J’ai toujours été un admirateur des orages, un spectacle dont je ne me lasse jamais. Pendant la saison, j’éprouve une certaine satisfaction de voir le ciel se couvrir, un ciel qui va peut-être nous amener de l’orage.
C’est un peu comme le montage du décor pour une pièce de théâtre qui nous est inconnue. Si on le regarde depuis le début, on n’a pas la moindre idée de ce qu’il va représenter, mais au fil du temps, il prend forme. L’orage c’est un peu pareil. De gros nuages blancs se pointent à l’horizon, ils ont souvent cette forme d’enclume qui serait celle d’un Vulcain céleste, prêt à frapper de son marteau, prêt à faire jaillir de gigantesques étincelles à chaque frappe. Ils sont encore loin, mais ils viennent vers vous sans se hâter, leurs formes s’étalent, s’étirent, au gré de leurs fantaisies. Parfois, la nature se fait silencieuse tandis qu’il approche. Nul bruissement d’ailes d’insecte, nul chant d’oiseau, ne viennent troubler le silence qu’il semble imposer aux créatures terrestres, la colère céleste mérite le respect. En guise de prélude, quelques grondements de tonnerre au loin annoncent l’ouverture du premier acte. Le vent, la pluie, les éclairs, entrent sur la scène, le spectacle commence…
Des orages, j’en ai admiré des centaines. Certains passèrent devant moi comme les nuages passent dans le ciel. D’autres furent plus mémorables, ils sont encore présents dans ma mémoire. Bizarrement, quelques éclairs et quelques coups de tonnerre sont toujours là, je les revois ou je les entends quand je veux. Pourquoi eux et pas les autres ? Je n’en sais rien, ils ne furent même pas spectaculaires, une poigné de lueurs parmi des millions.
Après cette introduction, vous vous en doutez un peu, nous allons admirer quelques photos d’éclairs, quelques orages en approche, et même quelques vidéos. La Toile a ceci de bien, il n’est plus nécessaire d’assister en direct au spectacle, on peut regarder celui que les autres ont bien voulu nous transmettre. Même que maintenant on peut voir le spectacle en direct via les webcams, il y a toujours un orage à quelque part…
L’orage, phénomène naturel relativement paisible comparé aux cyclones, tornades, et autres colères terrestres. Il mérite quand même le respect, il frappe où il veut, quand il veut.
Voici une vidéo que j’avais déjà postée dans un ancien article. Elle vous montre à gauche un site qui détecte les impacts de foudre en temps réel, indispensable si vous cherchez à localiser un orage. Une fois fait, il vous faut rechercher une webcam qui pointe vers l’endroit où l’orage se produit. Ce n’est pas toujours le cas, mais avec un peu de chance on peut en trouver une. Ici, l’orage se produit dans la région de Rome sur le bord de mer. A droite, la webcam se trouve à Rome en haut du célèbre escalier qui monte depuis la place d’Espagne. Elle pointe justement vers l’ouest, c’est à dire vers la mer qui est à l’horizon en haut de l’image. Ce n’est pas un orage très actif, mais quand vous voyez la lueur d’un éclair à droite, vous verrez l’impact s’inscrire presque instantanément où après quelques secondes à gauche, la vitesse peut varier selon le débit de la connexion au moment des faits.
Voici une séquence d’orage que j’ai prise sur une webcam en Caroline du Sud pendant l’après-midi, un dimanche. L’avantage de celle-ci, c’est qu’elle est sonore. C’est un orage assez violent et la visibilité est restreinte, on voit surtout la lueur des éclairs sans voir l’éclair lui-même. Par contre, le bruit du tonnerre est bien présent et les grondements presque continus. On peut aussi entendre une sirène et les cris et chants d’une bande de jeunes qui font la fête.
Le vidéo suivante est la capture d’un bout d’orage depuis une montagne dans les environs de Bergame en Italie. Le spectacle est total, l’orage est d’une intensité folle, il n’y a aucun répit entre deux éclairs. Là, on peut déplorer l’absence de son. Mais d’un autre côté, l’orage est heureusement encore en approche et apparemment il ne pleut pas à l’endroit où se trouve la caméra. La combinaison du vent et de la pluie brouille souvent l’objectif des caméras et rendent le spectacle peu attrayant, on devine plus qu’on voit.
Bonjour M. Boss,
Les orages m’ont toujours impressionné également , les photos dans votre article sont très belles !
