Bas nylons et une balade irlandaise

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On a tous  entendu parler des « Voyages de Gulliver », lu le livre ou vu un film. Les plus érudits pourront citer le nom de l’auteur, Johnathan Swift. Si on ne s’en tient qu’à ce roman, on imagine volontiers le personnage comme un auteur pour la jeunesse, dont on serait aussi bien en mal de citer un autre ouvrage. Pourtant le personnage fut tout autre, ne serait-ce que de savoir qu’il fut aussi un ecclésiastique…

Né en 1667 et mort en 1745, il reste dans l’histoire de la littérature comme un des plus grands écrivains irlandais. Ce n’est qu’un des aspects du personnage, car il fut aussi un poète, satiriste, pamphlétaire politique et aussi un peu un des pionniers de l’humour noir ou absurde, et par dessus tout un farouche défenseur de l’Irlande. Il faut se situer dans le contexte de l’époque, elle est dominée par l’Angleterre et ce n’est pas que pour son bonheur. C’est sous cette pesante sensation d’humiliation de la part des Anglais, qu’il se transforma en satiriste et en homme politique à la langue acérée. Même sa célèbre histoire de Gulliver est à l’origine une satyre, édulcorée par la suite pour en faire une histoire pour les jeunes. S’il fut un ecclésiastique, ce fut un sous la religion anglicane, qui diffère sous bien des points du catholicisme dont elle est un schisme. Le mariage des prêtres et le remariage après divorce sont traités plus libéralement. De ce fait, il semble probablement avoir connu des aventures féminines, mais de manière plus proche au moins deux femmes, dont une fut probablement son épouse secrète. Il sera tout au long de sa vie un observateur attentif de ses contemporains, dont il tirera ses observations et citations. Au niveau de ses oeuvres on peut retenir Le Conte du tonneau et Méditations sur un balai, Instructions aux domestiques. Il paraît avoir souffert tout au long de sa vie d’une santé assez fragile, ce qui le l’empêcha pas de mourir à 77 ans, ce qui est un très bon score pour l’époque.

Après cette brève présentation, attardons nous un peu sur ses citations et observations qui ont fait sa réputation, autant que son célèbre roman. Entre un pessimisme qui semble l’avoir suivi toute sa vie et qui fera le sel d’une partie de son oeuvre, il mélange allègrement, le sérieux, la satire, l’humour noir, la misogynie. Mais avec lui on est jamais tout à fait sûr que le sérieux n’est pas de l’humour noir, où que les lamentations ne sont pas des odes à la beauté. Un chose est sûre, s’il a brocardé ses compatriotes, c’est parce qu’il les aimait bien. Son célèbre roman fut l’in des premiers a être adapté au cinéma par Georges Mélies en 1902.

Personne n’accepte de conseils, mais tout le monde acceptera de l’argent : donc l’argent vaut mieux que les conseils.

La crédulité des femmes est sans bornes, parce qu’elles se croient seules à savoir bien mentir.

Il m’est arrivé de rencontrer des honnêtes gens. Rarement je dois dire. Et toujours au moment où ils cessaient de l’être.

La chance, c’est le nom que l’on donne au talent des autres.

Les éléphants sont généralement dessinés plus petits que nature, mais une puce toujours plus grande.

Ce que les hommes promettent, ils le tiennent si bien qu’ils ne le lâchent jamais.

Promettre le secret sur une histoire, c’est la raconter à tout le monde sous le sceau du secret.

Ne portez jamais de bas (à cette époque les hommes portent des bas) quand vous servez à table, dans l’intérêt de votre santé et comme de celle de vos convives, attendu que la plupart des femmes  aiment l’odeur des pieds des jeunes gens.

Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui.

Je ne suis pas étonné de voir les hommes coupables, mais je suis souvent étonné de ne pas les voir honteux.

Après avoir erré longtemps dans la brousse, il atteint un village où se dresse une potence : « Dieu soit loué, me voilà en pays civilisé ».

Tout le monde désire vivre plus longtemps, mais personne ne voudrait être vieux.

Cette méthode stoïque de subvenir à ses besoins en supprimant ses désirs équivaut à se couper les pieds pour n’avoir plus besoin de chaussures.

Ne servez jamais à souper une cuisse de poulet, tant qu’il y a dans la maison un chat ou un chien qui puisse être accusé de l’avoir emportée.

On peut apprécier une très petite dose d’esprit chez une femme, comme on apprécie quelques mots prononcés nettement par un perroquet.

L’ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses.

Une bourde, si folle soit elle, trouve toujours un philosophe pour la défendre.

