Bas nylons et des Orléans

 

L’histoire est pour moi une chose passionnante. A l’instar de la musique, une de mes autres passions, il y a des personnages historiques qui figurent dans une sorte de hit parade de mes préférés de l’histoire. N’y entre pas qui veut, j’aime assez les personnages un peu décalés, ceux qui ne font pas tout à fait comme les autres. Je citerais principalement ceux qui ont fait plus ou moins quelque chose pour l’art ou la culture en général. Il y certes Louis XIV qui a beaucoup marqué par sa grandiloquence et aussi un peu sa mégalomanie, le monde de l’art. C’est sans doute un des rois dont on retrouve le plus de traces encore aujourd’hui. Difficile de se promener dans certains coins du Paris qui existait durant son règne, sans y retrouver quelque fait ou monument dont il n’est pas implkiqué. N’oublions surtout pas qu’il fut aussi responsable de choses moins reluisantes dont le peuple eut à souffrir. La fin de son règne trouva la France dans un triste état, au bord de la ruine. L’apport à l’art ne se mesure pas seulement aux rois, il y a aussi des princes, des ducs, des favoris, des favorites, qui eurent leur mot à dire et ils le firent. On peut se rappeler de Charles 1er d’Orléans (1394-1465), heureusement plus connu aujourd’hui par ses poèmes que par ses faits d’armes. Voici par exemple le célèbre Rondeau de printemps.

Charles 1er d’Orléans

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie,

Et s’est vêtu de broderie,

De soleil luisant, clair et beau.

Il n’y a bête ni oiseau

Qu’en son jargon ne chante ou crie :

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau

Portent en livrée jolie

Gouttes d’argent, d’orfèvrerie;

Chacun s’habille de nouveau:

Le temps a laissé son manteau.

Marie Leszczynska

Si la gastronomie est un art, et je crois qu’il en est un, je ne peux que remercier que Marie Leszczynska, la femme de Louis XV, qui semble être à l’origine de la bouchée à la reine, l’un de mes plats préférés.

Philippe d’Orléans dit le Régent

Un personnage qui peut entrer dans mes favoris, je ne suis pas à la cour, mais je parle comme si j’y étais, est Philippe d’Orléans dit le Régent. Petit fils de Louis XIII, neveu de Louis XIV, fils de Philippe d’Orléans, dit Monsieur et frère de Louis XIV, mari en secondes noces de Elisabeth-Charlotte de Bavière dite la Palatine ou Madame. Le titre de Madame ou Monsieur revenait de droit aux personnes les plus importantes à la cour après le roi et la reine. Pour les nuls en histoire, rappelons que le frère de Louis XIV était homosexuel, ce qui ne l’empêcha pas, par devoir, de lui faire trois enfants dont un mourut en bas âge. C’est le second, Philippe, qui devint le Régent. Qu’il soit un personnage haut en couleur n’est sans doute pas tout à fait le fruit du hasard. Son père, malgré les revers de ses préférences sexuelles, est un peu jalousé par son frère qui semblait avoir des dons artistiques assez prononcés, des goûts très sûrs en la matière. Sa mère, femme d’un intelligence vive, est une des personnes parmi celles qui traversèrent les cours royales, dont le passage fait le joie des historiens. Un peu garçon manqué, pétillante, indépendante, se faisant royalement ch… à la cour, elle s’occupa à se cultiver. Elle écrivit plus de 60000 lettres dont certaines ne manquent pas d’humour, ni de franc parler,  mais pas toujours un sommet d’élégance.

Elisabeth-Charlotte de Bavière dite la Palatine

Voici une des plus célèbres qui fait allusions à certaines fonctions naturelles, envoyée à une de ses correspondantes, Sophie de Hanovre.

Vous êtes bien heureuse d’aller chier quand vous voulez ; chiez donc tout votre chien de soûl. Nous n’en sommes pas de même ici, où je suis obligée de garder mon étron pour le soir ; il n’y a point de frottoir aux maisons du côté de la forêt. J’ai le malheur d’en habiter une, et par conséquent le chagrin d’aller chier dehors, ce qui me fâche, parce que j’aime chier à mon aise, et je ne chie pas à mon aise quand mon cul ne porte sur rien. Item, tout le monde nous voit chier ; il y passe des hommes, des femmes, des filles, des garçons, des abbés et des Suisses. Vous voyez par là que nul plaisir sans peine, et que, si on ne chiait point, je serais à Fontainebleau comme le poisson dans l’eau.