La foudre a toujours marqué les esprits…ne dit on pas « la foudre va tomber sur toi »
Bon weekend
cooldan
Hello Cooldan,
Ah les orages. J’ai un copain qui était météorologue dans l’aviation, c’est un passionné d’orages. Il a une bibliothèque de photos de 40000 éclairs. Ses vacances, il les passe dans tous les endroits où il y a des phénomènes atmosphériques particuliers. Il m’a justement signalé que dans le coin où j’habite, il y en a un, que j’ai vu des dizaines de fois sans me rendre compte que c’était un truc rare. Quand il fait chaud et qu’il y a un orage local sur une crête de montagnes voisine, l’air froid veut descendre, mais il rencontre l’air chaud qui monte, alors les nuages font une sorte de demi-tour et s’enroulent sur eux-mêmes et ne débordent pas la crête, donc c’est rare que l’orage déborde sur la vallée.
Bon week-end
Bonjour Messieurs,
Le spectacles des orages est à la fois fascinant et effrayant.
C’est un potentiel d’énergie incroyable, imprévu et brutal.
De tous temps, les Hommes ont divinisé les phénomènes naturels auxquels ils donnaient un nom : Jupiter chez les Romains, Zeus pour les Grecs, Thor chez les Scandinaves et les Germains, Bélénos chez les Gaulois…
Scientifiquement, les hommes ont pensé au 20è. siècle à canaliser toute cette énergie perdue. A la fin du 18è. siècle, Benjamin Franklin démontrait la puissance de la foudre avec un « para-tonnerre » de son invention.
En 1977, la TV avait diffusé une série animée intitulée « les aventures de l’Energie » où l’on expliquait le phénomène de la foudre et des énergies depuis l’Antiquité.
Et, dans l’Antiquité, les Celtes ne craignaient qu’une chose : que la voute céleste ne s’écroule sur la Terre !
En tous cas, je salue les fans de ces phénomènes qui n’hésitent pour certains à mettre leur vies en danger pour s’adonner à leur passion.
Un défi… fulgurant.
Amicalement. Peter.
Hello Peter,
Je n’ai pas vu cette série télé. Mais je sais qu’il est fait un tas de recherches pour essayer d’emmagasiner le courant émis par l’éclair. Il paraît que dans un éclair il y a assez de jus pour alimenter une ville de 15000 habitants pendant un an, du moins c’est ce qui était affirmé et je n’ai pas vérifié. Et comme il y a des orages en permanence sur la surface terrestre, il y a du potentiel.Par exemple, au moment où j’écris, il y a un orage assez conséquent au-dessous de Salerno en Italie dans le golfe du même nom, avec une fréquence d’un éclair tous les 2 secondes.
Ces observations sont toujours intéressantes.
Bon week-end
Hello Mr Boss,
En effet, quelle économie pour les centrales électriques…
Vous connaissez certainement ce truc pour connaître la distance qui nous sépare de l’orage qui gronde. Vous comptez les secondes entre chaque coup de tonnerre. Enfin, ça marche une fois sur X fois.
Bon WE. Peter.
Hello Peter,
On compte une seconde pour 330 mètres, vitesse du son par temps calme. Le vent qui souffle, la pluie, les obstacles naturels, ralentissent cette vitesse. D’après mon copain météorologue, à orage égal certains endroits sont plus fréquemment touchés par la foudre et elle peut tomber plusieurs fois au même endroit, cela je l’ai constaté moi même. Il est également pas tout à fait exact de penser qu’elle choisit toujours l’endroit le plus élevé pour frapper, même s’il est vrai qu’elle aime bien les poteaux électriques ou les cheminées. Quand il y a un orage sur Paris, la Tour Effel n’est pas prise pour cible, même si cela arrive parfois.5 ou fois par an.
Bonne semaine.
Hello Mr Boss,
Merci pour toutes ces précisions. Donc mon truc du comptage avait du vrai.
L’eau conduit les ondes électro-magnétiques très rapidement. La nature géologique du sol peut parfois entrer en ligne de compte. Je pense en particulier au granite qui est la composante essentielle du massif armoricain.
Sur route, par temps d’orage, la voiture grâce à ses pneumatiques s’isole du sol et la carrosserie fait office de « cage de Faraday ».
Quant j’étais très jeune, pour ma santé, mon médecin avait conseillé à mes parents de changer de région pour les vacances d’été et ainsi nous avons visité l’Auvergne et aussi les Alpes, au bord du lac de Serre-Ponçon, qui donnait une belle vue sur les fameuses « Demoiselles Coiffées » et le relief environnant. Nous avons failli aller à Turin avec les papiers adéquats et puis, Flop ! Bref.
