En passant

Bas nylons et une histoire d’Oz

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Ces derniers temps, nous avons beaucoup parlé de catastrophes, de cadavres, bref tout ce qui rond notre monde angoissant ou peu reluisant, alors nous allons prendre une virages à 180 degrés. Pour cela, nous allons nous plonger dans un monde rêverie où il y a des méchants, mais surtout des bons. Même si je suis un « bouffeur » de livres, c’est une occupation qui m’est venue assez tardivement. Je me suis contenté pendant longtemps de bandes dessinées, mais j’ai fait un pas vers l’écrit à l’âge de 10 ans. Mes premiers livres n’ont rien d’exceptionnel, le Club des Cinq et Enid Blyton en général, Fantômette, Michel, et quelques Alice ou autres furent ma tasse de thé. Quand j’ai eu une douzaine d’années, le pion de ma classe remarqua que j’avais l’esprit un peu plus éveillé que les autres élèves et que je m’intéressais à d’autres choses que celles enseignées en classe. Ce n’est pas par hasard, car je lui avais soumis une histoire que j’avais écrite, un peu dans le style du Club des Cinq, mais avec des méchants qui l’étaient un peu plus que ceux qui figuraient dans les récits de Blyton. Cela lui a assez plu, car il me conseilla alors de lire des récits d’auteurs comme Claude Seignolle ou Thomas Owen, autrement dit des auteurs fantastiques. Je m’y suis mis et encore un peu plus tard. grâce à un copain de classe qui avait un grand frère qui lisait aussi des trucs fantastiques, j’ai découvert Jean Ray. C’était justement l’époque où les éditions Marabout faisaient la part belle à cette littérature. Le prof me bombarda bibliothécaire de la classe, un titre qui n’existait pas, mais il se chargea de faire venir des livres que j’avais la charge de prêter aux élèves intéressés, et surtout m’assurer qu’ils les rendaient. Pour autant que je me rappelle, il n’y avait rien de tendancieux, de la littérature classique, en rapport avec l’âge de la classe. Le seuls que j’ai empruntés, étaient un Blyton « Les Clan des Sept et la Grange aux Loups », un volume je n’avais pas lu, et un bouquin sur l’astronomie, chose qui me passionne encore aujourd’hui.
Paradoxalement, c’est plus tard que j’ai lu les livres qui étaient clairement destinés aux plus jeunes. Il y en a trois qui m’ont marqué, Alice au pays des merveilles, Pinocchio, et Le Magicien d’Oz. Ce que j’aime la-dedans ? C’est que c’est bourré d’imagination et que l’on peut rêver sans forcer sur des aides extérieures, si vous voyez ce que je veux dire. C’est aussi de la littérature fantastique, comme la majeure partie de la littérature enfantine. Les enfants partent dans la rêverie très vite, beaucoup plus vite que les adultes, en fait je plains les adultes qui ne savent plus le faire. Pour les petits, il paraît normal q’une marionnette prenne vie où qu’un bataillon de soldats aient la gueule d’un jeu de cartes. J’imagine qu’en 1900. un enfant qui lisait Le Magicien d’Oz devait en rêver la nuit et parler aux lampadaires quand il était dans la rue. D’un aitre côté, peu de gens savent qui est l’auteur de cette histoire, Lyman Frank Baum. et que la première publication eut lieu en Amérique en 1900.
Le livre est une allégorie sur la situation aux Etats-Unis en plein récession à la fin du 19ème siècle, les personnages de l’histoire sont des caricatures de personnages réels :

  • Dorothée : l’Américain moyen
  • Toto : le parti prohibitionniste (son surnom était Teetotaler)
  • Le bûcheron en fer blanc : les ouvriers
  • L’épouvantail : les agriculteurs
  • Le lion peureux : William Jennings Bryan
  • Les Croquignons : les habitants de la côte Est
  • Le magicien : Marcus Hanna, leader du Parti républicain
  • La sorcière de l’Ouest : William McKinley
  • La sorcière de l’Est : Grover Cleveland, président démocrate jusqu’en 1896, qui fut battu par William Jennings Bryan aux élections primaires
  • La tornade : la dépression
  • Les souliers d’argent : l’argent qui permettra, en touchant le chemin doré, de revenir au double étalon or-argent.

La plus célèbre incarnation de cette histoire reste de film de Victor Fleming en 1939 avec Judy Garland. Là, je suis un peu moins client, car je n’ai jamais vu un film tiré d’un roman surpasser le livre. Même si je suis un cinéphile, je ne mélange jamais les deux, la littérature est pour moi supérieure dans la création d’images de rêverie pure. Le grand mérite du film est d’avoir créé une très belle chanson « Over The Rainbow ». Il n’en reste pas moins une très forte réalisation aux décors magnifiques, parait-il le film le plus vu de tous les temps.
Revenons au livre dans son édition originale de 1900. Il est illustré par de magnifiques et très nombreuses images. du dessinateur William Wallace Denslow. J’ai extrait dans l’ordre, tous les dessins qui figurent en pleine page dans le livre. Si vous connaissez l’histoire, cela vous rappellera quelques passages du livre. Et sinon, on peut toujours admirer la qualité de l’oeuvre.

 

Source Wikipedia, DP