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Quatre dames qui furent des icônes dans le monde du music-hall et du spectacle, vues à travers des affiches et des photos d’époque. Ce fut ce genre de dames qui firent rêver nos prédécesseurs masculins. Elles sont les vedettes d’une époque où les célébrités étaient inaccessibles, sauf à travers le spectacles, les affiches, la radio, et parfois quelques films. Aucune n’allait raconter sa vie ou donner ses opinions politiques à la télévision. Plus les rêves sont inaccessibles plus ils font rêver, les temps ont bien changés.
Mistinguett (1875-1966)
Tour à tour chanteuse, actrice, même espionne, elle est de la race de celles qui font assurer leurs jambes pour la moitié d’un million. Elle est l’exemple de la fille du peuple qui a réussi. Son père était garde-barrière, tous ses fans ne savent pas ce qu’ils doivent à l’invention du chemin de fer.
Elle a dit : « Un baiser peut être une virgule, un point d´interrogation ou d’exclamation. Voici les points essentiels de la ponctuation que toute femme devrait connaître. ».
La Java De Doudoune (1928) avec Jean Gabin, qui fut un artiste de music-hall avant d’être acteur.
Damia (1889 – 1978)
En écoutant la radio dans les années 1930, on avait de fortes chances d’entendre la voix typique de Damia et ses chansons plutôt tristes, tellement tristes qu’une de ses plus connues bénéficie du qualificatif de chanson qui donne envie de se suicider, par ailleurs interdite dans certains pays. Elle inaugura pour la scène son jeu très sobre, toujours habillée d’une robe noire, que Praf reprendra par la suite. Après une éclipse durent la guerre, elle renoua plus ou moins avec le succès dans son pays et de manière assez inattendue au Japon. Elle fut une des premières a enregistrer des chansons de Léo Ferré.
1935 – La Mauvaise Prère.
Joséphine Baker (1906-1975)
Une Américaine à Paris. Elle fut sans doute parmi celles qui apportèrent un vent nouveau sur le music-hall français. D’abord en amenant quelques notes de jazz, alors presque inconnu en France. Dans la Revue Nègre, elle scandalisa brièvement avec sa robe en bananes, mais fut assez vite adoptée par presque tous. Elle fut une ardente militante pour les droits humains, adopta une douzaine d’enfants. Mais c’est surtout pendant la guerre qu’elle se distingua comme une résistante de la première heure, et non de la dernière comme tant d’autres. Profitant de sa notoriété, elle fit partie du contre-espionnage, tout en chantant pour les soldats, sans oublier de faire passer certains messages discrets à des gens qui voulaient le rester tout autant. Même Mick Jagger assista à un de ses concerts, c’est vous dire.
1934 – Zouzou.
La Goulue (1866-1929)
Un nom que l’on a au moins entendu une fois, sans trop savoir à quoi il rimait. Elle fut une star au moment où ce mot n’existait pas. Danseuse au Moulin Rouge, elle fut aussi celle qui inaugura L’Olympia. Elle devint par la suite dompteuse de lions. Devenue obèse, elle finit sa vie de manière assez tumultueuse entre petits boulots, alcoolisme, et gloire passée. Elle vit partiellement dans une roulotte et s’occupe d’animaux malades et abandonnés. Elle conserva malgré tout un semblant de célébrité, ä Montmartre jusqu’à sa mort où tout le monde la connaît.
Octave Mirbeau dit d’elle : « La Goulue, il faut lui rendre cette justice, est une assez belle grosse fille, épaisse, colorée qui exerce son sacerdoce avec une tranquillité remarquable. Elle plane imperturbable au-dessus de la foule maladive de ses fanatiques. Elle sait ce qu’elle est, ce qu’elle vaut, ce qu’ils valent et, sereine répand autour d’elle l’ordure à pleine bouche quand elle ne mange
pas. Quand elle mange, le mot ordurier qui sort alterne avec la bouchée qui entre. C’est cette brutalité radieuse qui est son seul esprit »
Au Jardin de Paris, elle apostrophe le prince de Galles, futur Édouard VII : « Hé, Galles ! Tu paies l’champagne ! C’est toi qui régales, ou c’est ta mère qui invite ? ». Elle devient un des sujets favoris de Toulouse-Lautrec, qui l’immortalise dans ses portraits et ses affiches pour le Moulin Rouge, au côté de Valentin le Désossé.
Source BNF, Gallica, DP
Bonjour Mr Boss,
Merci de remettre à l’honneur ces grandes dames du music-hall .
Vite adulées, vite oubliées…
Les artistes de cabarets tenaient à la fois de la courtisane et de l’artiste chantante.
Le film « Lautrec » retrace assez bien l’ambiance de cette période, coincée entre « Germinal » et la Belle époque
La plus célèbre restera Joséphine Baker, icône du jazz au féminin. On se souvient de sa générosité envers les enfants qu’elle recueillit dans sa grande maison.
Geste ô combien honorable. Admiratrice inconditionnelle de notre beau pays :
« J’ai deux amours : mon pays et Pariiiis…. »
Et comment ne pas nommer Piaf avec sa chanson « Allez venez , Milord… ».
Un pan de notre patrimoine culturel qui s’étiole dans les brumes du temps…
Bon WE. Peter.
Hello Peter,
Il est clair que ces noms n’évoquent plus grand chose auprès des nouvelles générations. C’est ce que j’aime bien dans l’histoire, elle nous rappelle que nous n’avons pas fait le monde, mais qu’elle peut nous aider à corriger le présent quand il dévie.
Bon week-end.