Il est très chagrinant que mes plaisirs soient traversés par des étrons. Je voudrais que celui qui a le premier inventé de chier ne pût chier, lui et toute sa race, qu’à coups de bâton! Comment, mordi ! qu’il faille qu’on ne puisse vivre sans chier ? Soyez à table avec la meilleure compagnie du monde ; qu’il vous prenne envie de chier, il faut aller chier. Soyez avec une jolie fille ou femme qui vous plaise ; qu’il vous prenne envie de chier, il faut aller chier ou crever. Ah ! maudit chier ! Je ne sache point de plus vilaine chose que de chier. Voyez passer une jolie personne, bien mignonne, bien propre ; vous vous récriez : « Ah ! que cela serait joli si cela ne chiait pas ! »

Je le pardonne à des crocheteurs, à des soldats aux gardes, à des porteurs de chaise et à des gens de ce calibre-là. Mais les empereurs chient, les impératrices chient, les rois chient, les reines chient, le pape chie, les cardinaux chient, les princes chient, les archevêques et les évêques chient, les généraux d’ordre chient, les curés et les vicaires chient. Avouez donc que le monde est rempli de vilaines gens ! Car enfin, on chie en l’air, on chie sur la terre, on chie dans la mer. Tout l’univers est rempli de chieurs, et les rues de Fontainebleau de merde, principalement de la merde de Suisse, car ils font des étrons gros comme vous, Madame.

Si vous croyez baiser une belle petite bouche avec des dents bien blanches, vous baisez un moulin à merde. Tous les mets les plus délicieux, les biscuits, les pâtés, les tourtes, les farcis, les jambons, les perdrix, les faisans, etc., le tout n’est que pour faire de la merde mâchée, etc.

Lettre manuscrite de la princesse Palatine de 1711, écrite bien sûr en vieux français, cela nous donne une idée de la manière dont le français se parlait au 18ème siècle

Son art d’envoyer des piques et sa franchise n’épargnait personne. Madame de Maintenon et bien d’autres personnages de la cour reçurent des surnoms et des qualificatifs sans doute rigoureusement choisis tels que : vieille conne, chiure de souris, ma belle-fille ressemble à un cul comme deux gouttes d’eau. Elle ne respectait guère que le roi, dont elle fut possiblement un peu amoureuse. Ce dernier, sans doute pas tout à fait en désaccord avec ses jugements, l’appréciait énormément. Il prit parfois sa défense. Il admirait aussi cette femme qui allait parfois à la chasse avec lui, cavalière émérite, faisant tout comme ses meilleurs rabatteurs de gibier. A la mort de son mari en 1701, Louis XIV fit en sorte qu’elle conserve toutes ses prérogatives à la cour, lui versant une rente confortable. Elle lui survécut et mourut en 1721.

Philiipe d’Orléans naît en 1674. Il a d’abord été initié vers les armes et les fonctions militaires, c’est la règle pour les futurs nobles de haute volée. Mais il ne semble pas trop apprécier, il monte et se tient à cheval  à peine mieux qu’un cul-de-jatte, il a plutôt un esprit de futur intellectuel. Avant de devenir le Régent, il sera assurément un plutôt brillant militaire et diplomate. La culture l’attire, la géographie, l’histoire, la philosophie, font partie des ses intérêts. Il est réputé pour avoir une mémoire sans faille, passe pour intelligent et travailleur. Il ne se préoccupa pas trop de monter sur le trône, chose possible vu son ascendant, mais il n’est pas aux premières loges dans le suite logique de la succession. Une fois l’âge adulte atteint, il est de bon ton dans l’entourage du roi de se marier. Quand je dis de bon ton, cela ressemble plus à un ordre venant de Louis XIV. Le mariage prit les allures d’une comédie de Molière. Le roi lui suggère d’épouser Françoise-Marie de Bourbon, Mademoiselle de Blois (1677-1749), personne tout à fait charmante, mais bâtarde légitimée des amours de Louis XVI avec Madame de Montespan, une cousine en quelque sorte. Devant le roi Philippe dit d’abord : « euhhh… », mais sous l’influence du célèbre abbé Dubois, il accepte. Par contre sa mère est furax, jugeant indigne un tel mariage. Quand elle apprit la nouvelle, elle le gifla devant toute la cour, c’est une des rares fois où elle tenta de s’opposer au roi, mais le roi c’est le roi, alors. Bon l’affaire se passa aux pertes et profits de la raison d’état, et le mariage eut lieu en 1792, la mariée allant sur ses 15 ans.  Il paraît que le mariage ne fut pas des plus heureux, son mari la surnomma « Madame Lucifer ». L’histoire retient d’elle une femme paresseuse, hautaine du fait de son rang de fille royale, aimant s’entourer de dames de compagnie plutôt laides, afin d’être le centre d’attraction. Ils trouvèrent quand même le moyen de faire huit enfants.

