En passant

Bas nylons et un dandy

 

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Les magazines de mode existent depuis longtemps, presque depuis que l’imprimerie existe, du moins celle à grand tirage. Nettement moins courants sont les magazines de mode destiné à l’homme. Ils existent pourtant, j’en ai même retrouvé un datant de 1920. On y parle d’hommes et si la présence féminine existe dans ses pages, c’est plus dans un esprit de séduction et de l’art qui en découle ou alors purement anecdotique. Disons-le d’entrée ce genre de magazine ne pouvait s’adresser qu’à un homme issu d’une certaine société possédant quelques biens. Le contenu est avant tout destiné au maniement de l’élégance vestimentaire pour l’homme qui se promène dans la rue ou lors d’une soirée où tout le monde ne fréquente pas les bals populaires de Montmartre tel un habitué en arborant une casquette. Il se veut aussi didactique et ne manque pas d’humour involontaire et prodiguant quelques conseils pour certaines situations dans lequel ce bon bourgeois pourrait être confronté par la force des choses, c’est à dire l’homme du peuple venu réparer un interrupteur défectueux. Quelle attitude adopter pour ne pas être condescendant et instaurer un climat de confiance entre les deux parties? C’est vrai, on ne sait jamais, on peut encore avoir besoin de lui une prochaines fois. Et même entre deux personnes issues d’un monde différent, il peut s’établir une certaine complicité. Vous lirez cela en feuilletant les pages que j’ai sélectionnées. J’ai respecté le format original en gardant les pages entières, la présentation s’y prêtant. En cliquant sur la page vous pourrez l’obtenir  dans son format d’origine. Vous aurez également un aperçu d’une certaine manière de s’habiller il y a 100 ans et qui ne manque pas d’un certain charme.

Source Gallica, BNP. DP

En passant

Exploration en terre musicale inconnue (28)

Au temps du vinyle, la production phonographique française est assez minimaliste par rapport à un pays comme les USA. Cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. Malgré tout, une immense partie de cette production restera dans l’ombre, par manque de soutien de la presse spécialisée, par manque de diffusion radiophonique, par manque promotion. Je me souviens d’avoir vu chez les disquaires des représentants de maison de disques faire la promotion de nouveautés du catalogue. Ils n’avaient rien de différent des autres représentants, sauf qu’ils vendaient ou faisaient la promotion des disques au lieu de brosses ou d’assurances. Il y avait ce qui était en demande, les fameux succès du moment, et des trucs moins connus ou inconnus qu’il fallait essayer de refiler au disquaire en vantant la marchandise, charge à lui d’en souligner les mérites auprès d’une clientèle dont il connaissait les goûts.
Malgré cela une très grande partie de cette production est restée inconnue, ne s’est pas ou mal vendue, c’est en général ces disques qui font le bonheur des encyclopédistes, même certains sont devenus de très estimables pièces de collection. Allons faire un tour dans ces publications dont la plupart vous sont inconnues, autant les chansons que les artistes, à moins que vous n’ayez été un chasseur de disques averti pour quelques uns d’entre eux. Toutes les publication dont je parle ici ont bien été éditées en France et sont uniquement des 45 tours.

1967 – Neil Diamond / Kentucky Woman. Avant sa carrière internationalement appréciée, sa discographie est beaucoup plus confidentielle. On peut supposer, sans trop se tromper, que ses disques furent surtout édités sur sa réputation de compositeur à succès pour les autres, notamment les Monkees. La France n’y échappe pas, et la poignée de disques édités, dont un EP, ne sont pas trop courants. Pourtant la qualité est là, comme ce single de 1967 avec cette dame du Kentucky.

1967 – 8th Wonders Of The World / Must have Your Love. Les pressages français du style garage punk publiés à l’époque sont très rares. Edité sur le très confidentiel label DiscJockey, cette obscurité américaine tournée en huitième merveille du monde vaut son pesant de cacahuètes.