Puissiez-vous vivre tous les jours de votre vie.

La vision c’est l’art de voir ce qui est invisible aux autres.

J’ai connu des hommes de grand courage qui avaient peur de leur femme.

Pendant qu’on dit les grâces après le repas, vos camarades et vous devez retirer les chaises de derrières les convives, afin que, lorsqu’ils voudront se rasseoir, ils puissent tomber en arrière, ce qui les égaiera fort.

Le moyen le plus propre et le plus efficace pour détruire un mensonge est de lui opposer un autre mensonge.

Si quelqu’un avait fait un catalogue exact de toutes les opinions qu’il a eues depuis son enfance jusqu’à sa vieillesse, sur l’Amour, la Politique, la Religion et le Savoir, quel affreux chaos de contradictions n’y trouverait-il pas?

Exploration dans une caverne musicale historique, les Troggs

Nouveau post qui explore les titres moins connus de la discographie d’artistes dont quelques tubes furent pour le moins mémorables. En monopolisant les premières places de charts pendant deux ans entre 1966 et 1968, les Troggs connurent une notoriété certaine dans le monde entier. Entre albums et faces B hors albums, force est de constater qu’ils surent aussi s’attirer la sympathie des fans qui découvrirent dans la partie moins visible de leur discographie, de petites merveilles dont certaines auraient très pu être des hits si le sort n’en avait décidé autrement. Je dois dire que si je considère la balance entre les titres que j’adore et ceux que j’aime moins où que je déteste, la balance penche très nettement en faveur du premier argument. L’histoire essaya de les taxer de premiers punks avec un point d’interrogation. Si ce n’est pas tout à fait exact, ni tout à fait faux, il est évident que certaines chansons n’échappent pas complètement à cette affirmation. Sans tenir compte d’un extrait par album, ceux-ci étant très différents dans leur contenu d’un pays à l’autre, sans compter les titres qui n’y figurent pas, voici une sélection entre 1966 et 1968 de ces éclats sonores qui firent le bonheur de plus d’un. Plus de 50 ans après, c’est toujours aussi beau.

I JUST SING

FROM HOME

I WANT YOU

LOST GIRL

THE YELLA IN ME

66-5-4-3-2-1

EVIL

BABY COME CLOSER

I WANT YOU TO COME INTO MY LIFE

GONNA MAKE YOU

IT’S TOO LATE

WHEN WILL THE RAIN COME

SAY DARLIN’

Décès de Dick Dale

J’ai entendu la nouvelle ce matin à la radio. Avant que le journaliste cite son nom et par rapport à ce qu’il disait dans l’introduction de l’annonce, je savais déjà qu’il s’agissait de lui. Bien entendu, il était affirmé que « Pulp Fiction » l’avait rendu célèbre, ce qui n’est pas la vérité absolue, il l’était déjà bien avant en étant le père spirituel de la musique surf, n’importe quel amateur du genre le connaissait. Pas plus tard que samedi, je suis allé sur son site, des concerts étaient annoncés pour plus tard dans l’année, je me suis dit que tout allait bien. Bien sûr il avait 81 ans, il s’était battu contre deux cancers et ses dernières apparitions récentes sur scène ne laissaient rein présager tel, peut-être semblait-il un peu moins flambant. Ecologiste pur et dur, il mangeait selon ses principes sur la chose, élevait des animaux réputés sauvages, ne buvait pas d’alcool, n’a jamais fumé ni pris de drogue selon ses dires. Il ne jouait pas du piano debout, mais de la guitare de la même manière, tout en maîtrisant parfaitement une multitude d’autres instruments . Pas sectaire, il jouait aussi Jimi Hendrix et pourquoi pas Deep Purple, pourvu que cela l’inspire dans son jeu, il avait l’air de faire cela comme on fait une bonne blague à un bon copain.

J’ai beaucoup de héros dans la musique, particulièrement la guitare. Il y en a quelques-uns qui planent au-dessus des autres et Dick Dale en faisait partie, un peu pour sa dextérité, un peu pour les sons de sa guitare. Plus de 50 ans que je l’écoute, c’est dire que je ne vais pas m’arrêter ici. Je ne suis pas immortel, nul ne l’est, mais je crois qu’il l’est un peu plus que moi. R.I.P. Mister Dale…

Une reportage de 2004 sur Arte

L’impérissable

Un de ses plus beaux trucs, 1993

The Eliminator 2001

Le titre avec lequel je l’ai découvert, 1963

Dick Dale s’amuse et il aime ça !