C’est à la mort de Louis XIV en 1715 que Philippe d’Orléans accède au premier plan  en devenant le Régent. Cette fonction royale est prévue afin d’assurer la gouvernance en attendant la majorité  du dauphin. Mais il faillit ne jamais le devenir. Le testament de Louis XIV, prévoyant de faire passer avant lui d’autres personnages royaux proches de sa branche familiale directe, sera cassé à la suite de quelques arrangements et c’est ainsi qu’il obtient la fonction. Assez étonnant comme on peut faire assez peu de cas des ultimes volontés d’un roi et de son testament, d’autant plus qu’il est le recordman absolu de la durée de règne d’un roi de France. Cependant, les intrigues entre puissants sont choses courantes dans l’entourage d’un roi, surtout quand il n’est plus là, c’est presque un lieu commun de l’affirmer. Malgré tout, le choix ne sera pas si mauvais, l’histoire le dira. Lorsqu’il prend les commandes, la France est dans un mauvais état. Si Versailles brille de toute sa splendeur, les finances le sont nettement moins. Il entame une politique de redressement en touchant un peu à tout, politique, fiscalité, rétablissement de la paix, et surtout il allège la gouvernance absolue voulue par son prédécesseur, il prend un peu l’avis de tout le monde, il consulte tout en restant le maître. Il délaisse aussi Versailles et recentre le pouvoir au Palais Royal. Dans un premier temps, les résultats sont plutôt bons, la machine est timidement relancée. Le coup de maître du Régent, qui finit en déconfiture, est l’utilisation du papier monnaie. Cette histoire est bien connue, et presque tout le monde sait que son principal investigateur est l’Ecossais John Law. Sans entrer trop dans les détails et vous faire un cours de finances, voici l’histoire en bref résumé. Au départ, avec la bénédiction du Régent, l’idée est de remplacer l’argent en cours à cet époque, essentiellement sous forme de pièces, par des billets de banque plus faciles à transporter et manipuler. Alléchés par des promesses de gains reposant sur ces fameux billets de banque couverts par des avoirs en or, beaucoup de monde vida sa tirelire pour en acheter: On spécula, acheta des actions, avec en toile de fond un paradis chargé de promesses, la Louisiane, alors possession française. Les fameux billets de banque servent de titres d’échange. Pendant trois ans, des fortunes sur papier et monnaie de singe firent saliver les plus hardis, on ouvre de nouvelles banques, on fusionne, c’est l’euphorie totale. Mais en 1720, la roue tourne, on fait mousser les titres qui atteignent des sommes folles. Les riches actionnaires voulurent se faire échanger leur paperasse contre de l’or, or que la banque n’avait plus. ce fut la ruine pour pas mal de monde. On estime que 10% de la population française en subit les conséquences. Mais pour une fois, ce sont les plus nantis qui en souffrirent, les riches qui avaient acheté tant et plus de pièges à gogos. Paradoxalement, les finances de l’Etat s’en trouvèrent nettement améliorées en faisant supporter une partie de cette dette aux dindons de la farce. On s’accorde à dire que le résultat final profita aux plus démunis et à ceux qui eurent la sagesse de ne pas succomber aux tentations de l’argent facile.

