J’ai toujours été un afficionado des Searchers, quelques disques pour moi inoubliables. Je vais être un peu sévère, mais pour moi à partir de 1965, ils sont devenus un groupe de seconde zone, pas tellement par un manque de qualité dans les enregistrements, mais bien par manque d’une évolution musicale. Ils ne furent pas les seuls, bien des groupes qui flambaient au son de Liverpool manquèrent le virage, condamnés à chercher le truc qui tape à l’oreille dans un style qui commençait à lasser. 1965, c’est l’année où je découvre les Yardbirds, les solos d’Eric Clapton et de Jeff Beck, alors en comparaison avec les Searchers, c’est le passé et l’avenir, avenir qui va se renforcer avec des groupes comme les Who, Cream, et une pléiade d’autres. Les Searchers sont aussi sur un pente descendante au niveau du succès, deux ans avant ils damnaient le pion aux Beatles et maintenant ils commencent à faire les fonds du hit parade, leur dernier vrai hit date du début de l’année avec « Good Bye My Love », une formidable reprise comme il savaient si bien les faire, classée no 4 en Angleterre. C’est aussi cette année là que Pye publie leur cinquième et dernier album. le seul qui trouve grâce à mes yeux en parlant d’évolution. Je ne jette pas les précédents aux orties, pas du tout, les précédents c’est du Searchers made in Liverpool, tandis que celui-ci se démarque des autres. On sent une volonté de faire autre chose, on note de la fuzz guitar, c’est plus fouillé au niveau des sons, c’est toujours impeccable au niveau vocal avec ou sans arrangements. Comme c’est leur habitude, ils vont fouiller les répertoires plus ou moins obscurs pour en remodeler l’interprétation à leur manière. Il contient quand même quatre titres originaux écrits par le groupe, à côté de reprises plutôt flamboyantes. Le titre principal qui donne celui de l’album « Take Me For What I’m Worth » est leur dernière apparition dans le top 20 anglais, c’est une reprise depuis P.F. Sloan, un compositeur très en Vogue en 1965 pour avair écrit « Eve Of Destruction » le méga-hit contestataire de Barry McGuire. Ils survivront malgré tout à leur légende, enregistrant de nouveaux albums en 1972, 1979, 1980, 1988, qui furent d’honnêtes ventes. A part cela ils n’ont cessé de donner des centaines concerts, faisant d’eux pratiquement le groupe le plus populaire des circuits revival, perdant ici où là un de leurs membres, deux des membres originaux sont décédés. En 2018, ils annoncent cesser les concerts, mais sans exclure tout à fait d’y revenir de temps en temps.
Voici les 12 titres de cet album qui pour moi garde un certain charme, sans oublier le reste.
Durant les sixties, la discographie française de distingua par le nombre impressionnant de publications qui furent faites sous la forme de EP, c’est à dire quatre titres, deux par face. Le principe de base était un peu mercantile, on vendait deux fois plus de marchandise sur la réputation d’un titre principal ou d’un succès, le 45 tours simple avec deux titres était réservé à la promotion et aux jukeboxes. L’avantage principal de ces EP’s demeurait dans le fait que ces éditions étaient présentées dans une pochette avec le plus souvent une photo de l’artiste et un emballage cartonné et plastifié plus résistant à l’épreuve du temps. L’Angleterre et les USA eurent beaucoup moins recours à ce genre de publications. Le plus souvent, la règle était le 45 tours simple emballé dans une simple pochette à trous permettant de voir l’étiquette du disque. Aujourd’hui ces fameuses disques EP’s français, surtout ceux concernant des artistes étrangers, sont recherchés par les collectionneurs du monde entier car ils sont uniques dans leur genre et peuvent parfois atteindre des sommes folles s’ils sont très rares. Au fil des semaines, je vous en présenterai quelques uns parmi ceux qui attirent justement les collectionneurs. Ils seront présentés avec la pochette, éventuellement avec un scan de ma collection personnelle si je ne trouve rien de satisfaisant, les titres qu’ils contiennent, et le plus haut prix atteint par une enchère sur Ebay.
Hector fut un cas particulier en pleine époque yéyé, il est le premier chanteur que l’on peut qualifier de décadent. Il n’a pas une discographie impressionnante, se contentant le plus souvent de reprises, sur des textes un peu déconneurs écrits par Gérard Sire ou Jean Yanne. Ce goût de l’absurdité et la rareté de ses disques qui ne se vendirent que peu, font que chez lui tout a un petit goût de collector pour les amateurs du genre. Trois disques, trois maisons différentes, qui vont en crecendo au niveau de la rareté. Sur le second enregistré chez chez Ducretet Thompson, on y trouve deux adaptations de Screamin’ Jay Hawkins, the Shouts via Jerry Lee Lewis, Timmy Shaw via les Animals. Il est décédé en 2020, probablement dans un dernier éclat de rire.
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Hector – Ducretet Thomson – 460 V 662, publié en 1964, meilleure enchère sur Ebay 131 euros.
Un document extrait du film « Chercher l’idole » interprétant Johnny