Les Sauterelles, contrairement à ce que le nom pourrait faire penser, sont de la partie germanique de la Suisse. Durant les sixties, plus spécialement la seconde moitié, ils furent le groupe le plus connu et aussi le plus populaire de la Suisse, bien que leur réputation se cantonna principalement au côté germanique. Par contre, internationalement, ils réussirent assez bien et à leur apogée, ils se produisirent jusqu’à 300 fois dans les pays voisins et une partie de l’Europe. On les surnomma les Swiss Beatles, mais cela se rapporte plus à leur popularité qu’à une imitation du style des leurs fameux concurrents, au début ce serait plutôt les Shadows qui servirent d’inspiration et plus tard les Byrds. Ils ont laissé passablement de traces discographique et aussi un hit mémorable en 1968 qui fut même édité aux USA et en Angleterre. Fait aussi assez rare pour un groupe beat suisse, ils enregistrèrent en italien.
C’est en 1962 que le groupe voit le jour, il se réunissent autour du chanteur et guitariste Tony Vescoli. Des concerts ici et là, assurent leur réputation. C’est en 1965 que sort leur premier single avec deux titres originaux dont l’instrumental « Hong Kong », un truc qui peut faire la nique aux Shadows. Ils sont signés par la représentation locale de EMI pour le label Columbia. En 1966, ils sortent un album pour le même label. En 1967, ils font la première partie des Rolling Stones à Zürich, un concert qui se termine en émeute, tout est cassé, pas tellement par le fait des Sauterelles, mais celui des Stones. En 1968, ils sont sponsorisés par le Blick, un quotidien à grand tirage et une nouvelle maison de disques, Decca. Elle publie « Heavenly Club » en single en version stéréo. Ce sera leur plus gros hit, plusieurs semaines no 1 en Suisse, mais le succès débordera aussi à l’étranger. Quelques singles suivront avec un succès plus modéré. Le groupe, qui subit quelques changements de personnel cesse d’exister en 1973 après avoir à nouveau rejoint EMI pour un version 1973 de leur instrumental « Hong Kong ». Tony Vescoli entame une carrière solo, mais le groupe se reforme de temps en temps pour des concerts, ils tournent encore aujourd’hui sous cette formule. Explorons la discographie avec les commentaires de circonstance et selon mes trouvailles.
1965 – Hong Kong. Instrumental composé par Tony Vescoli. Single Columbia.
1965 – I’m A Prisonner. Vocal original. Second single Columbia.
1966 – I Love How You Love Me. Reprise des Paris Sisters. Troisième single Columbia.
1966 – Routine. Face B du quatrième single Columbia ayant comme titre principal « Hey Girl » repris aux Mamas And Papas.
1967 – Senza Di Te – La face B du précédent devient la face A de ce single publié en Italie, avec en face B ce titre chanté en italien, une cover de « I Feel A Whole Lot A Better » des Byrds. Columbia Italie
1967 – Aiuto Va Sempre. Ils ont un certain succès momentané en Italie, ils tentent de publier un autre single en italien, reprise d’un de leurs compositions. Columbia Italie.
Il Quinto Non Lo Paghi. Même exercice pour la face B.
Si le coeur vous en dit, voici l’intégrale du premier album sur Columbia. Vous y trouverez de reprises de Bob Lind, les Beatles, Bob Dylan, les Sorrows, les Byrds, les Who. Ils figurent aussi sur l’album « Swiss Beat Live » avec les Dynamites et les Counts. On y trouve notamment une version de « Cadillac » des Renegades.
1968 – Hevenly Club, leur plus gros tube. Single Decca.
Dream Machine. La face B, un clip pour la tv française.
1968 – L’album publié à la même époque. Disques Decca.
1973 – La nouvelle version de « Hong Kong. Disques EMI.
Un concert en 2009 – Hong Kong et Cadillac.
The Sheapes – Groupe officiant dans la partie allemande qui enregistra trois disques sur trois labels différents. Ils font partie de ces groupes qui ne connurent pas des succès évidents, mais qui sont encore présents pour faire enrager les collectionneurs qui désirent compléter.
1965 – Black Cat. Disques Eurex, un pompage plus ou moins discret de « Hound Dog ».
1966 – The Rhine Beat. Disques Columbia, un instrumental.
The Cheyennes – I Can’t Do It. Groupe venant de la région de Soleure, qui enregistre en 1967 un disque sans prétention mais plaisant. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une rareté sur laquelle on se casse les dents.
1968 – I Can’t Do It. Eurex records.
Krokodil – La mode de l’évolution musicale de la seconde partie des années 60 n’épargne pas la Suisse. On le sent déjà sur le second album des Sauterelles. Les musiciens qui ont déjà une certaine expérience ou qui ont des dons glissent peu à peu vers une musique plus expérimentale. C’est la cas de Krokodil, qui compte dans ses rangs une ancienne Sauterelle, qui veut aller plus loin. Plutôt que d’essayer d’obtenir un contrat avec une marque locale, le groupe va tenter sa chance en Allemagne et réussit à signer avec la représentation locale des disques Liberty. Un premier album est publié en 1968, suivi d’un second en 1970, et le résultat est éloquent, ils peuvent se mesurer avec leurs rivaux anglophones.
Le premier album pour Liberty, tous les titres sont présents.
You’re Still A Part Of Me.
Morning Dew.
All Alone.
Mis Blues.
Prayer.
Watchin’ Chain.
Dabble In Om.
Un disque souple publicitaire pour les fameuse cigarettes qui n’ont qu’une bosse. Genre de disque impensable maintenant (1969).
Le groupe en 2020, 3 membres originaux.
*****
Bonjour M. Boss,
Je connaissais un peu de loin « Les Sauterelles » .mais en approfondissant j’ai vu qu’ils avaient fait un autre album avec des reprises Beatles » The Beat Goes On « Live »…hélas il n’est pas sur Youtube …dommage
Bonne fin de semaine
cooldan
PS je ne savais pas que les Krokodil avait fait ce clip en 2020 avec 3 membres originaux
Hello Cooldan,
Comme je le disais, ils sont encore actifs. Le dernier album date de 2013. Krokodil, j’ai trouvé un peu le clip par hasard. bienq ue je savais qu’ils étaient encore plus ou moins actifs. Evidemment ce qui m’intéresse le plus, c’est les pièces d’époque. Ce qui m’a beaucoup aidé à me monter une collection de disques, dont les Sauterelles ou Krokodil, c’est mes voyages dans les années 70. J’allais faire de petits séjours dans divers pays, et j’écumais les disquaires. Souvent je trouvais des soldes avec les invendus que j’achetais souvent à la pelle.. A l’époque ces disques n’intéressaient personne. Par exemple, j’ai trouvé le EP des 13th Floor Elevators sur Riviera pour une bouchée de pain dans une petite ville de 1500 habitants chez le seul disquaire du coin, qui était plus un magasin de radio et télévision qu’un magasin de disques. J’en rigole encore.
Bonne suite de semaine.