Le cardinal Dubois

Son principal ministre est l’abbé Dubois devenu cardinal, Dubois, le même qui lui conseilla son mariage. C’est un homme intelligent, fin diplomate, mais comme beaucoup d’ecclésiastiques se pavanant des les cours, c’est un coureur de jupons invétéré. La célèbre chanson « il court, il court le furet » est transformée en son honneur en  » Il fourre, il fourre, le curé Dubois joli, mesdames ». En cela, il est plutôt parfaite harmonie avec le Régent. Ce dernier est connu pour son libertinage, il fit même un enfant à l’âge de 14 ans, avec une de ses concierges. Au cours de soupers qui rassemblent ses proches, cela tourne volontiers à l’orgie dans toutes les acceptations du terme, on parle même d’inceste avec un de ses filles, la duchesse de Berry. Il ne faut pas négliger qu’il fallait un peu oublier l’austérité des dernières années du règne de Louis XIV, mais là ils engagèrent la vitesse supérieure.

L’aspect le plus intéressant du personnage reste malgré tout sa contribution aux arts. Il a beaucoup collaboré à la composition musicale, notamment avec Marc-Antoine Carpentier, dont l’intro du « Te Deum » sert d’indicatif à l’Eurovision. Il est lui-même multi instrumentiste, et reste le seul régnant de l’histoire de France à avoir composé des opéras. L’un d’entre eux est parvenu jusqu’à nous, « Penthée », dont le livret a été écrit par le marquis de La Fare, un compagnon de libertinage, mais aussi capitaine de sa garde personnelle. Des extraits de cet opéra ont servi de bande sonore au film de Bertrand Tavernier « Que La Fête Commence », savoureuse chronique qui retrace le temps de la Régence, et les démêlées avec le marquis de Pontcallec.  Le film fait apparaître sous un jour nouveau le Régent (Philippe Noiret), sans doute un portrait plus proche de la vérité historique que les images plutôt négatives que l’histoire lui colle volontiers. Il peut aussi ajouter à ses talents certains, celui de peintre et de graveur. La première collection des tableaux du Palais-Royal, qui comprend  500 pièces, est aussi due à son initiative. Aujourd’hui ces objets se retrouvent dans tous les grands musées du monde.

Un extrait de Penthée, opéra baroque

Louis XV enfant

Le 25 octobre 1722, Louis XV montre sur le trône, mais ce n’est pas tout à fait fini pour le Régent, car le nouveau roi confirme le cardinal Dubois comme son principal ministre. Mais à sa mort le 10 août 1723, autre cas unique dans l’histoire de France, il nomme à sa place le Régent pour qui il a de l’affection . Il ne profite pas longtemps de sa position, car il meurt le 2 décembre 1723, dans les bras de l’une de ses favorites,

Philippe d’Orléans fut un personnage décalé dans l’histoire de France. Même s’il n’aimait pas Voltaire, qu’il fit emprisonner quelques temps à la Bastille pour avoir eu la langue un peu trop acérée envers sa fille la duchesse de Berry, il fut celui qui parvint à redonner un élan à la France politiquement et économiquement. On lui accorde aussi d’être aussi pour un temps, comme nous l’apprend l’histoire, le sauveur de la royauté, visiblement mise à mal par l’état de la France à la fin du règne de Louis XIV.  Il éloigna les risques de guerre en signant des traités de paix avec un peu tous les voisins agressifs, et sûrement permit à Louis XV de débuter son règne sans trop s’énerver. Bourreau de travail quand il le fallait, amateur de plaisirs pas toujours recommandables quand il en avait envie, véritable amateur éclairé d’art et de culture, si son fantôme vient me chatouiller les pieds la nuit, c’est que je n’ai rien compris au personnage.

