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A l’avènement des Beatles, pas mal de monde alla se balader sur la route qu’ils avaient ouverte. Quelques groupes ont un parcours assez semblable à celui des Beatles avant la célébrité. Concerts dans les clubs, passages en Allemagne à Hambourg, recherche d’un contrat phonographique et d’un manager efficace, telles étaient les principales choses qui pouvaient rythmer la vie d’un artiste ou d’un groupe au début des sixties. Quand le vent tourna et que Liverpool se posa comme prétendant au titre de capitale mondiale de la musique, les artistes en liste n’avaient pas encore une idée précise de leur avenir et du poids qu’ils allaient peser. Le meilleur moyen de tester, c’était d’ouvrir une sorte de compétition, une course au numéro un de demain. A l’ouverture des festivités, trois noms se détachent du lot, les Beatles, Gerry et les Pacemakers, les Searchers. On pourrait encore penser aux Hollies, mais ils sont de Manchester, bien que cela ne change pas tellement les orientations musicales. Pendant une année à partir du début 1963, les paris étaient ouverts, les Beatles semblaient mener le course en tête mais étaient sérieusement accrochés par les viennent en suite. Aujourd’hui, on sait qui a gagné, les Beatles évidemment. L’avantage sur les autres était de compter dans leurs rangs deux fameux compositeurs, ce qui manquait cruellement aux autres, bien que le Gerry des Pacemakers était capable d’écrire des trucs plutôt plaisants. Les Searchers étaient cantonnés à chercher dans les répertoires concurrents ou auprès de compositeurs, de quoi faire un hit. Leur atout principal restait leurs qualités d’interprètes. Ils réussirent plusieurs fois à dénicher la chanson magique qui les mena aux premières places du hit parade, mais le filon finit par s’épuiser et ils disparurent petit à petit du premier plan comme Gerry et les Pacemakers. La bataille s’effectuait surtout à coups de 45 tours, mais les plus en vue avaient droit à des albums. Le premier album, terme qui sonne un peu comme un synonyme de naissance quand ils sont suivis d’autres. Ces fameux premiers albums, je les connais tous, je les possède, du moins en ce qui concerne ces groupes qui firent le British Beat. Je vais m’arrêter sur l’un d’entre eux, que je considère comme un must du genre, le premier album des Searchers « Meet The Searchers », datant de 1963.
Il ne contient que des reprises, mais c’est là que le coup de poker est réussi, les obscurités qui composent une partie de l’album font que la version des Searchers est considérée un peu comme l’original. L’album s’ouvre sur un bon exemple « Sweets For My Sweet » (« Ma Biche » par Frank Alamo), Ce titre noyé et puisé dans la discographie des Drifters devient leur premier no 1 en Angleterre. Il faisait déjà partie du répertoire au Star-Club de Hambourg, on peut l’entendre sur le rare album live sorti en Allemagne en 1964. Instrumentalement les Searchers sont très performants, mais ils excellent dans les vocaux qui sont partagés entre MIke Pinder (rien à voir avec celui des Moody Blues), parfois Chris Curtis, et surtout Tony Jackson qui a une voix splendide. Les vocaux du groupe, un peu teintés de l’accent de Liverpool, feront pour beaucoup pour leur image de marque. Même si la chanson nous est inconnue, on risque bien de les identifier. C’est un album de musique brute, très peu d’artifices studio, sinon qu’il est enregistré en stéréo. Les chansons sont présentées dans l’ordre de leur parution sur l’album.
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