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Depuis quelques mois, je vous invite à explorer le garage punk. Vous le savez maintenant, l’origine de ce style musical naît vers la milieu des sixties, mais le nom qui le désigne est postérieur au style. C’est la réunion du mot punk, qui signifie vaurien en anglais, et celui plus banal de la remise pour les voitures. Il semblerait que le premier a utiliser le terme de punk accolé à une musique fut l’emblématique Sky Saxon, le chanteur et bassiste des Seeds. Le mot garage qui lui est associé, fait référence au fait que les musiciens amateurs servaient souvent le garage familial comme lieu de répétition. Vers le milieu des seventies, quand le punk devint un style musical à part entière avec notamment les Ramones ou les Sex Pistols, on remarqua qu’en fait cette musique était en gestation depuis longtemps, plus d’une dizaines d’années. Justement, parmi ces nombreuses vieilleries, certaines pouvaient être assimilées à une musique punk préhistorique. Pour la différencier de la version nouvelle, on lui colla le terme de garage, on arrivait ainsi à différencier l’ancien et le moderne dans la langage courant des spécialistes. Il devint aussi un style de musique à part entière depuis ce moment-là, de nombreux artistes ajoutèrent de nouvelles contributions avec un musique qui doit plus à leurs ancêtres des sixties qu’à celle des Sex Pistols. Plus tard, on employa aussi le mot garage tout seul pour désigner certaines tendances des musiques urbaines dérivées du rap et autres. C’est assez marrant, mais il a toujours régné un certain manque d’imagination pour nommer de nouvelles tendances en musique, on simplifie, on transforme des termes déjà existants La musique beat des sixties est juste extrait du nom des Beatles dans son acceptation la plus courante, vous pouvez imaginer la provenance du nom pour d’autres styles musicaux.
Restait pour les profanes a mettre en évidence et à proposer à l’écoute, tout ce qui avait pu être les racines du garage punk. On rechercha tout ce qui pouvait approcher le style, mais publié dans les sixties. Pour cela, on les compila dans des dizaines d’albums sans vraie logique, mais c’était a celui qui pouvait dénicher les plus belles perles parues sur les plus obscurs labels. Ce travail d’archiviste commença vers la fin des seventies et vit éclore des compilations dont certaines sont entrées dans l’histoire, nous en avons visitées quelques unes. Mais la publication qui servit de détonateur fut un double album publié en 1972, « Nuggets ». Il glorifia la première vague de la seconde moitié des sixties, d’une musique qui se situe entre le psychédélique et le garage punk, souvent la frontière entre les deux est ténue. La grande différence avec les publications suivantes, c’est qu’il s’attarde sur des noms relativement connus, certains même célèbres, quelques titres furent même édités en France. Elle fut publiée par le label Elektra et compilée par Lenny Kaye qui sera plus tard le guitariste de Patti Smith. Par la suite le nom fut repris pour une série d’albums plus exhaustifs reprenant les titres de la publication originale avec de multiples ajouts. C’est cette série que nous allons explorer, telle qu’elle parut en 1972.
The Electric Prunes – I Has Too Much To Dream Last Night.
The Standells – Dirty Water.
The Strangeloves – Night Time. Il s’agit des célèbres compositeurs Felman, Goldstein, Gotterer.
The Knickerbockers – Lies.
The Vagrants – Respect. Le célèbre Leslie West est le guitariste, c’est le titre repris à Aretha Franklin.
Mouse & The Traps – A Public Execution. Très Bob Dylan.
The Blues Project – No Time Like The Right Time. Al Kooper est dans ce groupe
The Shadows Of Kinght – Oh Yeah. Le titre publié sur « Nuggets » est une autre version que celle parue sur le premier album, elle contient des riffs de guitare en plus. C’est donc ici la deuxième version, celle de la compilation.
The Seeds – Pushin Too Hard. Au chant Sky Saxon « l’inventeur du mot punk ».
The Barbarians – Moulty.
The Remains – Don’t Look Back. Ils firent la première partie des Beatles à Boston.
The Magiciens – Invitation To Cry.
The Castaways – Liar Liar.
13th Floor Elevators – You’re Gonna Miss Me. Ce fut le premier groupe à faire figurer le mot psychédélique sur un album, album qui est aussi un sommet de cette musique.
The Count Five – Psychotic Reaction. Tout est dans le titre.
The Leaves – Hey Joe. Avant Jimi Hendrix et plus remuant.
Michael & The Messengers – Just Like Romeo And Juliet.
The Cryan’ Shames – Sugar And Spice. Reprise du hit des Searchers.
The Amboy Dukes – Baby Please Don’t Go. Reprise très électrique du titre de Big Joe Williams, popularisé par les Them. Le guitariste est le fameux Ted Nudgent.
The Blues Magoos – Tobacco Road. Le titre de John D. Loudermilk / Nashville Teens dans un joyeux bordel!
The Chocolate Watch Band – Let’s Talk A bout Girl. Une autre référence.
The Mojo Men – Sit down I Thing I Love You. Reprise du titre de Buffalo Springfield composé par Stepehn Stills, aussi ancien mari de Véronique Sanson.
The Third Rail – Run Run Run.
Créé par les Anglais de Ivy League, plus tard Flower Pot Men, dans un magistrale reprise.
Nazz – Open My Eyes. Le guitariste est Todd Rundgren.
Reprise du titre de Don et Dewy de 1959, popularisé par les Searchers en 1963.
The Magic Mushrooms – It’s A Happening. L’une des perles inconnues de cette compilation.
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