Bas nylons et une chanson comme une autre

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Un des thermomètres dont on peut se servir pour mesurer la popularité d’une chanson est le nombre de reprises dont elle bénéficie par des artistes de renom. C’est même souvent grâce à cette mise en lumière que la chanson gagne en notoriété. Que serait aujourd’hui Shirley Jones si les Beatles n’avait pas repris sa chanson « Till There Was You », ce d’autant plus que l’original ressemble plus à un titre d’opérette absolument incompatible pour intéresser un public de teenagers.

Willie Cobbs (1932 -) est né en Arkansas. Il pratique la musique comme bluesman et joue de l’harmonica. En 1960, il est encore un parfait inconnu même s’il a approché à Chicago quelques grosses pointures du coin comme Little Walter. Il a aussi l’occasion d’enregistrer quelques singles dont aucun n’accède à la notoriété. Le coup de pot viendra de sa rencontre avec Billy Lee Riley, un des piliers des légendaires disques Sun à Memphis. Ce dernier a fondé dans cette même ville son propre label, Mojo. C’est alors qu’il va enregistrer le titre qui fera de lui une légende « You Don’t Love ». La publication sur Mojo est un seuucès local. Riley licencie l’enregistrement à Home OF The Blues, qui le licencie encore une fois à Vee Jay, une maison bien plus conséquente qui a notamment une flopée d’artistes célèbres dans ses rangs et qui aura plus tard le privilège d’éditer les Beatles à leurs débuts. Ironie du sort les deux labels subséquent ont refusé de signer Cobbs comme artiste. Sans être un succès national retentissant, le disque connaît quelques faveurs et surtout se fait remarquer. Bien que le crédit compositeur soit attribué à Cobbs, le titre n’est pas absolument nouveau. Il s’inspire quelque peu d’une chanson du même titre enregistrée par Bo Diddley et plus certainement d’un enregistrement acoustique de Clarence Edwards réalisé en 1959. Mais toutes les reprises postérieures attribueront le crédit compositeur à Cobbs. A des degrés divers, les premières reprises favoriseront la mise en lumière du la chanson. Tommy Raye, 1964; Sonny & Cher, 1965; Gary Walker (tentative solo alors qu’il est membre des Walker Borthers, un modeste succès pour lui), 1966; John Mayall, qui sera celui que la fit remarquer au monde pop, 1967. Depuis la chanson a été assaisonnée à bien des sauces, tant elle s’y prête bien.

La chanson à l’origine, surtout pour les riffs, 1959.

La version accoustique, Clarence Edwards, 1959.

Willie Cobbs, 1960.

The Megatons, version détournée en instrumental, 1962.

Tommy Raye, 1964.

Sonny & Cher, la première que j’ai entendue.

Gary Walker, 1966

John Mayall, avec Peter Green, 1967.

Kaleidoscope, un des première versions revisitées en pop, 1968.

Les fameuses sessions, Kooper, Stills, Bloomfield, de loin pas ma préférée, 1969.

Ike & Tina Turner, 1969.

Allman Brothers Band, version endiablée, live 1971.

Une version en raggae, Black Uhuru, 1979.

Otis Rush, live Montreux, 1986.

Version trash, Zola Jesus, 2010.

Une version rockabilly en live.

Apparition du créateur (85 ans) dans un festival 2017.

Dick sans Rivers

Encore un bout d’adolescence qui fout le camp, Dick a mis les voiles. Les Chats Sauvages ne viendront plus nous donner des coups de griffes. Chanteur incontournable des yéyés, avec ce petit plus qui n’appartenait qu’à quelques uns. Il fait partie de ceux que j’ai toujours suivis d’un oeil et même après le tournant des années 70,  c’est peut-être là qu’il a été le meilleur ou du moins le plus intéressant pour moi. Sa série d’albums de « Dick’N’ Roll à « Dixie » n’étaient pas si mal torchés que cela, j’en garde une certaine nostalgie. Je l’ai vu en concert une fois, tout à fait par hasard. J’étais au bistrot attendant l’entrecôte bordelaise que j’avais commandée en feuilletant le journal. Je suis tombé sur un article qui annonçait qu’il se produisait le même soir dans la ville où j’étais. Alors vous imaginez ce que j’ai fait. Il me reste en souvenir une photo dédicacée.

Résumer Dick Rivers en quelques chansons est chose difficile, il y en a au moins une trentaine que je peux prétendre avoir pas mal écoutées, pas forcément celles que vous connaissez le plus. Je ne choisirai que celles que je pense être en tête de liste. Cela doit représenter pas mal d’heures et j’ai pas encore aujourd’hui l’impression d’avoir mon temps. Salut l’artiste !

De l’époque Chats Sauvages, que j’ai toujours préféré aux Chaussettes Noires, je n’en garderai qu’une, leur belle reprise qui balance bien de « What’d I Say ».

1962, premier disque solo, très représentatif d’une époque.

En 1965, la reprise de « Go Now » de Bessie Banks via les Moody Blues.  Elle n’est pas ridicule face aux précédents.

Cette face B que j’adorais, un original qui sonne bien anglais.

J’aimais aussi bien celle-là, un autre original du même duo, Guy Magenta, Ralp Bernet.

Une autre création maison et sans doute un de ses meilleurs trucs période sixties.

