En passant

Bas nylons et la bonne aventure

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Encore une fois nous allons nous attarder sur une chanson créée par un Noir qui passé à la postérité grâce à un relais considérable par les artistes blancs. Le créateur est Benny Spellman (1931-2011), un chanteur de R&B américain. En 1962, il enregistre ce que l’on peut considérer comme son unique succès très localisé au marché américain, « Lipstick Traces ». Sur la face B figure « The Fortune Teller », la chanson qui nous intéresse ici. Les deux faces sont écrites sous la plume d’un personnage très connu en musique, Allen Toussaint. Il utilise parfois un pseudonyme pour l’écriture, celui de Naomi Neville, un patronyme féminin qui est le nom de jeune fille de sa mère.

L’année suivante, les Beatles commencent à marquer des points et entraînent toute un pléiade de jeunes loups aux dents plus ou moins longues. Parmi eux les Merseybeats se mettent sur les rangs. Ils ont un contrat avec Fontana et hésitent encore sur le choix des titres pour le premier 45 tours. En fait, ils ont retenu deux chansons, deux reprises, l’une est « It’s Love That Really Counts » de Dionne Warwick et l’autre « The Fortune Teller » de Benny Spellman. Lors d’un concert, ils soumettent au vote du public pour savoir lequel devait figurer en face A du premier single. Les fans votent pour la chanson de Dionne Warwirck, ce qui permettra aux Merseybeats d’avoir un premier modeste succès. Mais « Fortune Teller » est bien présent en face B et est certainement artistiquement plus achevé et original que le slow de la face principale. C’est une première mise en valeur de cette chanson en Angleterre et elle ne manquera pas d’attirer des futurs clients qui ne sont pas tous des inconnus.

La même année, les Rolling Stones se l’approprient pour leur second disque au dos d’une reprise de « Poison Ivy » des Coasters. Quelques exemplaires sont pressés, mais à la dernière minutes on se ravise au profit de « I Wanna Be Your Man » la composition des Beatles et premier hit des Stones. Elle apparaîtra un peu plus tard sur l’album « Go Live If You Want It » doublée d’une ambiance live, mais c’est bel et bien l’enregistrement studio qui figure sur le disque. La chanson est décidément condamné aux faces B. Ce sera encore le cas avec la reprise suivante, celle de Toy Jackson ex-bassiste et co-chanteur des Searchers. Mais son aura, à travers les innombrables reprises en font plus qu’une simple face B. C’est ce que nous allons voir.

La très rare publication française de 1962

L’original, 1962

Les Merseybeats, 1963, ma favorite.

Les Rolling Stones, 1963

Tony Jackson & Vibrations, 1965, très bonne version.

The Hollies, 1965.

Le groupe allemand, the Stellas, sur un 45 tours qui avait la particularité d’être en stéréo, chose rare en1966.

The Throb, Australie 1966.

The Hard Times, USA 1966

Thee Sixpence, futurs Strawberry Alarm Clock, USA, 1966.

The Fire Escape, USA, 1967.

Les Who l’ont eue dans leur répertoire live des années 60, mais voici une version studio de 1969.

Les Who sur l’album « Live At Leeds », 1970.

Le groupe français Dogs sur leur premier album, 1979.

Le groupe punk anglais 999, 1981

Robert Plant (Led Zeppelin) avec Allison Krauss, 2007.

Les mêmes en live, 2008.

Un document assez pathétique, le pauvre Benny Spellman a moitié impotent se rappelle quelques souvenirs (2009).

Il faut aller sur Youtube pour la regarder.