En passant

Bas nylons et dames à choisir

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Voici une série de portraits représentant des belles dames de jadis. Elles eurent leurs moments de gloire, bref ou durable. même que certaines sont encore célèbres aujourd’hui. Elles attirèrent bien des regards et des convoitises. Mais elle furent jugées par les regards et les modes d’une époque assez lointaine. Ce qui faisait leur attrait a peut-être disparu aujourd’hui ou n’est plus considéré comme faisant partie du charme féminin moderne. Alors messieurs, faisons comme si vous étiez dans une agence matrimoniale, au 17ème siècle. on vous présente des peintures comme étant celles  de dames qui recherchent un partenaire, en vue de relation sérieuse bien entendu. Faites votre choix et sélectionnez celles qui vous tenteraient pour une éventuelle rencontre. Je vous les présente dans un premier temps de manière anonyme, juste un numéro. Les plus férus en histoire reconnaîtront sans doute quelques visages, dans ce cas faites comme si vous trouviez qu’ils ressemblent  à… Je vous retrouve en bas où vous trouverez les noms auxquels ils correspondent selon la numérotation. Et nous étudierons aussi un cas particulier qui donnera un autre éclairage sur canons de la séduction au 17ème siècle. Et aussi quelques anecdotes,

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Alors vous avez fait votre choix ? Toutes les dames présentées furent pour un temps ou longtemps maîtresses des rois de France. J’ai commencé par Louis XIII, un mec assez calme côté bagatelle. et des amours plutôt platoniques. Ce ne fut plus le cas avec son petit-fils Louis XIV, grand amateur de chasse à courre et aussi de chasse à la cour. Son successeur Louis XV ne fut pas non plus un exemple de vertu, il préférait jouer avec ses boules plutôt qu’avec celles du billard. Louis XVI sera le plus sage des rois côté bagatelle, mais sans doute un des plus érudits. Difficile à notre époque de s’imaginer que le cocufiage par le roi était un honneur, et même un assez bon placement financier s’il n’était pas récompensé par quelques titres ou fonctions appréciables. Seul Mr de Montespan afficha sa condition en ornant son carrosse d’une magnifique paire de cornes. Ah on avait aussi de l’humour. Parmi toutes ces maîtresses, certaines ne furent que des amusements royaux, mais il en est aussi certaines qui ont brillé d’un éclat particulier, par leur culture, leurs sens des arts, leurs écrits. Il parait même qu’il y en a qui ont aimé la roi par amour, un amour vrai mais désintéressé.  Voyez plus bas un cas particulier.

Maîtresses de Louis XIII
1 – Louise de La Fayette
2 – Marie De Hautefort
Maîtresses de Louis XIV
3 – Marie Mancini
4 – Louise de La Vallière
5 – Madame De Montespan
6 – Madame de Maintenon
7 – Henriette d’Angleterre
8 – Isabelle de Ludres
9 – Claude de Vin des Œillets
10 – Duchesse de Fontanges
11 – Catherine Charlotte de Gramont
Maîtresses de Louis XV
12 – Louise Julie de Mailly-Nesle
13 – Pauline Félicité de Mailly-Nesle
14 – Marie-Anne de Mailly-Nesle
15 – Marguerite-Catherine Haynault
16 – Marquise de Pompadour
17 – Comtesse du Barry
18 – Anne Couppier de Romans
19 – Lucie Madeleine d’Estaing
20 – Marie-Louise O’Murphy

Parlons d’une femme qui fut considérée comme un symbole de laideur en son temps, Françoise Émilie de Joly de Choin (1659 – 1732). Et pourtant elle aurait pu devenir reine de France. A 16 ans elle arrive à Versailles et se fait remarquer par sa laideur. Toute la Cour rit d’elle. On la décrit: petite, avec de petites jambes, un visage rond, un nez court et relevé, une grande bouche remplie de dents pourries, qui répandait une telle puanteur qu’on pouvait la sentir à l’autre bout de la pièce. Cette très aimable description est de la princesse Palatine, qui avait souvent un langage très fleuri, fleurs avec des épines. Elle a pourtant un avantage certain, elle possède une poitrine très volumineuse. On dira plus tard que le Dauphin aimait à taper sur cette poitrine comme sur des cymbales. Elle devint la dame d’honneur de la princesse de Conti, fille favorite du roi, issu de ses amours de Madame de La Vallière. Pour les autres, elle est simplement la Choin. Elle montera en puissance lorsque le Dauphin, fils ainé de Louis XIV pouvant prétendre à sa succession et marié à Marie Anne Christine de Bavière, en fait sa maîtresse. La Choin devient alors une personne dont on ne peut ignorer l’existence. On la courtise, mais elle affiche sans faille sa vertu. Enfin pas complètement, elle est aussi l’amante du comte de Clermont-Chaste dont la princesse de Conti est également amoureuse soit dit en passant. En amants forts de leur position dans la famille royale, ils intriguent pour obtenir des faveurs au cas où le Dauphin deviendrait roi. Le complot est découvert et les amants séparés en 1694. Elle peut enfin de consacrer entièrement au Dauphin. C’est d’autant plus facile que ce dernier est maintenant veuf. Il se marie avec elle secrètement en 1795, sans lui donner le titre de Dauphine, ce qui fait que quoi qu’il arrive, elle ne sera jamais reine. Louis XIV n’approuve pas ce mariage, il s’estime le seul à pouvoir faire ce genre de choses. Le couple se retire au château de Meudon en attendant des jours meilleurs. Là, Madame peut se comporter en Dauphine officieuse, et elle reçoit du beau monde, assise, comme le veut le privilège de la haute noblesse.  Son mari meurt en 1711, avant son père. Pour elle cela sonne le glas de sa belle aventure. Elle se retire à Paris et vit de sa fortune et d’une rente royale octroyée par Louis XIV pas trop rancunier., Elle consacre son temps à des oeuvres pieuses. Elle meurt en 1732, pratiquement oubliée. Joli parcours pour une femme réputée laide.

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Peinture présumée représenter Françoise d’Aubigné, autrement dit Madame de Maintenon, peinte pas son amant Louis de Morlay avant sa liaison avec Louis XIV. On est encore loin de la femme très pieuse qu’elle deviendra. Cette toile est toujours visible au château de Villarceaux.

Scènes de la vie royale.

Le Roi Soleil se devait bien d’observer une éclipse de soleil. Sur cette scène on voit Louis XIV jetant son oeil dans un télescope tenu pas Cassini, le fils du célèbre astronome qui découvrit quatre satellites de Saturne. On voit la cour en arrière-plan avec derrière le roi probablement Madame de Maintenon. Il s’agit probablement de l’éclipse totale de 1706.

Louis XIV en train d’envoyer une bordée à son ministre Louvois. Le conseil se tenait dans la chambre de Madame de Maintenon que l’on aperçoit au fond. Il arrivait parfois au roi de lui demander son avis.

Le 17 août 1661, Fouquet reçoit le roi et sa suite (600 personnes) en son château de Vaux. Il est alors surintendant des finances. Il étale ses richesses devant le roi, ce qui d’après certains historiens rendent le roi méfiant envers l’utilisation des deniers du royaume. Il est arrêté un mois plus tard par le célèbre d’Artagnan pour malversations. Suivra un procès et une disgrâce qui n’a pas fini d’alimenter la chronique. Fouquet reconnu coupable de détournement de fonds publics est emprisonné en forteresse et décèdera en 1680. L’histoire a aussi retenu de lui que ce fut un grand protecteur des arts et des lettres. Il avait un bibliothèque de 27000 livres.

Source Gallica, BNF, DP