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Avec « The Madness Invasion vol 1, le label Eva/GMG part à la redécouverte d’une musique assez marginale, le trash, qui a pour origines une inspiration directement dérivée des films de série Z. Dans les fifties, on célèbre à nouveau le film d’épouvante qui eut son heure de gloire dans les années trente avec les Frankenstein et autres Dracula, en passant par le Freaks de Tod Browning. Des compagnies cinématographiques comme la Hammer en Angleterre contribuent à relancer le style. Aux USA, on pense notamment à Ed Wood, qualifié en son temps de pire cinéaste de tous les temps, ce qui n’empêcha pas Tim Burton de lui consacrer un film oscarisé plus tard. Même si le phénomène reste marginal à l’époque, il y a quand même des fans et des artistes qui se réclament du genre. On n’hésite plus à mettre en vogue tous les monstres possibles, les invasions d’extraterrestres, explorer les cimetières, et fouiller les poubelles pour trouver des restes de cadavres devient presque un art. Un mouvement musical suit, on le retrouve un peu dans le garage mais surtout dans des musiques dérivées du rock and roll. Des vocaux parfois hystériques, des sons caverneux et rythmes pesants, mais surtout un choix de titres pas toujours du meilleur goût, en sont quelques unes des caractéristiques. En 1963, les Trashmen et surtout « Surfin’ Bird » en sont une des premières manifestations visibles, mais le reste de leur discographie se cantonne dans quelque chose de plus traditionnel. Ce n’est vraiment qu’une quinzaine d’années plus tard que les Cramps deviennent, avec un succès considérable, les plus célèbres visiteurs de toutes ces obscurités. Il y puisent une inspiration, mais mettent aussi en lumières des artistes qui auront un certain culte grâce à eux. Le punk étant passé par là, les vieilles et nouvelles recettes du garage et du psychédélique se transformèrent en psychobilly dont les Cramps sont parmi les précurseurs. La compilation que je vous propose puise dans ce style, les enregistrements datent tous de la fin des fifties et le début des sixties.
Nina-Kocka – Nina The Dinks
The Wild Tones – Shut-Ups
Archie King – The Vampire
The Caps – Three Little Pigniks
The Tabbys – Hong Kong Baby
The Hollywood Flames – Strollin’ On The Beach
The Swanks – Ghost Train
Hugh Barrett – There Was A Fungus Among Us
The Invasion – The Invasion Is Coming
The Invaders – Cat’s Eyes
Sonny Russell – Fifty Megatons
Tony Brutela – Long Black Stockings.
Red (Hot) Russell – Pedro Joe
Mackey Beers & The Rockitts – That Jim
Neal Scott – Go Bohemian
The Rialtos – Like Thunder
Explorons encore deux rééditions en EP de publications françaises parues dans les sixties.
The Birds – La première réédition concerne les Birds, rien à voir avec les Byrds US, qui tombe bien à propos. De son vivant le groupe n’eut que peu de succès, mais la présence de deux futures stars a suscita un intérêt tardif pour cette publication. Il y a bien évidemment Ron Wood, futur guitariste des Rolling Stones et Kim Gardner, futur Ashton Gardner & Dyke. A noter que les deux mentionnés quittèrent le groupe pour rejoindre un seconde mouture des fameux Creation. C’est évidemment une pièce très recherché par les fans des Rolling Stones, d’autant plus que c’est une des rares publication sixties où l’on peut voir le groupe en photo.
No Good Without You Baby
How Can It Be
Leaving Here
Next In Line
Them – Cette réédition est plus anachronique, car par rapport au précédent, la publication originale est courante, d’autant plus qu’après la première publication en 1965 jusqu’en 1967, il fut réédité deux fois. La troisième édition est la plus facile à repérer, le logo Decca est carré et ne mentionne pas « première publication 1965 » en-dessus. Un autre fait assez marrant, c’est que Decca France s’est un peu planté avec les publications. Ils se sont basés sur le premier succès anglais du groupe « Baby Please Don’t Go ». Ils reprennent ce titre pour la première publication française en omettant la face B anglaise « Gloria » (EP Decca 457.069) . Mais voilà, c’est la face B qui obtient un succès, et pas des moindres, dans le reste du monde y compris la France, avec un léger décalage. Decca France est obligé de refaire une publication (Decca EP 457.073) en y incluant le fameux titre. Autre erreur, ils remettent « Baby Please Don’t Go » sur la publication barrant ainsi les ventes du premier EP pour les amateurs intéressés par ce succès. Nous trouvons aussi sur cette seconde édition « Here Comes The Night » qui est le plus gros succès anglais en termes de classement (No 2). Cette seconde publication apparaît comme un concentré de succès, une sorte de « best of » avant l’heure. Il va sans dire que le premier EP est beaucoup plus rare, il fait la joie de quelques collectionneurs, y compris votre serviteur.
Gloria
Baby Please Don’t Go
Here Come The Night
All For Myself
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