Bas Nylons et jolies choses

Ceux qui me lisent dans mes chroniques musicales savent que j’ai une forte admiration pour tout ce qui est musique anglo-saxonne. Dans mes premiers contacts avec les magasins de disques comme client, j’achetais très peu de trucs français, sinon des disques pressés en France d’artistes étrangers. Il y avait quand même, à part les Beatles ou les Stones, quelques groupes qui étaient assez populaires ici, surtout via des magazines comme Disco Revue. On trouvait leurs disques dans les bacs encore fallait-il s’y intéresser. Parmi la dizaine de groupes qui m’ont vraiment marqués durant cette époque, il y avait les Yardbirds, les Kinks, les Troggs, le Spencer Davis Group, Them, les Moody Blues, les Zombies, les Sorrows, les Vip’s et dans le peloton de tête les Pretty Things (Jolies Choses, inspiré d’un titre de Bo Diddley).  Le premier disque que j’ai possédé d’eux fut in simple qui regroupait « Honey I Need » et « I Can Never Say ». J’adorais l’énergie qui se dégageait du premier, la guitare affûtée de Dick Taylor, le vocal rageur de Phil May, la frappe satanique de Viv Prince. Il est vrai que c’est un groupe qui ne faisait pas trop dans la dentelle. Les titres des débuts sont souvent de beaux exemples d’agressivité musicale, même si elle n’est pas toujours bruyante. Je décidai en quelque sorte de me marier musicalement avec eux. Je n’ai jamais cessé de les suivre depuis. Cela tomba d’autant mieux que le groupe évolua musicalement, tout comme moi. Une fois les feux du début consumés, ils recherchèrent une musique plus intimiste, plus élaborée, on peut tirer un parallèle avec les premiers Pink Ployd. Si leurs tentatives ne furent pas toujours récompensées du succès qu’elles méritaient, David Bowie mit quand même deux titres d’eux sur son album « Pinup’s, ils sont les responsables du premier rock-opéra (1968) jamais publié en disque « SF Sorrow », que l’on peut considérer comme le sommet de leur création. Ce fut à cette époque que je les vis en concert, mon deuxième concert. Leur histoire est longue, avec ses hauts et ses bas, mais jamais je n’ai décroché, en fan fidèle.

50 ans plus tard, il me fallait juger sur pièces ce qu’ils étaient devenus. Récemment comme ils passaient en concert, j’ai décidé de remettre ça. Bien sûr, ils ont quelques cheveux en moins et quelques rides en plus. Du groupe original, ils ne reste que Dick Taylor et Phil May, guitariste soliste et chanteur. Comme ils ont toujours été l’épine dorsale du groupe, je ne me faisais pas trop de soucis. La question qui m’accaparait le plus, c’était de savoir qui ce qui restait chez eux, de 50 ans de musique et d’enregistrements. Je fus plus qu’agréablement surpris car ils n’ont rien renié, puisant dans toutes leurs époques, le temps ne semble pas avoir passé. Une première partie avec les titres du début enchaînée ensuite avec la période psychédélique. Après l’entracte, retour à leurs  sources, un blues très traditionnel  à la guitare acoustique où ils revisitent Robert Johnson, qui se poursuit en revisitant l’époque 65-66 avec une superbe version de L.S.D. dans laquelle Dick Taylor  s’envole dans une démonstration à la Jimi Hendrix. Il n’a pas perdu la main, toujours très concentré sur sa guitare, il peut encore en remontrer aux jeunes question dextérité. Phil May toujours lui-même, ne manque pas d’humour et en plus il introduit  chaque titre provoquant quelques signes de satisfaction dans la salle. Parmi les autres membres, les nouveaux en quelque sorte, je retiendrai spécialement Frank Holland, seconde guitare compétente et accessoirement jouer d’harmonica dans les blues. Et en plus il est très poli, car je l’ai croisé dans la salle avant le concert, sans savoir que c’était lui, il m’a gratifié d’un « salut ». Phil May n’est pas en reste car passant près de ma table, il nous a également salués. Vraiment des gentlemen ces Jolies Choses.

Après le concert, j’ai attrapé les deux anciens. Le courant n’a pas eu de peine à passer, car nous avons des amis communs. Je me flatte d’avoir été le seul à qui Phil May a fait une dédicace personnelle sur une affiche, les références ça peut aider. Je n’ai pas eu de peine à leur demander de poser avec moi pour une photo souvenir, enfin je crois qu’elle le sera plus pour moi que pour eux, mais je vais la transmettre à qui de droit, on avait pas mal parlé Pretty Things entre nous.

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En 1965

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Dick Taylor et Phil May

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Lors du concert

Pour le fun, les Pretty Things en 1966

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