En passant

Bas nylons et choses plutôt bruyantes

 

Quand j’ai commencé d’acheter mes premiers disques en 1965, je ne me suis pas trop occupé d’investir mes sous dans le yéyé français. Le groupe qui attira immédiatement mon attention fut les Yardbirds, mon premier achat fut « For Your Love ». Un autre groupe se hissa si l’on peut dire à la seconde place, ce fut les Pretty Things. Ce que j’aimais chez eux, c’est que leur musique « déménageait » et leurs allures bien crades me plaisaient aussi. J’ai tout de suite pensé que des mecs avec des allures pareilles ne devaient pas faire dans la dentelle, je n’ai pas été déçu. Mon premier disque fut « Honey I Need », le premier d’une longue série. Très inspirée du blues et du r’n’b, leur musique mettait un certain voltage dans la musique noire dont ils s’inspiraient. Ils firent pas mal de reprises, mais Dick Taylor le guitariste soliste, le chanteur et harmoniciste Phil May, composèrent de nombreux nombreux titres, parfois avec un autre membre. En plus à leurs débuts, ils eurent le privilège d’avoir un batteur que l’on considérait comme l’un des plus fous apparus sur la scène anglaise, Viv Prince, remplacé par Skip Alain en 1966. Guitariste soliste et chanteur furent toujours l’ossature du groupe, c’est encore le cas aujourd’hui puisqu’il tournent toujours avec quelques interruptions passées. Le reste des membres fut toujours assez mouvant selon les époques, mais dans les débuts  on note Brian Pendleton, à la guitare rythmique et John Stax à la basse.  Comme pour les Moody Blues, on distingue deux époques totalement différentes, et musicalement assez semblables. La première des débuts jusqu’en 1967 fut la période sauvage, rythme, blues, guitares affûtées et un brin de folie. A propos, j’ai vu récemment une interview dans laquelle une jeune fille avait habité durant les sixties et par hasard dans la même maison où le groupe louait un appartement, les parents préférèrent déménager tellement c’était le bordel. Le seconde période, à partir de 1968, est un revirement total, ils abordent la musique pop et deviennent un groupe réputé pour sa création musicale, composent un des premiers opéras rock « S.F. Sorrow ». La critique ne tarit pas d’éloges sur cette période et je ne suis pas le dernier à penser qu’ils ont raison. J’ai eu le plaisir de les voir sur scène deux fois à 45 ans d’intervalle, et c’est toujours aussi admirable de précision.
Nous allons revisiter la première période à travers le trois premiers albums. Les deux premiers sont très représentatifs de l’intensité des débuts, le troisième « Emotions »  étant plus une transition entre les deux époques.

Les Pretty Things en Hollande en 1965.

Votre serviteur en compagnie de Dick Taylor à gauche et Phil May à droite. Je tiens dans la main une sérigraphie de Phil May, qu’il m’a dédicacée, il dessine aussi à ses heures. Le contact n’a pas été trop difficile à établir, car j’avais des salutations pour eux de la part de quelqu’un qu’ils connaissent bien.

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Premier 45 tours 1964, le ton est donné, un original de compositeurs extérieurs dont le producteur.

Deuxième single. Ce que l’on peut considérer comme leur plus grand succès de cette période « Don’t Bring Me Down », 10ème dans les charts anglais. Un original composé par Johnnie Dee, un américain. Le clip est un montage de la version studio sur une interprétation en live de la même chanson, mais de mauvaise qualité sonore. Adapté en France par Ronnie Bird « Tu Perds Ton Temps »

La face B, un original du groupe.

Troisième single, le très remuant « Honey I Need », un original du groupe. Egalement un montage enregistrement studio sur un clip de concert.

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Extraits du premier album de 1965.

Un original du groupe, bien remuant, Dick Taylor qui fut viré par les Rolling Stones, est quand même un bon guitariste.

Reprise vocalement assez nerveuse du titre de Bo Diddley.

Un superbe original du groupe et un blues avec une belle ambiance.

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Second album de fin 1965 « Get The Picture », splendide album. L’édition française sans titre, avec une pochette et un contenu un peu différent est très recherché.

Emprunté aux Cops’N’Robbers, pour une version plus remuante. Egalement une de mes écoutes phare.

Plutôt calme mais un des sommets de l’album, c’est un original.

Un original beaucoup moins calme.

Toujours un original

Une reprise de Ike & Tina Turner d’un titre datant de 1963.

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Singles ne figurant pas sur un album anglais.

Single de 1966, une reprise de J.J. Jackson, chanteur noir américain.

Face B du single, un original. Titre principal de l’album et du troisième EP français.

Face B du single, au titre considéré comme sulfureux, en réalité il s’agit des initiales de £ Livre sterling $ dollar.  Du moins c’est ce qu’ils ont prétendu.

Single de 1966, une reprise des Kinks.

Single de 1966. Une reprise de Carl Spencer, un chanteur de soul américain.

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Troisième album « Emotions », l’album de transition. C’est beaucoup plus calme, la voix de Phil May sonne très différemment, ce n’est plus les vocaux rageurs. De nombreux musiciens additionnels sont présents. Tous les titres sont des originaux.

Documents

Live en France 1967, groupe entre ancienne et nouvelle formation. Il y a déjà un petit air de psychédélique.

En vrai live « Midnight To Six Men »

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