Quand une chanson me plaît vraiment, j’aurais assez tendance à collectionner les versions. Dans certains cas, cela peut se limiter à deux ou trois reprises. Pour d’autres le choix est plus vaste, il en existe des dizaines. Si elle est un tant soit peu originale, cela peut donner l’impression de la (re) découvrir et de l’écouter de nombreuses fois. Un titre qui devient un gros succès a de plus fortes chances de bénéficier de cet atout et aussi d’attirer un certain nombre de repreneurs. Pour les artistes les plus célèbres, on peut constater un autre phénomène. Des chansons classées comme titres secondaires parviennent à intéresser d’autres artistes qui en font leur propre version, et parfois même un succès. On se souvient du fameux « Michelle » des Beatles qui figurait sur l’album « Rubber Soul », dont on dédaigna la publication en 45 tours simple en Angleterre. Reprise par les Overlanders, elle se classa à la première place des charts. Par contre, elle dut s’effacer dans les pays où un 45 tours des Beatles fut édité avec la fameuse chanson. Toujours à propos des Beatles, la reprise de « With A Little Help From My Friends » lança la carrière de Joe Cocker en 1968. Beaucoup de monde remarqua cette chanson grâce à lui, alors qu’elle était un peu perdue sur le fameux album « Sgt Pepper ».
Avec les Rolling Stones, c’est un peu différent. Contrairement aux Beatles, leur répertoire est un peu moins accessible au premier abord, les lignes mélodiques sont plus compliquées, sans doute aussi moins attirantes pour un amateur de variété pure. Malgré tout de nombreux artistes reprennent un titre ou l’autre du répertoire, mais ce n’est pas exactement la même clientèle. Mais si on prend la peine d’explorer la discographie en détail, il y a des chansons qui sont de petites perles de douceur mélodique et d’ambiance comme « Play With Fire ». Enregistrée en Amérique en janvier 1965 avec la participation de Phil Spector à la basse, la chanson échappe totalement au style habituel du groupe pour l’époque. Elle contient de la guitare acoustique, du clavecin, un tambourin amplifié à travers une chambre d’écho. Les paroles évoquent l’idée de celle qui joue avec le feu et qui se brûle, une image qui colle assez bien avec l’image des Stones qui passent pour des voyous selon une certaine presse. C’est une des quelques chansons créditées à la composition de Nanker-Phelge, qui cache sous ce nom la signature des membres du groupe selon quelques sources, ou aussi Mick Jagger et Keith Richard, pas trop sûrs de leurs talents de compositeurs selon d’autres sources. Elle parut initialement comme face B du succès « The Last Time ». Personnellement, je la considère comme la chanson d’eux que j’ai le plus écouté et que je préfère. Un aperçu des nombreuses reprises de ce titre qui, il faut la constater, a supplanté, l’intérêt pour l’autre face. Elle figure encore dans le répertoire de scène du groupe.
L’original 1965
Sans doute la première et bonne reprise en 1966, le duo Twice As Much, le producteur est celui des Stones.
La reprise des Beau Brummels, 1966.
John Fred & Playboys avant le succès international de « Judy In Disguise », 1966.
Une belle version pop par West, Bruce, Laing, du beau monde, 1974.
La chanteuse d’origine italienne, Dana Valery, 1975.
Jon English, Une reprise assez originale, chanteur d’origine australienne.
Très différent et bon par les Fleshtones, 1980.
Diodes, des Canadiens un peu punks, 1982.
Manfred Mann’s Earth Band, 1996.
Le Français Rodolphe Burger ex Kat Onoma, assez réussi, 1998.
Dead Moon, emmenés par le légendaire Fred Cole, qui fit partie du must psychédélique sixties Lollipop Shoppe, ici en live 2002.
En live, les fameux Little Bob Story, 1982.
Bien trash, les Australiens Feedtime, 1988.
Sur scène, tout récemment.