13 réflexions sur “Bas nylons et des Orléans

  1. Bonjour M. Le Boss,
    Même dans les livres d’histoire j’en ai pas tant appris que dans vos posts !
    Je vous taquine ! , en tous cas une très bonne révision de ce passage de la monarchie Française .
    Bon week end
    cooldan

      • Bonjour Mr Boss,

        L’Histoire est une matière très intéressante. La nier c’es un peu scier la branche qui nous soutient. « Lhomme qui renie son passé n’a plus ‘avenir » disait un écrivain japonais, me semble t-il.
        Cela dépend aussi de la façon dont elle est enseignée en classe.
        En plus des cours théoriques, Il faut que le prof fasse découvrir l’Histoire à ses élèves en leur faisant regarder des films documentaires. En classe de Lycée (1984) , ma prof nous avait projeté le film  » Nuit et Brouillard » sur le drame des déportés en Europe pour illustrer ce horrible moment de la 2è. GM. Et ce fut le seul film que j’ai vu dans le cadre des cours d’histoire au Lycée ! En étudiant la 2è. GM, avec le recul du temps, on aurait pu voir la Conférence de Casablanca et celle de Yalta qui ont scellé le destin de l’Europe pour un demi-siècle. Dommage.
        C’est vrai que pour des raisons personnelles et familiales, l’Histoire m’a toujours passionné. Et je ne manque jamais de m’informer. Tenez, ces jours-ci, les chaines France 3 et une autre concurrente ont passé en soirée des documentaires sur ces deux conférences dont j’ai parlé plus haut. Et que l’on peu revoir grâce au mode
        « Replay » . Merci le progrès.
        Bon Dimanche. Peter.

  2. Bonjour Mr Boss,

    Merci pour cette passionnante et inattendue leçon d’Histoire…
    Les petites histoires de la grande Histoire.
    En effet, la personnalité exceptionnelle du Roi-Soleil a occulté les membres de sa famille et parfois ses courtisans .
    Le cinéma s’est emparé du grand Homme dont il n’a souvent retenu que le triste et mystérieux épisode du « Masque de Fer ».
    L’ « Affaire des Poisons » a été portée à l’écran dans les années 1950 et jouée par de nombreux comédiens connus de l’époque dont l’actrice Viviane Romance.
    Dans la saga des « Angélique » (de Bernard Borderie) , la personnalité de Philippe d’Orléans est mise en scène dans le souper à l’auberge où Monsieur, frère du Roi, laisse libre cours à ses goûts quelque peu pervers.
    La cousine de Louis XIV, affectueusement surnommée « Liselotte, était une femme qui détonna à son époque et son franc-parler tranchait avec la complaisance de la majorité des courtisans.
    La période du « Grand Siècle » a ma préférence avec celles de l’Empire Romain, des Carolingiens et du Premier Empire.
    Ce n’est pas tant la construction du château de Versailles qui a le plus coûté au peuple mais les guerres incessantes faites par Louis XIV à ses voisins, les Habsbourgs de Vienne et de Madrid qui tenaient le royaume de France en tenaille.
    Louis XIV est l’un des monarques qui vécut le plus longtemps : sur 50 années de règne, on peut compter la moitié passée à guerroyer. Mais quel succès : Flandre, Franche-Comté, Roussillon tombent dans l’escarcelle royale. Vite incluses dans
    la « Ceinture de Fer » du seigneur de Vauban…
    Bon WE. Peter.

    • Re-bonjour…

      A propos de Mr Vauban, la chaine ARTE (?) a diffusé dans un documentaire l’ensemble de son œuvre monumentale, forteresses et ports fortifiés, disposés à la périphérie du Royaume de France, « le Pré carré du Roi », qui constituèrent la fameuse « Ceinture de Fer » . Cette ligne défensive, génialement construite, fit son office jusqu’à la guerre de 1870 !
      Ce que l’on sait moins c’est que monsieur Vauban, Commissaire aux Fortifications, parcourut tout le royaume et au contact des ouvriers et soldats, prit conscience de l’état de misère de la population. Dans ce but, il rédigea un mémorendum qu’il intitula « Projet de Dîme Royale », une sorte d’ « impôt sur le revenu » avant l’heure.
      Il le présenta à Louis XIV qui, après lecture, le fit brûler afin de ne pas dresser toute la noblesse contre lui. Lui, le Roi-Soleil dont le spectre de la Fronde (Nuit des Rois- 6 janvier 1649) le hantait encore. Vauban en fut touché mais continua son œuvre. Jusqu’en 1707, date à laquelle il s’éteignit d’une pneumonie dans son château de Bazoches.
      Bon dimanche. Peter.

