La satire a toujours existé, selon les époques on pouvait plus ou moins se permettre certaines choses. Monsieur de La Fontaine fut en son temps un écrivain satirique. Il adopta l’astuce de faire parler les animaux à la place des hommes, il ne fut de loin pas le premier à le faire, mais nul n’était dupe, on savait bien de quoi il était question. L’apparition de la presse donne l’idée à certains de mettre leur verve au service de la satire. A la Belle Epoque, ces journaux existaient déjà en parution régulière et connurent même un certain succès auprès des amateurs. La liberté de la presse, dans sa version définitive sous la Troisième République, loi de 1881, ne limite en principe pas la liberté d’expression. Il ne faut certes pas trop s’y fier, mais il est certain qu’en élan qui se manifesta pour la publication d’opinions diverses se mit en place. Parmi ces publications L’Assiette au Beurre reste une des plus célèbres, l’on s’y réfère encore aujourd’hui. Toutes proportions gardées, c’est un précurseur des publications telles que Fluide Glacial ou l’Echo des Savanes, car il n’est pas seulement un journal écrit, mais aussi de nombreuses histoires en style bandes dessinées y voient le jour. Pour les artistes illustrateurs, c’est une sorte de révolution, on s’oriente vers une diffusion qui n’est plus à exemplaire unique, mais de série. Il est certains que les collaborateurs à la revue n’étaient pas politiquement des conservateurs. Le journal parut hebdomadairement de 1901 à 1912, après une interruption depresque 10 ans, il reparaît sous forme mensuelle de 1921 à 1936, et disparaît complètement.
Nous allons parcourir un numéro, celui du 19 février 1922. Tout d’abord, un billet contestateur sur la drogue, eh oui cela existait déjà en 1922. Ensuite nous explorerons une de ces bandes dessinées dans le style de la revue. Le thème est assez marrant, Jésus revient sur terre et part explorer le monde contemporain, accompagné de son conseiller technique, Satan. Par rapport à ses aventures passées, les choses ont bien changé, en fin de compte pas tellement sur certains plans, les gens sont toujours aussi cons. Le scénario et les dessins sont de Rudolf Placek, un peintre et dessinateur d’origine tchèque.
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Source Gallica, BNP, DP