En passant

Bas nylons et lèche-kiosque

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Pendant mon enfance je n’ai pas été ce que l’in peut appeler un enfant qui manquait de tout, bien au contraire. Difficile pour un enfant d’aujourd’hui de se rendre compte de la différence qu’il y avait au niveau de jouets ou des possibilités de distraction. Quelques magasins étaient spécialisés dans la vente des jouets et encore il fallait que la ville soit d’une certaine importance, sinon cela se résumait à un rayon plus ou moins achalandé d’un plus ou mois grand magasin. Nous sommes dans une société de haute consommation, on ne peut pas vraiment dire qu’il en va autrement pour les jouets, leur temps de vie est plutôt court. Dans mes jeunes années, la plupart de mes copains possédaient un petit choix de jouets, et il fallait que cela dure. On n’était pas plus malheureux pour autant, on inventait des jeux qui demandaient peu de matériel, on allait à la forêt, on ramassait des baies, on construisait des cabanes, on se marrait quand même. Je pense avoir rêvé plus souvent qu’à mon tour à des choses simples qui demandaient un petit effort financier de la part des parents, effort qu’ils consentaient de temps en temps. Bien avant mon premier électrophone, la bande dessinée avait un attrait particulier, un petit air de merveilleux. La bande dessinée était quelque chose de relativement onéreux, c’est une des raisons pour lesquelles les vieilles BD sont très cotées en édition originale et plutôt rares, on en vendait moins. A titre de comparaison, un BD aujourd’hui coûte 2 à 3 fois le prix qu’elle coûtait en 1960, mais le salaire d’époque était bien largement inférieur à ces 2 ou 3 fois. Un plaisir que l’on pouvait retrouver chaque semaine, c’était un de ces fameux magazines qui avaient pour nom Tintin ou Spirou. On y lisait par épisodes les aventures de quelques héros qui sont encore présents aujourd’hui. Déjà en contemplant la couverture, c’était un appel à l’acheter. Comme je considère ces couvertures comme autant de petites merveilles, en voici une sélection qui concerne l’année 1957. On y retrouve les héros d’alors, Cholophylle, Dan Cooper, Chick Bill, Tintin, Steve Warson, De quoi rêver encore…