  3. Hello Peter,

    Je m’intéresse surtout aux périodes d’histoire où l’on peut facilement retrouver des documents qui permettent de comparer. Explorer les vieux journaux, livres, est un régal pour moi.
    Les « Angéliques » ne sont pas mal, j’aime assez ce genre de récit qui colle à l’histoire, mais de manière libre. On peut imaginer toutes sortes d’intrigues avec un décor historique en toile de fond, même si on prête à certains personnages des faits qui ne correspondent pas à la réalité, à condition de ne pas trahir la vérité historique. On peut très montrer Louis XVI dans un film respirant le parfum d’une rose, sans trahir le personnage. Par contre lui faire dire qu’il ne mangeait pas de viande, est du révisionnisme.
    Bon weekend

  4. Bonjour Mr boss,

    En tant que qu’ancien Documentaliste, j’envie mes collègues conservateurs qui travaillent dans la plupart des musées de France et en particulier ceux qui travaillent aux Archives Nationales à Paris et au Château de Vincennes, qui rassemblent les archives militaires.
    Comme Saint Thomas ( l’Incrédule), ils « touchent » l’Histoire de leurs mains. Quelle émotion !!!
    Bonne journée. Peter.

    • Hello Peter,
      Je suis tout à fait d’accord, il y a une certaine émotion à « toucher » l’histoire. Comme je suis aussi un féru d’histoire locale, plus facilement accessible pour moi, j’aime aller à la découverte et savoir pourquoi les choses sont ainsi. Je suis en train de travailler sur un livre qui relatera l’histoire d’un lieu qui a eu une une certaine importance il y a 150 ans, au moment de la révolution industrielle. Si l’on y va maintenant, on ne remarquera rien, tout a disparu. Heureusement quand j’étais jeune, il y avait encore des traces visibles, ce qui m’a permis de repartir sur le terrain et retrouver ces vestiges souvent cachés sous la mousse et la verdure. Comble de bonheur, j’ai mis la main récemment sur un vieux livre de photographies, qui contient au moins une photo complètement inédite de l’endroit, un régal. Heureusement aussi, j’avais photographie divers vestiges, il y a une quinzaine d’années, la plupart ont aujourd’hui disparus suite à des travaux d’assainissement du terrain pour des raisons de pollution et de sécurité. Elles sont maintenant des documents témoins que je garde précieusement. J’ai pensé au livre car avec le digital tout disparaît à court terme, un livre restera plus longtemps, je le distribuerai aux bibliothèques régionales et cela aura une chance de me survivre. A part moi, personne ne s’est intéressé à l’endroit, du moins pas de manière aussi détaillée, j’apporterai une modeste pierre à l’histoire locale, enfin j’espère.
      Bonne semaine

  5. Bonsoir Mr Boss,

    Quant j’étais au Collège puis au Lycée, du fait que j’étais passionné par l’Histoire, je souhaitais devenir archéologue. J’ai commencé alors à collecter des coupures de presses relatant des découvertes dans le domaine de la paléontologie et l’archéologie. Mais ma très très mauvaise santé m’a obligé à revoir ma copie…
    Cependant, je reste curieux dans ces deux domaines. Et j’ai gardé toutes ces coupures de presse…
    De nos jours, les gens redécouvrent la vie d’avant. Le patrimoine revient à l’honneur. De plus, en matière d’urbanisme, une loi votée à l’Assemblée en 2005 oblige les constructeurs à procéder à des fouilles préventives avant le début des travaux. C’est un procédé par sondages réguliers dans le sol pour déterminer le potentiel archéologique qui pourrait s’y trouver. Et selon les résultats, les travaux sont suspendus pour la durée des fouilles dans un temps donné. Tout dépend aussi de la zone concernée, selon le contexte du passé local.
    Mes parents ont connu cette « contrainte administrative » lors de la vente de leur résidence principale il y a quelques années. Au final , rien de très exceptionnel : des vestiges de l’Age du Fer avec quelques fragments de poteries et divers petits
    outils. Puis les travaux ont ensuite débuté fin 2012.
    Ici , dans le Grand Sud-Ouest, l’histoire a laissé des vestiges nombreux depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours. Cette région constitue un vaste carrefour pour les mouvements de peuples vers l’Espagne.
    Je comprends tout à fait ton engouement et ton travail de « détective de l’Histoire ».
    C’est toujours émouvant de marcher à nouveau dans les traces de nos ainés.
    Et c’est un magnifique travail de mémoire que l’on peut leur offrir comme un ultime cadeau. Comme je le dit quelques fois : « Chapeau bas, l’artiste » !
    Bonne fin de soirée. Peter.

