L’exposition coloniale internationale est une événement qui eut lieu à Paris en 1931. Elle réunit les principaux pays qui étaient alors des puissances coloniales, à l’exception du Royaume-Uni, lui-même un sorte de concurrent dans la colonisation. Rappelons en bref que cet empire s’étalait à l’Afrique Noire, l’Afrique du Nord, Madagascar, l’Indochine. Le colonialisme a toujours été une chose ambiguë. Sous prétexte d’aller civiliser des peuples qui l’étaient peut être moralement plus que nous, la toile de fond restait quand même le fait de faire du fric en allant piller à bon marché les ressources naturelles qu’offraient certains de ces pays, si indispensables à l’industrie moderne. S’étalant sur six mois, de mai à novembre, elle reçut environ huit millions de visiteurs. On ne ménagea pas les moyens pour la rendre attractive, en reproduisant dans beaucoup de détails, l’architecture, le us et coutumes des pays concernés, avec bien évidemment des représentants locaux de ces peuplades plus ou moins lointaines. Dans un coin de Paris qui s’étalait principalement de la porte Dorée au bois de Vincennes, on aurait pu se croire transporté sur un autre continent. On peut imaginer que bien des visiteurs regardèrent les choses de haut, conscient de leur supposée supériorité, mais que d’autres plus ouverts jetèrent un oeil charmé ou amusé en regardant ces vêtements ou couleurs bariolées, ces musiciens frappant sur un tam tam ou jouant sur des instruments insolites, sans se douter que la musique moderne en tirera pas mal de ses futures racines quelques années plus tard.
J’ai choisi de vous présenter quelques photos de cette exposition, pas tellement sous son aspect architectural, mais plutôt en vous présentant quelques portraits de ces « figurants » de l’expo, des visages venus d’ailleurs. J’ai mis en présentation la une du Figaro au 7 mai 1931, qui relate l’événement. Vous y lirez un citation qui prête bien à rire aujourd’hui « le génie de notre mission civilisatrice ». A noter que le président de la République est alors Gaston Doumergue, un homme extrêmement populaire, surnommé Gastounet. Célibataire, il fréquentait une veuve chez qui il allait à pied tous les matins depuis l’Elysée prendre son petit-déjeuner avec elle. Il l’épousa juste avant la fin de son mandat, qui se termina un mois plus tard après l’ouverture de l’exposition. Il se retire de la vie politique mais sera rappelé en 1934 par Albert Lebrun, suite aux remous de l’affaire Stavisky. Il sera nommé président du Conseil et devra former un nouveau gouvernement d’union nationale qui aboutira au Front populaire en 1936. Il meurt subitement en 1937, âgé de 73 ans.
Extrait d’une allocution radiophonique de Doumergue avec son accent particulier à propos de ces événements de 1934
Quelques scènes filmée de l’exposition
Sources Gallica, BNF, DP