1966-67 – Marianne Faithfull / Hier Ou Demain – Sally Free And d Easy. On peut être une descendante du Marquis de Sade et chanter du folk. La discographie française sixties de Marianne Faithfull est assez cotée, surtout les titres chantés en français. En 1967, elle chante en français un titre de la comédie musicale « Anna » composée et confiée par Serge Gainsbourg à Marianne, « Hier Ou Demain ». Ce fut ce que l’on peut appeler un bide pour elle et de ce fait il est peu visible dans sa discographie et plutôt recherché par les fans des deux bords. Dans ce domaine, elle a moins bien réussi que sa compatriote Sandie Shaw qui eut un succès plus conséquent dans ses chansons interprétées en français. Pour moi, la Marianne Faitfull de cette période excelle plutôt dans le folk, alors je mets à la suite une chanson de ce style qui figure également sur le disque « Sally Free And Easy » du folkeux Cyril Tawney. Voir à la fin du clip la petite interview,

1968 – John Farnham / Sadie. Seule publication en France de ce chanteur australien d’origine anglaise. Cette chanson fut un tube en Australie, mais un bide aussi complet q’obscur en France. Elle est bien dans le style de ces chansons au goût rétro qui étaient assez populaires vers 1967-68. C’est le genre de trucs que l’on peut oublier sans s’excuser.

1964 – The Fourmost / Hello Little Girl / I’m In Love. C’est probablement le seul disque en France sur lequel figure deux chansons des Beatles, écrites par eux, qu’ils non’t jamais interprétées eux-mêmes. Ils ont un peu été aidés par George Martin producteur des deux groupes, qui savait d’aventure ce que contenait le tiroir des compositions Lennon – McCartney délaissées. La première fut enregistrée par Gerry et les Pacemakers, mais ne fut pas publiée à l’époque. Cela profita aux Fourmost qui en firent un bon hit pour « Hello Little Girl » et succès un peu plus modeste pour l’autre »I’m In Love ». Malgré tout, on reconnaît la « patte » des compositeurs. Ces deux singles sont réunis sur cet EP, le seul dédié aux Fourmost. Les deux titres furent adaptés, l’un par Sheila « Hello Petite Fille » et par les Jets « Je Suis Amoureux ».

1963 – Les Guitares / Cavalcade Sidérale. Profitant qu’ils étaient les accompagnateurs de Sheila, Philips se décida à sortir cet EP instrumental avec ce titre inspiré de la conquête de l’espace. C’est un plaisant morceau bien dans l’esprit de l’époque. Plus rare que n’importe quel autre disque de Sheila.

1967 – The Herd / From The Underworld. Les spécialistes savent que Peter Frampton fut guitariste dans ce groupe. Ils connurent le succès en Angleterre et en Allemagne notamment, la France les bouda avec une certaine ferveur. Dommage car c’était plustôt intéressant musicalement, entre mod et psychédélique anglais option 1967. Deux singles furent publiés pas très courants.

1967 – The Klan / Stop Little Girl. Bon nombre de groupes belges furent édités en France. C’est le cas de Klan dont deux EP’s sortirent sur Palette / France. Ils sont assez rares du fait de ventes plutôt confidentielles, mais ce sont d’assez bons collectors recherchés par les fans.

1965 – Anna Identici / Un Bene Grande Cosi’. Une de ces nombreuses tentatives pour essayer d’imposer une chanson italienne en France. Très peu eurent de vrais succès en France, même s’ils sont assez connus dans leur pays d’origine. C’est le cas d’Anna Identici qui participa de nombreuses fois au festival de San Remo, même une fois en compagnie d’Antoine qui triomphait avec sa chanson « Taxi », dont elle fit sa version. Elle connut quelques vaches grasses avant de se tourner vers la télévision. Ici, pratiquement personne ne se souvient de cette unique publication française.