  6. Hello Peter,

    A l’école, nous avions en classe une sorte de hache qui datait de l’âge de la pierre. Elle avait été découverte en creusant les fondations d’une maison située juste à côté du collège. C’était assez émouvant de se dire que des personnes avaient séjourné là. il y a des milliers d’années. D’autant plus que le village n’était censé n’exister que depuis le 16ème siècle. Je me suis encore étonné l’autre jour en me baladant dans la campagne. De temps en temps, nous allions à pied avec mon père au village situé en dessous du nôtre à travers champs. Il y avait une boucherie où nous allions acheter de la viande. Une fois, quand nous sommes remontés, nous avons vu des chevreuils dans une sorte d’affaissement de terrain, ils étaient presque invisibles, sauf depuis le bord du chemin. En bien plus de 50 ans après, cette cuve n’existe pratiquement plus, effacée par le mouvement du terrain. Il y avait aussi dans un forêt proche de chez moi, un blog erratique de belles dimensions, en partie émergeant du terrains. Aujourd’hui, il a complètement disparu « avalé » .par le terrain. C’est l’avantage d’habiter longtemps dans un même endroit, on remarque que la nature est loin d’être statique.
    Bonne semaine

  7. Bonjour Mr Boss,

    Eh oui, la nature reprend ses droits. Par la fureur de se colères ou son éternelle patience…
    Je ne connais pas la Préhistoire de la Suisse.
    Excepté les villages situés au bord des lacs glaciaire comme à Charavines en France. Et le site magdalénien situé près de Schaffhouse, côté suisse.
    Peux-tu m’en dire quelques mots, puisque tu me parles de vestiges lithiques trouvés lors de travaux de construction.
    Je suis curieux.
    Bonne journée. Peter.

  8. Hello Peter,
    Disons qu’en gros, on retrouve un peu les mêmes traces et vestiges qu’ailleurs. Les Romains sont passés par là, on en retrouve aussi des traces. Mais il n’y a pas de trouvailles exceptionnelles ce que l’on trouve là, on le trouve aussi ailleurs. Ce qui fait sans doute l’attrait de la Suisse, c’est la particularité de son évolution à travers les siècles depuis sa fondation. C’est le pays du compromis. C’est assez drôle de voir le président passer en vélo et vous dire bonjour ou le voir faire ses emplettes dans une grande surface. Il n’a pas de garde du corps avec lui, qui viendrait l’importuner ? Et il fait la queue à la caisse comme tout le monde, avec le sourire.
    Bonne fin de semaine

  9. Bonsoir Mr Boss,

    Votre beau pays pourrait avoir comme surnom : « le pays du matin calme ».
    Je pense que la majorité de la population helvétique est très respectueuse, j’imagine, des traditions, quant au respect du à chacun des individus.
    En France, une pareille situation serait parée de mille précautions.
    Grandeur de la fonction oblige ?
    Vous nous donnez presque envie de déménager pour nous installer par delà les Alpes Trans-Juranes. Rires.
    La taille de la Suisse et son imposant relief ont certainement obligé les habitants à se mettre d’accord pour profiter au maximum de ce qui était offert par la nature.
    La conquête des Gaules par Jules César trouva son prétexte dans la migration vers l’Océan du peuple des Helvètes… Les Romains se sont cantonnés essentiellement dans l’ouest du pays. Les vestiges de leur occupation se retrouvent également dans les fondations d’édifices religieux comme à St-Maurice-d’Agaune. De belles visites en perspective.
    Bonne soirée. Peter.

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