*****
Les classiques du rock and roll anglais peuvent presque se compter sur les doigts de la main, encore plus ceux qui eurent du succès à leur publication. Cliff Richard en imposa au moins un, « Move It ». Vince Taylor tenta de placer « Brand New Cadillac », qui passa assez inaperçu lors de sa sortie, malgré son potentiel évident il lui faudra plusieurs années pour être reconnu comme tel. Mais le vrai monument du rock anglais arriva en 1960 avec « Shakin’ All Over », qui atteignit la première place du hit parade anglais. Son créateur, Johnny Kidd (1935-1966 tué dans unaccident de voiture) alias Frederic Heath, est un peu un rocker par hasard, tant il démontra par la suite que son style était précurseur d’un musique tendance blues ou rhythm and blues qui sera très en vogue quelques années plus tard. Si ce succès restera sans vrai lendemain pour lui, excepté un sursaut en pleine Beatlemania, « I’ll Never Get Over You » qui s’apparente au british beat, son potentiel fut assez mal exploité par sa maison de disques His Master’s Voice. Aucun album ne sortit de son vivant et son côté mise en scène, il portait un bandeau sur l’oeil et lui et son orchestre s’habillaient en pirates, ne s’étalait sur des pochettes de disques à trous. Malgré tout, il fut une grande source d’inspiration pour les musiciens anglais.
Encore une fois on retrouve ces artistes anglais qui ne s’exportent pas, sa chanson fétiche et son nom ne dépassèrent guère les frontières anglaises à l’apogée de son succès. Son disque ne fut même pas publié en France, il faudra attendre 1964 pour que 4 titres vient le jour sur un EP. Il fallut aussi attendre deux ans pour qu’une version française soit réalisée sur le premier disques des Fantômes, « Le Diable En Personne ». Par contre, on se rattrapera un peu en publiant le tout premier 33 tours en 1970, à l’initiative du passionné Georges Collanges, président du fan club français de Gene Vincent. Il sera suivi un peu plus tard par une seconde publication de la même veine qui compilera encore quelques inédits dans l’Héxagone. Ici, la version la plus connue et par ailleurs excellente, restera celle de Vince Taylour, reprise en 1961 pour le compte de Barclay.
Malgré tout la chanson sera très prisée par les chanteurs, amateurs ou non, qui ne manqueront pas de la mettre à leur répertoire. En 1965, le groupe canadien des Guess Who, la popularise pour le marché américain, où elle est peu connue, avec un certain succès. Succès qui donnera l’idée à KIdd de la réenregistrer de manière modernisée aux canons de l’époque. Pour être honnête les versions fourmillent, et comme cela fait partie des chansons que je collectionne, je peux vous dire que j’en ai des dizaines venues des quatre coins de la planète. Je n’en citerai que quelques unes, intéressantes ou originales, par les artistes suivants : Swinging Blues Jeans (1963) ; Mae Waet, l’actrice, qui l’enregistra à plus de 70 balais (1965) ; le groupe hollandais des Black Albinos, version assez originale (1964) ; le groupe allemand des Lords, une version assez déjantée (1970) ; les Who sur l’album « Live At Leeds » (1972).
L’original
Version 1965
La version de Mae West accompagnée par une bande de jeunes
La version de Vince Taylor sur un Scopitone
La reprise des Fantômes, seul titre vocal de leur répertoire
Bonjour M. Boss,
Il y a des succès comme ça qui vont traverser la planète, alors qu’au départ , même dans le pays de l’artiste créateur , le succès vient doucement , ne dépasse pas les frontières ….et puis ensuite c’est l’explosion mondiale,
« Va comprendre Charles » ….
Bon weekend
Cooldan
Hello Cooldan,
Ca c’est toujours un mystère que je n’ai pas résolu. Il est certain que des chansons qui n’ont pas eu de réel succès ont un nombre de reprises incroyables, au alors d’autres résistent mieux à l’usure du temps. Enfin je crois que c’est le petit truc magique qui fait que et c’est difficilement explicable.
Bon week-end