Bas nylons et chanson pour certains jours

Nul n’est prophète en son pays, voilà qui colle bien avec la chanson et le chanteur dont nous allons parler aujourd’hui. Tout d’abord parce que le chanteur est Irlandais et que pour eux les choses se passent plutôt en Angleterre.  Son pays d’adoption ne ménagea pas trop ses efforts pour en faire une vedette, il enregistre deux albums qui connaissent une succès moindre, mais le chanson qui lui permettra de devenir célèbre, partout ailleurs sauf en Angleterre, n’est en fin de compte que la face B d’un 45 tours publié à l’automne 1967. La célèbre station de radio pirate Caroline écoute le disque mais estime avec raison que la face B est plus attirante et la diffuse sur ses ondes, suscitant un engouement certain. Mais la BBC qui n’aime pas du tout les radios pirates refuse de le diffuser, lui barrant la route du marché anglais. Ici se place un quiproquo, bien des disques au succès énorme ont été lancés par les émetteurs pirates, la BBC les a diffusés. Mais ici le directeur et fondateur de la maison de disques qui distribue le disque est aussi un des directeurs de la station pirate, la vengeance est un plat qui se mange froid.

Mais qu’importe, les Anglais ne sont pas les seuls à écouter les radios non officielles, la chanson a de quoi attirer d’autres amateurs. Précisons aussi qu’elle est assez décalée dans le répertoire du chanteur, qui est plutôt associé au folk dans la lignée de Donovan. Sa grande originalité est qu’elle contient un refrain avec une voix qui passe à travers un téléphone tout en ayant une mélodie assez accrocheuse. La France sera la retentissante base de lancement, la projetant dans pas mal de pays du continent, allant même jusqu’à devenir un hit en Australie. La chanson rejaillira plus tard en Angleterre via des reprises, spécialement une, qui l’introduiront enfin dans les oreilles à qui elle était destiné à l’origine et deviendra comme ailleurs une chanson que l’on oublie pas facilement. C’est tout le mérite de David McWillams (1945-2002) et de ses fameux « Days Of Pearly Spencer ».

En playback, l’original.

Adaptation française Frank Alamo, 1968.

En italien Caterina Caselli, 1968

Reprise américaine par les Grass Roots, 1969.

Los Javaloyas, version en espagnole, 1968

Version disco, 1978, n’importe quoi!

Version reggae, 1987, assez populaire à l’époque.

La très belle reprise de Vietnam Veterans, 1988

La version la plus connue après l’original, hit en Angleterre, 1992.

 Dreamers Inc, ce sont des Grecs, joli vocal., 2012

Dans la bande sonore du film L’invitation, Lewis Evans – Karen Ann, 2016.

Version inédite par David Bowie.