En passant

Bas nylons et mise en train

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Quand il s’agit d’aborder un métier ou une fonction, pour le novice cela peut présenter un parcours du combattant. Etre tailleur de crayons dans un bureau ne représente à priori pas beaucoup de dangers, ni ne requiert une grande attention. Il y a passablement de métiers qui demandent presque une attention de chaque instant, d’autant plus si pour l’exercer on est un pion dans une vaste organisation, un personnage isolé dans un secteur dont dépendent énormément de choses qui peuvent avoir un impact négatif beaucoup plus loin. L’exploitation du chemin de fer a sans douté été une de ces premières entreprises tentaculaires. C’est l’effet papillon, un ennui à Lille peut se répercuter jusqu’à Marseille. Cet effet peut avoir des graves conséquences, car une parie des services assurés par le train comprend le transport de voyageurs. Celui dont peut dépendre l’arrivée à bonne gare du voyageur est bien entendu le conducteur, mais aujourd’hui il peut compter sur un tas d’aides extérieures qui assurent la bonne avance du train, mais rien n’est infaillible, des accidents surviennent toujours. Jadis, les choses étaient bien différentes, on pilotait un peu à vue, les échanges humains étaient courants, beaucoup de choses étaient mécaniques.  Par exemple, la signalisation fut longtemps optique, quelquefois éclairés avec une lampe à huile.  Ce sont les fameux sémaphores qui selon la position indiquaient que la voie était libre ou nom. Cela impliquait qu’au temps de la vapeur, le mécanicien principalement, devait avoir constamment la tête dehors pour apercevoir la signalisation, par -10 degrés et la nuit, imaginez la facilité de son travail. Il est vrai que les signaux ne poussent pas pendant la nuit, on savait avec un peu d’habitude l’endroit exact où ils se trouvaient, c’était le moment de redoubler d’attention. On peut citer la catastrophe de Lagny-Pomponne, qui fit plus de 200 morts le 23 décembre 1933. Lors du procès, le peu de fiabilité de la signalisation  fut mis en cause. Vous pouvez vous référer à mes articles précédents concernant les catastrophes ferroviaires avec les références de la presse d’époque. les liens sont en bas de l’article.
Le personnel naviguant est une partie de l’entreprise qui ne pourrait pas atteindre son but sans le personnel au sol, à l’époque une véritable fourmilière dans les grandes gares. Dans ces dernières, ils sont exposés presque à chaque instant à un accident, les mouvements de trains étant incessants. Bien entendu, je veux parler des agents du mouvement, pas ceux des bureaux qui risquent au pire d’attraper un rhume suite à un courant d’air. Personnellement, j’ai connu deux de ces personnes qui sont mortes en exerçant ce métier, sans pour autant être moi-même un employé de la branche. Mettons nous à la place d’un débutant dans une grande gare parisienne qui va devoir « aller à la manoeuvre » comme ils disaient. J’ai retrouvé dans les archives, un livre qui m’a fait l’impression de faire ouvre de pionnier dans la formation de personnel. Aujourd’hui beaucoup de choses se font via un ordinateur, mais en 1937 cette instruction est présentée sous forme de rappel à travers une sorte de bande dessinée. Ce genre de publications étaient encore assez rares, tant au niveau loisirs que celui de l’apprentissage. On avait compris qu’une image parle mieux que cent mots, que l’on peut s’instruire presque en s’amusant. J’en ai extrait toutes les images qui concernent les agents au sol confrontés au dangers de participer à la vie d’un gare. Toutes les images sont cliquables.

Lien concernant catastrophes ferroviaires

Lagny-Pomponne – 1933

Environs de Bâle – 1891

Vallée de la Maurienne – 1917

Monaco

Monte-Carlo  –  LaTurbie

Source Gallica, BNP, DP