Bas nylons et des autres gens

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Humour suisse

François Silvant

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A la Belle Epoque ou un peu avant, le citoyen français qui n’a pas voyagé sait qu’il y a des colonies et qu’au-delà de la Méditerranée il y a un continent qui s’appelle l’Afrique. Mais pour la plupart cela reste une chose un peu mystérieuse, et pour peu, il n’a jamais vu une personne à la peau noire. Encore pire, il ignore leur manière de vivre, leur manière de s’habiller, la langue qu’ils parlent. Avant l’Exposition coloniale de 1931, cette connaissance ne lui arrive que par bribes, quelques expositions s’étalent au fil du temps levant un peu le mystère. Encore une fois, la photographie est un support très usité, elle permet de se faire une idée plus précise, il peut enfin mettre un visage sur ses lointains cousins. On peut imaginer qu’il va les regarder d’un oeil condescendant, les traiter de primitifs, sans vraiment savoir quels sont ses besoins, les difficultés auxquelles il doit faire face. Tout peut prêter à interprétation, le Noir dans sa tribu de l’Afrique centrale n’a sûrement jamais lu Voltaire, il y a d’ailleurs peu de chances qu’il sache lire, mais est-il un sous-homme pour autant ? Je ne cois pas. Il saura mieux que moi communier avec la nature, interpréter les signes qu’elle nous donne, chasser pour se nourrir, suivre la piste d’un animal, ou ramasser les plantes « qui font du bien » quand on est malade. Un autre monde, par forcément meilleur, mais certainement pas pire.
Une sélection d’affiches pour commencer et ensuite des photos qui servirent de témoignages lors de ces expositions. Clique pour agrandir.

Source Gallica, BNF, DP.