Sur l’album 1971 « Dick’N’Roll », du rock en pop, ce fut un bel album, sans doute l’album de lui que j’ai le plus écouté.

De l’album country « Rockin’ Along » quand il travaillait avec Bashung, existe aussi en français.

Du même album, une autre qui me plaisait, allez savoir pourquoi.

Un peu pour s’amuser et un peu pour le pognon sous le nom de Rock Band Revival, Dick avait enregistré dans les années 70, un double album de reprises rock and roll avec Bashung en alterné.

Ca aussi j’aimais bien, 1974.

Une de celles qui passe le mieux à la postérité, 1974, sur l’album avec la pochette dessinée par Morris.

Une interview de 2011.

Bas nylons et tremblez braves gens

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Il y a toujours un événement naturel qui peut vous surprendre où que vous vous trouviez.. Le plus violent de tous et le plus imprévisible reste le tremblement de terre. Que ce soit un ouragan, une éruption volcanique, une inondation, une avalanche, la grêle, vous avez quelques chances de vous en tirer, vous avez un allié sur lequel vous pourrez en principe compter, le sol sous vos pieds. Le tremblement de terre vous le retire, vous n’avez plus de repères, vous êtes bousculés de partout. Un de mes anciens collègues de travail se trouvait au Frioul en Italie quand eut lieu le tremblement de terre du 6 mai 1976. Il était dans la rue quand cela arriva, c’est comme si j’étais ivre, le sol se dérobait sous nos pas, le sol montait et descendait, me raconta-t-il. Il y eut près de mille morts.

Différentes scènes de séismes à travers le monde.

Avec les progrès de la science, si on arrive pas à supprimer les phénomènes naturels, on peut en atténuer la portée en les prédisant, la météorologie par exemple. C’est très facile pour un ouragan dont on peut observer la formation et prédire assez précisément la trajectoire et la force. Une éruption volcanique ne prend plus personne au dépourvu, on sait très bien qu’elle donne des signes avant-coureurs et n’entre pas spontanément en éruption. Pour le tremblement de terre, c’est plus délicat, bien que l’on connaisse pas mal de choses sur le sujet. La principale cause de ces phénomènes c’est le déplacement des plaques continentales qui bougent comme des îles flottantes sur la croûte terrestre. Selon qu’elle avance ou qu’elle recule, elle provoquent des tensions ou distensions sur la surface. On sait très bien que la plaque africaine se glisse sous la plaque européenne et eurasienne, provoquant ces mouvements. Les pays du sud, voisins de la jonction de ces plaques, sont plus exposés et de manière générale, victimes des plus forts tremblement de terre. Les chaîne de montagnes des Alpes sont une partie visible de ce phénomène. Une poussée contrebalancée par une plaque arrière solidement en place a fait se soulever la plaque dans sa partie faible et a formé les montagnes. On peut imaginer cette force par rapport à celle d’un tremblement de terre aujourd’hui, c’est du 1 contre 100000. Prédire une catastrophe de ce genre relève encore un peu de la magie. Tout au plus on a observé que les animaux sentaient le phénomène bien avant qu’il se produise, une modification des ondes terrestres avant le séisme a aussi été mise en évidence. De même que des lueurs ressemblant à des aurores boréales, associés à des champs électro-magnétiques, peuvent aussi se manifester. Par contre, on sait depuis longtemps que les endroits où se produisent les tremblements de terre sont très inégalement répartis sur la planète. Des lieux n’en connaissent presque jamais, tandis que d’autres en sont fréquemment victimes. On a aussi remarqué une corrélation entre les volcans et les plaques tectoniques continentales dans certains coins du globe.

En nouvelle-Zélande, capture vidéo de lumières liées à un tremblement de terre. Dans ce cas précis, on voit que le séisme à déjà débuté, il est assez violent les images tremblent. Les lueurs apparaissent un peu plus tard. Dans certains cas, spécialement vers la 28 ème seconde, on voit nettement qu’il s’agit d’un court circuit dans un transformateur électrique proche la caméra. Les petites taches blanches qui apparaissent aussi dans le film sont certainement des oiseaux pris de panique., on en voit un s’envoler au début. Pour le reste, je mets cette vidéo sous toutes réserves.

Le 11 juin 1909, le sud-est de la France est victime du plus gros tremblement de terre des temps modernes. Même s’il fut assez modeste du point de vue victimes, 46 morts, il fit passablement de dégâts en endommageant 3000 maisons. Mesuré à 6,2 sur l’échelle de Richter, ce qui est quand même assez élevé, il se produisit dans des zones de villages avec des maisons loin de ressembler à des gratte-ciels. Le risque est moins élevé avec des maisons de peu d’étages. Heureusement des villes comme Marseille ou Toulon ne subirent que peu de dégâts. Nous allons refaire l’historique de cet événement à travers un journal de l’époque qui ne manqua pas de relayer l’information, comme bien des autres. On a pas tous les jours une tremblement de terre à se mettre sous la dent. Ce genre d’information a toujours attiré les lecteurs.

Le 12 juin, le Petit Parisien en parle succinctement et de manière générale, le drame a eu lieu la veille à 21 h 15

Le lendemain les choses se précisent

 

Sources Gallica, BNP, DP