En passant

Bas nylons et une petite écolière

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Encore une chanson de blues bien noir qui fut enregistrée dans les années 1930 et qui devint un standard presque trente années plus tard, grâce à l’intérêt qu’elle suscita parmi les amateurs blancs  qui se convertirent à la cause du blues. Ces années d’avant guerre sont une véritable pépinière de talents dans le ghetto noir, tout le monde connaît un peu tout le monde et les collaborations entre musiciens sont nombreuses. On ne devient pas une vedette en quelques jours, encore moins quand on est noir et que l’on pratique le blues. Souvent le matériel est rudimentaire, mais on fait preuve d’imagination comme les jug bands qui fabriquent leurs instruments avec des boîtes à biscuits et tout ce qui peut servir de caisse de résonance. A part les grands noms du jazz qui commencent à s’imposer comme Louis Armstrong, peu de bluesmen arrivent au rang de vedette. Le plus légendaire de cette époque reste sans doute Robert Johnson, mort en 1938, un des rares qui a pu se considérer comme une sorte de vedette du temps de son vivant. Pour les autres, la plupart devront patienter et attendre leur heure de gloire avec l’aide du public blanc. En revanche, ils se hisseront au statuts de stars.

Un de ceux qui ne réussit pas trop mal fut Sonny Boy Williamson I, nom qui prêta souvent à confusion car il n’est pas le très connu bluesman qui enregistre chez Chess à partir des années 50, de dernier est réalité Sonny Boy Williamson II. Il a toujours existé un controverse à propos de ces deux noms identiques. qui de l’oeuf ou de la poule fut le premier, on ne saura jamais. Ce qui est certain c’est que Sonny Boy Williamson I enregistra la chanson qui nous intéresse près de quinze ans avant le premier enregistrement de SBW II. Cette chanson, « Good Morning Little Schoolgirl », son premier disque, restera dans un relative obscurité jusqu’à ce que les Yardbirds la mettent en évidence sur leur second single et sur leur premier album live en 1964. Elle est typique du blues à l’harmonica, instrument prisé car très accessible financièrement, Dans certaines reprises, l’instrument disparaît totalement. Elle a une charme supplémentaire, elle peut s’adapter assez facilement à la fantaisie des interprètes. Son créateur lui doit beaucoup, même s’il fut assez connu de son vivant et reste un influence, son nom reste à jamais connecté à cette chanson. Il mourut assassiné en 1948.

Version originale, 1937.

Smokey Hogg, 1949.

Les Yardbirds, avec Eric Clapton, 1964.

Rod Stewart, premier d’une longue suite, très belle version, 1964.

Muddy Waters, avec Buddy Guy et Willie Dixon, 1964.

Paul Butterfly Blues Band, 1966.

Grateful Dead, 1967.

Chuck Berry & Steve Miller Band, 1967.

Johnny Winter, 1969.

Ten Years After, elle a toujours fait partie des concerts par la suite, 1969.

Van Morrison, 1993.

Rod Piazza, ancien membre du légendaire Dirty Blues Band, 2004.

Une version en live à Paris par Jonny Lang, bien baveuse, manque un bout vers la fin, 1997.

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