En passant

Bas nylons et z’animaux

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Je ne sais pas si les animaux se représentent en hommes, mais le contraire est certain. Les animaux ont toujours fait partie de l’imaginaire humain, un nombre incroyable de contes mettent en scène des animaux. Jadis, quand on n’osait pas trop se moquer des nobles, les animaux remplaçaient efficacement les pensées de l’auteur. Une des premières célébrités dans le genre fut Jean de La Fontaine. Il n’était pas toujours le bienvenu à la cour de Louis XIV, mais il avait quand même quelques admirateurs. Sans l’appui royal, un sponsor en quelque sorte, un écrivain n’était pas garnd chose. C’est un de ses métites d’avoir pu creuser son nid sans l’aide du roi. Il ne faut surtout pas surestimer le succès de ses fables en son temps, elles deviendront plus intensément appréciées par la suite. Louis XIV n’était sûrement pas dupe, quelques fables pouvaient contenir des animaux qui lui ressemblaient, mais il semble pas en avoir pris ombrage. Il pouvait aussi apprécier une autre aspect de l’écrivain qui imagina plusieurs histoires licencieuses dont il n’ignora certainement pas le contenu. On connaît tous l’un ou l’autre conte dans lequel apparaît un bestiole, comme le célèbre loup qui bouffe la grand-mère. Les illustrateurs animaliers apparaissent au fil du temps, la première star du genre fut Walt Disney qui bâtit un empire avec une souris. Il sera suivi par d’autres qui à leur manière exploitèrent le genre avec plus ou moins de bonheur. Mon préféré restera Raymond Macherot qui voyagera entre deux tendances, l’animal dans son milieu naturel et l’animal qui « joue à l’homme » dans un décor à sa dimension. Il fut considéré par Hergé comme l’égal de Walt Disney. Mais revenons un peu en arrière, une série d’images anciennes représentant des animaux sous une forme théâtrale. Elles sont le fait d’un certain E. Bourdillat qui naquit au 18ème siècle dont on ne sait pas grand chose, ni la date de publication de dessins qui n’ont jamais été publiés en recueil. On peut très bien imaginer des personnages évoluant dans une fable de La Fontaine. Quoiqu’il en soit, c’est pure merveille de dessin. A la suite, regardons un des ces contes mis en images par Walt Disney, C’est toujours aussi beau, même 80 ans après.

Walt Disney – Silly Symphonies – Le vilain petit canard (1939)

Source Gallica, BNF, DP