1965 – Unit Four + Two / Stop Wasting Your Time. Il existe deux EP’s du groupe publiés en France, ils sont tous deux relativement rares, le second l’étant encore plus. Le premier reprend leur grand et excellent succès « Concrete And Clay » qui fut no 1 en Angleterre, adapté en France par Richard Anthony « Comment Fait-Elle », qui scia un peu le succès de l’original chez nous. La suite fut plus hasardeuse, le succès ne se renouvelant pas vraiment, ils sombrèrent assez vite l’anonymat  On publia quand même les deux singles suivants qui sont réunis dans le second EP français. IL contient néanmoins un très bon titre au niveau vocal, c’est celui que je je vous propose ici. Un des membres connut après la séparation du groupe un gros succès, car il fut la moitié du duo Bill & Buster et son hit « Hold On To What You’ve Got » en 1971.

1970 – Junco Partners / Fly Me High. Cet obscur groupe anglais qui avait enregistré un unique single légendaire dans son pays en 1965, trouva quelques années plus tard en France l’occasion d’enregistrer un album résolument pop et assez prisé des collectionneurs. C’était une pratique relativement courante de signer pour le marché français des artistes anglophones, on pensait qu’eux seuls étaient à même de sortir des choses réellement branchés pop, ce qui n’était pas complètement absurde en 1970. L’album fut d’ailleurs après coup publié dans plusieurs pays dont l’Angleterre. Un single en fut tiré, le voici.

1967 – Question Mark & The Mysterians – Girl. Après leur hit « 96 Tears » qui tourna dans les jukeboxes terrestres et peut-être même ceux de la galaxie d’Andromède, le succès se tarit assez vite. La France publia un ultime EP résolument dans le style garage. C’est un pièce plutôt recherchée, magnifié par une belle pochette.

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En passant

Bas nylons et « Eux »

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Le groupe Them apparaît en 1964, formation d’origine irlandaise c’est presque un nom qui deviendra générique, car les changements de personnel sont constants. Trois incarnations sont distinctes, celle où Van Morrison est le chanteur 1965-1967, qui après son départ se scinde en deux groupes qui portent le même nom, à la différence près que l’un sera européen et l’autre américain. La version européenne est aussi connue sous le nom de Belfast Gypsies, on trouvera par ailleurs exactement selon les éditions, les mêmes titres mais sous les deux noms.  Il est très difficile de nommer une formation stable durant la période avec Van Morrison, tellement le personnel est mouvant. On sait parfaitement que les enregistrements sont parfois réalisés avec l’aide de musiciens de studio, notamment Jimmy Page. Mais on peut citer le personnel suivant, au moins dans le sens de ceux qui n’ont pas fait qu’enter et sortir: Van Morrison, chant, harmonica, saxophone; Billy Harrison, guitare; Alan Henderson, basse; Patrick Mc Auley, claviers; Ronnie Millings, batterie. Ce sera surtout une partie de ces noms qui animeront l’une ou l’autre des formations postérieures à l’ère Van Morrison, y compris une reformation en 1978/79.
Malgré ce qui ressemble à un joyeux bordel, la formation créa plusieurs classiques et hits dont le fameux « Gloria » au retentissement mondial. La période avec Van Morrison est incontestablement la plus attachante et la plus bruyante, ne serait-ce que pour sa voix qui le fait encore aujourd’hui considérer comme un des plus grands chanteurs pop. Nous allons voir à travers les titres moins connus et les reprises flamboyantes de cette période, toute la splendeur de cette musique dont certaines pépites ne ressemblent à rien de ce que l’on connaissait déjà ailleurs. Pour être honnête, je mettrais presque toute la discographie.

Ce titre, il faut absolument l’écouter en version mono, elle a nettement plus de punch que la stéréo, donc la voici. C’est encore et toujours mon préféré.

Ce titre n’a jamais été classé dans un hit parade quelconque, mais il est l’un des plus repris de leur discographie (Ronnie Bird « Chante » pour la France).

Le titre existe en deux versions, celle-ci est la plus percutante, elle figure notamment sur le troisième EP français.

Celle-là on la connaît, mais la version est splendide

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