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Allons faire un petit tour dans l’histoire russe. Ce pays m’attire assez pour sa culture. La première chose qui m’intéresse, vous le devinez, c’est la musique. Sans être un amoureux absolu du folklore russe, je dois dire qu’il se laisse aborder assez facilement. Les mélodies sont jolies, à l’oreille le russe me paraît plutôt comme une langue agréable. Quand j’écoute de la musique classique, je vais assez volontiers vers les compositeurs russes ou slaves, ils ont dans leurs musiques quelque chose qu’on ne trouve pas ailleurs, c’est assez nostalgique et flamboyant. Pour le cinéma, je me bornerai à citer Sergueï Eisenstein, les cinéphiles diront que c’est suffisant. Pour la littérature je peux citer Dostoïevski, Tolstoï. Dans un tout autre domaine, je trouve les femmes russes plutôt canon. J’en ai connu une comme collègue de travail, un pur produit russe et blond d’importation. J’aimais bien parler avec elle, car mine de rien pour une simple employée, c’était un puits de culture, impressionnant. Nous avons pas mal parlé cuisine, car je ne connaissais pas grand chose de la cuisine russe, j’ai appris quelques trucs, le caviar d’aubergines m’a paru très intéressant. Et puis j’ai eu un lien marrant avec ce pays. J’ai rencontré tout à fait par hasard un authentique descendant de la famille impériale russe, le prince Romanov. Bien, après cette princière rencontre allons explorer un chapitre de l’histoire du pays.
Quand on pense à l’histoire de la Russie à l’époque des tsars, il y a des images qui viennent immédiatement à l’esprit, sans doute une des premières sera la révolution qui débuta en 1917 et qui mit fin au règne des tsars et l’exécution de la famille royale en 1918. La vodka aidant, la Russie a très souvent été un pays aux citoyens assez bouillants. La révolution mit fin à une longue domination impériale qui n’apporta très certainement pas que de belles choses pour le peuple. Après, on peut toujours discuter pour savoir s’ils ne changèrent pas un borgne contre un aveugle. Le règne des tsars précédents ne fut pas toujours un long fleuve tranquille. En 1880, un fait sanglant remua le monde occidental, une tentative d’assassinat sur la personne d’Alexandre II. A cette époque, l’empire russe s’étend en gros à la Russie actuelle, la Finlande et la Pologne. Cela ne va pas sans quelques frictions à l’intérieur de cette vaste étendue de terres, en fait le plus grand pays du monde par sa superficie. C’est encore le cas aujourd’hui avec plus de 17 millions de kilomètres carrés. Alexandre II laisse dans l’histoire la trace d’un souverain plutôt modéré, parfois teinté d’autoritarisme. Il entreprend de nombreuses réformes qui pour la plupart resteront inachevées à sa mort. Malgré tout le mécontentement est grand. A l’époque, un des principaux mouvements révolutionnaires s’appelle le nihilisme. Ce n’est pas un ramassis de gens de sac et de corde, mais au contraire un repaire d’intellectuels que l’on peu peut classer à l’extrême gauche et dont le but final est la destruction de l’état pour la libération des masses. A côté, il existe aussi des mouvements plus disparates, mais qui tendent vers le même but, la fin des tsars. Alexandre II à fort à faire pour rester en vie, car il est victime plusieurs fois d’attentats, 1866, 1867, (à Paris au bois de Boulogne en compagnie de Napoléon III), 1879. Ce sont plutôt des actes isolés avec des armes à feu. Mais celui de 1880, dont nous parlons ici est plus conséquent par les moyens employés. Il eut lieu à l’intérieur de la résidence des tsars à Saint-Petersbourg. On tenta carrément de faire sauter une partie du palais. Le star en réchappa, uniquement parce qu’il était en retard, mais les victimes furent nombreuses. Ce n’était que partie remise, car il fut « officiellement » assassiné le 13 mars 1881.
Si l’explosion fit grand bruit, elle résonna dans l’Europe entière. Elle suscita un mouvement d’indignation parmi les dirigeants en affaires avec la Russie, quitte à se taper joyeusement dessus quelques années plus tard. Nous sommes en 1880, vous pouvez vous imaginer la vitesse à laquelle circule l’information. Feuilletons donc un journal français Le Gaulois, qui relie l’information le 19 février, trois jour après. On se rendra compte que c’est en fin de compte plutôt bien résumé et détaillé. Il y a sans doutes quelques imprécisions et exagérations, c’est tout juste si on ne nous communique pas le nombre de tasses cassées, mais dans l’ensemble c’est assez vivant, le tsar aussi. Cliquer si nécessaire pour une meilleure vue.
Plan du palais où a eu lieur l’attentat.
Manifestes nihilistes
La palais de Saint-Petersbourg