Avec cette réédition en 1983 par Eva de l’album des Litter publié en 1967, il faut commencer par un constat. C’est l’énorme influence que peuvent avoir eu les groupes anglais sur leurs cousins américains. L’album des Litter ne contient que deux originaux, « Action Woman » et « Soul Searchin », par ailleurs assez canons, le reste étant des reprises du trucs mis en évidence en Angleterre. Le plus marrant, c’est que dans ces reprises, nous retrouvons des titres que les camarades anglais avaient eux-mêmes empruntés aux Américains. Par exemple, « I’m So Glad » vient bien du répertoire du bluesman américain Skip James, mais remanié par Cream à leurs débuts. On remarque que les Litter on refait leur version d’après celle de Cream et non pas l’original. Même chose pour « Rack My Mind » que les Yardbirds avaient discrètement soufflé à Slim Harpo « Scratch My Back », c’est une reprise « à la Yardbirds ». Même cas pour « I’m A Man », toujours via les Yardbirds et l’emprunt fait à Bo Diddley. Pour le reste nous retrouvons deux fois les Who, Spencer Davis Group, Small Faces. Seul artiste américain à sauver l’honneur, Buffy Sainte-Marie et son immortel « Codine ».
The Litter est un des quelques groupes qui mit Minneapolis et le Minnesota à l’honneur, ils essayèrent de marcher sur les traces des Trashmen, pari assez difficile. Formé en 1966 et fusion de deux formations du coin, il officia pour la première époque jusqu’à la fin des sixties. Le premier single « Action Woman » leur ouvre la porte d’une certaine réputation sur le plan local, mais moindre sur le plan national. Son inclusion dans les séries » Pebbles » permit de les faire accéder au plan international. On redécouvre les trois albums qu’ils eurent l’occasion d’enregistrer. Le premier, dont nous parlons ici, est le plus basique des trois, assez proche du garage avec une légère orientation pop. Dans les deux suivants, l’approche sera beaucoup plus psychédélique, avec notamment leur reprise de « She’s Not There » des Zombies, premier groupe avec Vanilla Fudge à lui donner une orientation pop. Il contient plus de matériel original. Pour le troisième, ils enregistrent pour un label majeur, Probe, alors que les deux premiers sont sur des labels plus marginaux. Ils bénéficient d’une plus grande visibilité et distribution, sans que cela lance la machine à toute vitesse. Il est nettement plus facile à dénicher en édition originale, ce qui n’est pas le cas des deux premiers. Ces albums furent maintes fois réédités plus ou moins légalement. Ces rééditions permirent de découvrir du matériel inédit et des enregistrements live le tout de bonne qualité. Vu sous l’angle des groupes plus ou moins obscurs qui façonnèrent la légende des sixties, on peut considérer les LItter comme appartenant à la classe moyenne supérieure. A la limite on les connaît et apprécie mieux aujourd’hui qu’il a 50 ans.
Avec de nombreux changements de personnel, le groupe d’origine lui-même assez mouvant au niveau des membres, se reforma à plusieurs reprises et publia deux albums au tournant du siècle. Ils apparaissent encore occasionnellement aujourd’hui.
PERLES DE GARAGE HORS DU TEMPS
Une sélection de titres garage arbitraire.
Bonjour M. boss,
Heureusement que « The Litter » ne s' »était pas appelé « The Litter Bin » , car il n’y a pas grand chose à jeter !
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
En effet, rien à jeter, mais leur meilleur album reste le second « S 100 Fine ». Mais c’est bien avec la compilation Eva que j’ai enfin pu approfondir le parcours du groupe et me procurer les suivants, en rééditions. Il existe encore une compilation Eva où ils apparaissent avec The Electras, groupe assez semblable par le même producteur que Litter, ils ont des titres en commun.
Bonne semaine