Pour en revenir aux orages, la première nuit, un orage a éclaté et on avait l’impression que la montagne allait s’effondrer et nous envoyer dans le lac de barrage en contrebas !!!! C’est assourdissant !!! D’autant qu’à cette époque (été 1973), les touristes étaient logés dans des bungalows en bois sur pilotis fixés dans la pente de la montagne. Depuis une trentaine d’années, la société a investi dans des logements, plus spacieux en dur. Nous avons vécu la même chose trois ans avant, dans les Hautes-Pyrénées, pendant l’été, du côté de Argelès-Gazost.
J’imagine que les gens du terroir ne font même plus attention à ces « colères » naturelles… Mon père me disait que les touristes, cette année-là, étaient encore plus nombreux sur le Béarn et les Pays Basque , en raison de la disparition de Luis Mariano, natif du pays. Beau souvenirs.
Amicalement. Peter.
Hello Peter,
Une de mes collègues de travail est arrivée un matin au boulot, elle était verte !
La raison en était un orage. Un matin vers 7 heures, au moins d’avril, il y a eu quelques coups de tonnerre. Rien de bien méchant. Mais quand elle circulait, la foudre a frappé un pylône à haute tension. Un câble s’est rompu et est tombé juste derrière sa voiture en faisant des étincelles, elle a failli le ramasser sur sa bagnole. Si cela avait été le cas, je ne pense pas qu’elle risquait une électrocution, mais elle aurait pu perdre la maîtrise de sa bagnole. Pas très loin de chez moi, il y a une piscine à ciel ouvert. Depuis qu’elle existe, il y a déjà eu deux morts par la foudre. Ce n’était pas à l’intérieur de la piscine, mais des gens qui voulaient regagner leur voiture au parking. C’est jouer avec la foudre et on est pas sûr de gagner !
Bonne fin de semaine
Bonjour Mr Boss,
Utiliser la foudre pour redonner la vie aux corps inertes. Un procédé utilisé par le Docteur Frankenstein pour animer « SA’ créature, qui a la force d’un colosse et l’innocence des enfants.
La romancière irlandaise Mary Shelley, au 19è. siècle crée le mythe du Herr Doktor Frankenstein, un savant convaincu par ses travaux que la foudre est un principe de vie. Le sous-titre du roman est « le Prométhée moderne ».
Dans l’Antiquité grecque, le demi-dieu Prométhée apporte la foudre, feu sacré de l’Olympe, aux Hommes. Mais il défie ainsi Zeus, le Maître des Dieux qui le condamne à mourir enchaîné sur le Caucase et mutilé par un aigle.
Le personnage est porté à l’écran autour des années 1940 et le rôle-titre est confié à l’acteur Boris Karloff dans le film : « Frankenstein s’est échappé », suivi de deux autres opus.
Le XIXè siècle voit l’explosion des aventures et des expériences scientifiques, On explore le monde terrestre, sous-marin, et bientôt le monde interstellaire, avec le clin d’œil des frères Lumière.
En épilogue d’un livre documentaire, datant du début des années 1970, un auteur concluait son récit par ses mots : « en ramassant ce galet, l’Homme préparait déjà la fusée Apollo ! ».
Amicalement. Peter.
Hello Peter,
Mary Shelley a imaginé son personnage en Suisse près de Genève où elle séjournait dans une villa avec son mari et Lord Byron. Comme le temps était épouvantable, il vint à l’idée de Byron de demander à chacun d’écrire une histoire fantastique. Sans doute la meilleure version filmographique est celle de James Whale en 1931 avec Boris Karloff, c’est la plus philosophique. Au départ le monstre est plutôt bon et devient monstre par la suite à cause des gens qui le rejettent. Toutes les suites gomment ce côté pour ne s’arrêter que sur le monstre.
Bon week-end
Bonsoir Mr Boss,
Merci pour toutes ces précisions qui ont aussi leur importance.
C’est mon père qui m’avait parlé de ces versions qu’il avait vu plusieurs années après leurs sorties en salle.
Un autre auteur célèbre, l’écrivain Edgar Rice Burroughs, avait trouvé l’inspiration pour l’histoire de son héros, « Tarzan, l’Homme -singe », à la suite d’une nuit d’insomnie. Comme quoi, la nuit porte conseil !
Bon WE. Peter.
Hello Peter,
Merci et bonne semaine