Bas nylons et descente à Harlem

Encore une de ces chansons qui semblent devoir rester dans l’ombre, mais qui comme par magie réussissent a devenir des classiques, à tel point que même les grandes stars s’y collent. C’est même pour moi une histoire qui m’a fait jouer à Madame Irma, car j’avais imaginé cette chanson dans le répertoire des Rolling Stones. Ils m’ont fait patienter une vingtaine d’années, mais ils ont fini par l’enregistrer, cette chanson s’appelle « Harlem Shuffle ».

L’avènement de cette chanson est une suite de faits divers propres au showbiz, on se réunit, de sépare, se retrouve. C’est le duo Bob & Earl qui créa la version originale en 1963. Avant cela, ils furent deux membres d’un groupe de R&B noir des années 50, les Hollywood Flames, qui eut une succès assez conséquent avec « Buzz, Buzz, Buzz en 1957. Le Bob du duo entama une carrière solo sous le nom de Bobby Day. Il connu un succès conséquent en créant au moins 3 classiques du genre, « Rockin’ Robin' », « Little Bitty Pretty One », « Over And Over », que l’on retrouvera plus tard au répertoire des Hollies, des Paramounts (pré Procol Harum), Dave Clark Five, qui classa sa version en tête du hit parade US (« Les Yeux Bleus » dans l’adaptation française de Sacha Distel). Bobby Day retrouve son compère Earl Nelson au début des années 1960 et enregistres quelques singles sans trop de succès. Bobby Day redémarre un carrière solo  et Nelson cherche un autre Bob qu’il trouve en la personne de Bobby Relf. C’est cette mouture qui enregistrera « Harlem Shuffle », dont ils sont d’ailleurs les compositeurs. Le futur et fameux Barry White en fera l’arrangement. Sans être un grand succès à sa sortie, le disque se fera quand même assez bien remarquer pour susciter quelques reprises, surtout après à la forte poussée de la tendance R&B en 1966. Malgré tout en 1969, une réédition du disque en Angleterre propulsera le titre dans le top ten, lui assurant une nouvelle et plus définitive visibilité. Et puis, bien évidemment la reprise des Rolling Stone en 1986 lui donnera un parfum d’éternité Selon certaines sources, George Harrison aurait affirmé que c’était sa chanson préférée. La chanson apparaît dans un classement établi par le Daily Telegraph qui énumère les 50 meilleures chanson enregistrées par un duo.

La version originale, 1963.

Une version un peu garage, les Fabulous Flippers, USA 1965.

La version qui m’a fait découvrir ce titre, Doc Thomas Group un première mouture de Mott The hoople, 1966.

Sans doute la première version par quelqu’un de très connu, les Righteous Brothers, 1967.

A ma connaissance, il n’y a jamais eu de version française, toutefois l’excellent Vigon l’enregistra en 1967.

Terry Knight & The Pack ou Fabulous Pack, une mouture de Grand Funk Railroad, 1967.

Le version du groupe anglais The Action vers 1969.

La même année, la résurrection d’un ancien groupe, créateurs de « You’ll Never Do It Baby » repris par les Pretty Things.

Une version disco, 1979.

La version des Rolling Stones, 1986.

Quand on écoute « Harlem Shuffle » on a toujours 20 ans,