La chanson que nous allons survoler aujourd’hui a deux particularités. La première est d’avoir été un tel succès pour un artiste que l’on croit que c’est lui qui l’a créée. La seconde est de marquer un tournant dans l’orientation des paroles des messages transmis. Jusque-là, les textes de la plupart des chansons à tendance sentimentale racontent des histoires d’amours heureux ou malheureux. Avec celle qui nous intéresse, la sexualité y fait une apparition plus débridée, à double sens . On sort d’une certaine routine propre aux pays anglo-saxons, où les choses sont dites en douceur. En comparaison à la même époque (1965), la France est déjà moins pudibonde sur ce thème, certaines chansons de Brassens sont franchement libertines. On peut penser au « Gorille » qui date déjà de 1952, c’est presque déjà une vieillerie. Les Rolling Stones ont enregistré Satisfaction » en 1965, c’est une des chansons qui a balisé la route. Dans les paroles, on peut très bien interpréter cette satisfaction que Mick Jagger n’arrive pas a atteindre par une frustration d’ordre sexuel, bien que les mots n’y font pas directement allusion. En 1965, un groupe américains les Wild Ones, via le compositeur Chip Taylor, enregistre l’original de la création qui nous intéresse « Wild Thing ». Ce sera un bide complet, jusqu’à ce qu’elle soit récupérée par les Troggs six mois plus tard. Elle deviendra un hit international avec de nombreuses premières places, notamment aux USA, plutôt rageur pour les créateurs surtout que leur version ne démérite pas. La mode du texte à connotation sexuelle est lancée, les Troggs confirmeront peu après cette tendance avec « I Can’t Control Myself » encore plus évocateur. Dans ce genre d’exercice, il paraît presque normal que de nombreux enfants de « Wild Thing » voient le jour, phonographiquement parlant. Nous allons donner le biberon à quelques uns d’entre eux.
La version originale des Wild Ones, 1965
La version des Troggs. Une des rares chansons rock où l’on peut entendre un solo d’ocarina. Clip en playback, 1966
Une reprise R&B par les Capitols, 1966
Senator Bobby, une parodie très drôle ou Bill Minkin imite Bob Kennedy, frère de l’autre, 1967
Sur l’autre face, même principe avec une imitation du sénateur Everett McKinley, 1967
La version de Jimi Hendrix à Monterey, où il brûle sa guitare, 1967
Marsha Hunt, belle reprise, 1971
Version live par les Runaways, groupe entièrement féminin,1977
Siouxsie Sioux, icône du punk, enregistre une version dézinguée aux paroles retravaillées, un duo sous le nom de Creatures, 1981
Version d’Amanda Lear, avec qui cous reconnaîtrez, sexy! 1987
Par les Divinyls, groupe australin, 1993
Une version « sportive »
Une version en live des Troggs, sans Reg Presley décédé en 2013, mais avec Brian May (Queen), 2014