C’est la fameuse histoire du cortège des cocus qui ne peut être organisé car il n’y aurait personne pour les regarder passer.
Il n’y a pas si longtemps l’adultère était encore un délit, il n’est dépénalisé que depuis 1975. Toutefois le délit existe toujours, mais il sert de base pour attribuer les torts à l’un ou à l’autre quand cela peut poser des problèmes juridiques, notamment la garde des enfants s’il y en a. Selon les pays, la juridiction est plus ou moins large dans l’appréciation d’un adultère. De plus en plus de pays accordent un divorce sur simple consentement mutuel. L’Italie a longtemps tergiversé sur les cas de divorce suite à un adultère, ceci pour des questions religieuses, le catholicisme a encore de la peine à se faire à l’idée du divorce. Il peut arriver qu’un prête refuse un mariage si l’un des conjoint est divorcé. De même, un divorcé est en principe excommunié. Toutefois, ce principe a toujours été très élastique au fil de siècles, il n’y a qu’à regarder l’histoire des rois de France à travers l’adultère et les répudiations.
L’adultère est vieux comme le monde, du moins depuis que le mariage existe. Au temps des cavernes, je en sais pas ce qu’il en était vraiment des relations entre l’homme et la femme, mais on peut supposer que les écarts de conduite existaient déjà. Cette notion de fidélité est très vaste dans le domaine du vivant. Chez certaines espèces, l’accouplement ne sert qu’à la reproduction, chez d’autres on note une certaine longévité dans les couples, qui peuvent rester ensemble plusieurs années. Chez les oiseaux, le couple est pratiquement une nécessité, l’un doit chasser, l’autre couver. Chez l’homme, pendant des siècles et surtout chez les gens de moyenne ou petite condition, la famille a été le fondement principal pour perpétuer l’espèce avec des notions assez variables quant à la fidélité à travers ce couple. Pour la noblesse, on fait surtout des enfants pour asseoir sa position, pour que les biens restent dans la famille. Ce qui ne veut pas dire que l’on n’y trouve pas de couples fidèles, mais les cas d’infidélité sont certainement bien plus nombreux.
Dans les civilisations qui occupèrent la vielle Europe et les alentours, pendant très longtemps et notamment pour des questions religieuses, l’adultère a été réprimandé avec plus ou moins de rigueur. La religion avait son influence, mais les décisions des seigneurs ou rois sur le sujet pouvait s’écarter complètement des préceptes de l’église. En règle générale, les nobles s’affranchissent volontiers du péché d’adultère, c’est juste bon pour le peuple. On considère même que c’est un honneur si sa femme finit dans le lit du roi. On se souviendra du marquis de Montespan, dont sa marquise de femme était une des favorites de Louis XIV, qui fut un des rares à ne pas goûter à ce privilège. Il alla même jusqu’à copuler avec des prostituées en espérant qu’elles lui refilent quelques souvenirs encombrants afin qu’elle les transmette au roi soleil.
Un numéro de Détective de 1937, fait le point sur l’évolution des châtiments engendrés par l’adultère au cours des siècles, c’est même assez intéressant. Lors de sa parution, l’adultère était encore un délit, mais certains durent se dire qu’il l’avaient échappé belle…