Bas nylons et toujours cette dame.

 

 

Suite des photographies d’Annemarie Schwarzenbach, icône lesbienne, reporter et photographe suisse.

Biographie dans premier article

Deuxième article

Toutes les photos datent des années 1930, la date précise est inconnue.

Dans les années 30, bien que très proche, le Portugal restait un pays qui pouvait présenter un certain attrait exotique. Il y a sans doute un événement qui a un peu propulsé le pays dans l’actualité et suscité un attrait pour les Chrétiens, les célèbres apparitions supposées de la Vierge Marie dans le petit village de Fatima en 1917. Bien que le prénom soit d’obédience arabe, Fatima est l’une des filles du Prophète, il n’est pas trop étonnant de voir un village porter ce nom, car pendant des siècles les Musulmans ont occupé la péninsule ibérique, du 8ème au 12ème siècle environ. Contrairement à ce que l’on peut penser aujourd’hui, les Arabes enrichirent de manière significative la culture durant leur occupation. Sur bien des points ils étaient en avance, les sciences, la médecine, la philosophie, étaient colportés par les sages arabes et ce savoir mis dans des bibliothèques dont ils furent les fondateurs. On constate aussi qu’ils vivaient plutôt en bonne intelligence avec la population d’origine locale.

Après le renversement de la monarchie en 1910, le pays tente de bâtir une république remise en question par l’armée dès 1926, puis la dictature de Salazar, qui gouvernera le pays d’une main de fer pendant 40 ans. Malgré tout pour Annemarie Schwarzenbach le pays mérite un détour, d’autant plus que c’est relativement près de sa Suisse natale. Elle séjournera principalement à Lisbonne et mettra plutôt son objectif au service de la photographie de personnes, plutôt que celle des paysages. On peut deviner à travers elles, une vie assez rudimentaire, les gens bien vêtus sont évidemment des touristes. La photographie reste une vision fugitive et figée de l’histoire, mais dans bien des cas c’est une entrée dans l’éternité.

 

Source DP