napoléon III désigne le baron Haussmann pour ses grands projets. Celui-ci transforme radicalement le plan urbain du Paris d’alors. On lui doit les grands boulevards actuels qui quadrillent Paris. Paris se hausse dès lors au rang de capitale moderne…
Les caricaturistes de l’époque moquaient cet architecte sous les traits d’un castor, cet animal bien connu pour ses travaux sur les cours d’eau.
Qu’il est loin l’époque de la petite bourgade celtique des Parisii…
« Fluctuat nec mergitur »: flotte mais ne sombre jamais !
Paris sera toujours Paris.
Bonne journée. Peter.
Hello Pater,
Oh je suis un bien modeste guide, mais quand je vais à Paris j’aime bien me plonger dans son passé, c’est toujours intéressant.
Une petit histoire drôle : il y a 4 ans je suis passé brièvement par Paris en rentrant de Bretagne. La car nous a déposé vers 10h30 à la hauteur de l’Etoile. Nous avions rendez-vous à 13h45 place de la Concorde. J’en ai profité pour aller faire un tous au Virgin Megastore qui existait encore à l’époque. J’ai flâné dans les rayons musique et j’ai mangé un truc au restaurant. Quand j’ai eu fini, il était 13h25. Il me fallait encore relier la Concorde. Eh bien je peux vous dire que descendre les Champs jusqu’à la dite place, c’est une jolie course. On voit très bien l’Obelisque, mais plus on s’en approche plus il s’éloigne. Je suis arrivé juste à temps complètement essoufflé.
Excellent week-end et à bientôt. .
Bonjour Mr Boss,
J’ai acheté le livre de Lorànt Deutsch intitulé « Métronome » , paru en 2016.
On l’a critiqué pour son manque d’objectivité historique. Mais son auteur s’en ait défendu en disant que ce n’était pas son soucis premier mais faire découvrir aux touristes ou simples curieux en Histoire les lieux insolites de notre belle Capitale…
Personnellement, j’aime bien la partie historique remontant à l’époque carolingienne et antérieure.
On foule souvent des lieux qui ont vu bien des évènements chargés d’histoire sans s’en rendre compte.
J’adore l’Histoire et après le Lycée, j’envisageais de faire des études pour devenir archéologue, ces fameux « détectives du passé ». Mais ma très, très mauvaise santé m’en a dissuadé. Je reste cependant un « amateur éclairé ». Rires.
Bon WE. Peter’.
Merci Peter,
Je ne connais pas ce livre, mais je vais voir, une piste à suivre…
L’histoire m’a toujours passionné, mais je m’intéresse surtout à la petite histoire, les petites anecdotes, et principalement l’histoire de ma région.
Bonne soirée