En passant

Bas nylons et la soupe est servie

C’est parti pour le cinquième et dernier volume de la série « Chocolate Soup For Diabetics », consacré au garage et psychédélique anglais des sixties. A côté des obscurités on retrouve quelques noms qui n’échappent pas aux connaisseurs. Les Authentics furent pus ou moins involontairement responsables de la rencontre de Jimmy Page et des Yardbirds. Ils servaient d’ouverture aux Yardbirds quand ces derniers avaient une résidence au Marquee Club. Jimmy Page avait servi de musicien de studio pour leurs enregistrements et sans doute est-il venu les voir en concert. Le chanteur du groupe Mick O’Neil, remplacera occasionnellement Keith Relf au sein des Yardbirds quand celui-ci était malade. Ce fut notamment le cas pour leur premier concert à l’étranger, à Ascona en Suisse. Les Quotations sont assez intimement liés aux Walker Brothers. A l’occasion, ils servent de groupe d’accompagnement au trio dans les orchestrations rock sur scène et en studio. Chords Five nous en avons déjà parlé, il s’agit d’une mouture des Smoke avant leur succès « My Friend Jack ». Mickey Finn est aussi relativement connu principalement comme un excellent guitariste. A travers divers groupes, il eut plus une grande réputation qu’un réel succès en termes de classements au hit parade. Jimmy Page participa aux enregistrements de certains titres comme musicien de studio. On peut aussi se souvenir de lui en France car il collabora avec Nino Ferrer sur plusieurs albums durant les seventies. Il apparaît aussi avec Phil May & Fallen Angels. Le titre des Magic Lanterns peut se trouver sur un EP français publié chez CBS, à l’évidence très rare. St Louis Union visitèrent les charts anglais avec une assez plaisante version du « Girl » des Beatles. La tendance de l’album se situe dans un veine r’n’b, un peu comme celle des Who à leurs débuts. Comme le volume 4 , il ne vit le jour que 20 ans après la série initiale des trois premiers volumes.

SELECTION DE CET ALBUM
The Authentics
Climbing Through
avec Jimmy Page
1964

The Autentics – Climbing Through
The Quotations – Cool It
The Transatlantics – Don’t Fight It
The Longboatmen – Only In Her Home Town
The Ways Means – Breaking Up A Dream
Chords Five – I Am Only Dreaming
The Moving Finger – Shake & Finger Pop
The Mickey Finn – Garden Of My Mind
Force Five – Baby Let Your Hair Down
St Louis Union – English Tea
The Magic Lanterns – I Stumbled
The Bad Boys – She’s A Breakaway
The Sons Of Fred – Baby What You Want Me To Do, reprise de Jimmy Reed
The Four Squares – Don’t You Know I Love You

Dans d’autres articles je vous présente des productions françaises qui eurent le privilège d’être publiés au format EP, c’est à dire quatre titres par disque, un phénomène typiquement français qui n’a pas vraiment un équivalent ailleurs pour les fifties et les sixties. Il en existe des milliers. Mais le 45 tours single existe aussi, souvent pressé en quantités moindre et surtout destiné à la promotion et pour les jukeboxes. Ceci perdura tout au long de la vogue du EP qui commença à décliner à partir de 1967. La publication en single devint la règle, sauf des exceptions de plus en pus rares. Pour certains artistes, ils sont devenus un objet de recherche par les collectionneurs, encore plus s’ils sont présentés dans une pochette avec une photo. les fans d’Hallyday connaissent bien la chose. Mais que ce soit avant, pendant, ou après 1967, quelques publications atteignent parfois de jolies sommes.

Je peux classer France Gall dans les chanteuses que j’aime bien. Comparée à d’autres, il faut reconnaître qu’elle avait un certain style, une sorte de beat à la Française, beaucoup d’originaux, les reprises sont rares. Entre papa et Serge Gainsbourg, le matériel composé et proposé est à sa mesure. Quelques titres un peu jazz lui permettent de jolies performances vocales, d’autres sont devenus des classiques que même les artistes étrangers aiment à revisiter. Ca c’est pour les sixties, plus tard, j’ai essayé de crocher, mais j’ai assez vite abandonné. C’est un peu comme Véronique Sanson, c’est répétitif. Comparé à des groupes comme Talking Heads, difficile de trouver la France Gall des eighties comme un phare éclairant la nuit. Même son parcours sixties n’est pas exempt d’un certain mauvais goût qui doit sans doute plus à la bêtise des producteurs qu’à la sienne propre. C’est le cas de « Sacré Charlemagne » dont elle prit assez vite ses distances, malgré son immense succès. On retrouve ici et là ce genre de trucs dans sa discographie. En 1967, deux titres extraits d’un album et publiés en single avec pochette encart sont de cette veine. Il n’empêche que ce disque est devenu une jolie pièce de collection. Il existe aussi en version pochette à trou mais sans valeur. Pour une fois, je vous propose un truc qui ne figure pas dans mes écoutes, mais j’en profite aussi pour vous signaler son existence, car bien peu savent qu’il existe. Et vous, vous le connaissiez ?

France Gall – Philips B 373.914 F – Publié en 1967, meilleure enchère sur Ebay 200 euros.

Oh Quelle Famille
J’ai Retrouvé MonChien