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Le monde du garage punk n’est pas exclusivement américain. On en retrouve des traces un peu partout, mais il faut bien avoir conscience que c’est un mouvement musical qui a été nommé ainsi qu’après coup. Le mot punk n’est apparu qu’au début des années 1970, et selon certaines sources, c’est Sky Saxon le chanteur des Seeds qui est à l’origine de l’expression. Pour ce qui est du garage, c’est un terme un peu générique qui désigne surtout l’ambiance de la prise de son. Ce sont presque toujours des groupes, qui n’avaient pas tous des dons de virtuoses, qui s’y collaient. Aux USA, les distances entre deux lieux de moyenne importance, étaient parfois assez grandes. Alors on vivait dans une certaine autarcie avec la maximum du confort et de distractions possibles. Il n’était pas rare de trouver un studio d’enregistrement local, avec des moyens limités, n’ayant pas l’équivalent d’un studio professionnel. Jouer de la musique pour la jeunesse était un moyen de se divertir, avec un peu d’argent on achetait quelques instruments et on s’exerçait à imiter les Beach Boys ou les Beatles. La garage familial était un des lieux qui pouvait servir de local de répétition, et c’était même assez souvent le cas. Parmi les plus doués, certains envisagèrent l’enregistrement d’un disque concocté dans un de ces fameux studios. Quelquefois, des disques publiés souvent à compte d’auteur, voyaient le jour sur un petit label local. Des disques comme ça, il y en a des milliers, certains ne dépassant pas la stade de l’amateurisme, d’autres enrobés d’une petite touche de génie. C’est ce qui fait tout leur charme, quand on en écoute certains, on s’extasie sur ces trouvailles sonores, nées en fait d’un manque de moyens à la base. Les plus chanceux furent récupérés par des labels plus importants, après présentation de leur carte de visite sonore, ils concrétisèrent d’une manière plus aboutie les rêves nés dans un garage. Il en est même qui font partie maintenant de la légende de cette musique.
Le Canada marcha aussi sur les traces des voisins, la situation est un peu la même. Les Haunted, originaires de Montréal, en sont un des exemples connus, quelques titres sont à classer dans le style. Ils ont une petite spécialité de plus, ils ont repris en français pour la pop le « Purple Haze » de Jimi Hendrix et pour la garage « Talk Talk » de Music Machine. Le reste de leur répertoire vacille entre les originaux et les reprises, un mélange de soul, de pop, et de blues. Le groupe, bien connu au Canada, n’exista réellement qu’entre 1966 et 1968, avec une ou deux résurrections posthumes et brèves. Leur titre fétiche « 1-2-3 » apparaît d’office dans un des premiers volumes de la série « Pebbles ». Une compilation sera publiés parmi les rééditions du label Eva, c’est celle-ci que nous allons explorer.
Searching For My Baby
I Can Only Give You Everything
An Act Of Leisure
Untie Me
Shake
St Louis Blues (Voir sur Youtube)
Come On Home
Pourquoi (Talk Talk) de Music Machine
Eight O’Clock This Morning
1-2-3
Land Of Make Believe
Out Of Time
I’m A Man
Horror Show
Mona
The Haunted Vapeur Mauve (Purple Haze de Jimi Hendrix)
Un live assez récent avec 1-2-3
PERLES DE GARAGE HORS DU TEMPS
Une sélection de titres garage arbitraire.
The Girls – My Baby, Californie 1965, groupe entièrement féminin
The Enfields – I’m For Things You Do, Delaware 1966
Mysterious – It Is A Lie, Texas 1966
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