Jadis, on ne connaissait pas les conseillers en communication. Aujourd’hui, n’importe quel politicien ou personne qui doit se présenter à la télévision ou ailleurs pour « vendre » quelque chose fait appel à eux. Cela va de la manière de parler à celle de s’habiller, chaque détail peut compter. Les rois de France ignorèrent pendant longtemps ce précepte. Il suffisait de savoir que le roi était le roi, et le reste allait de soi. Qu’il soit en chaussettes troués ou avec sa couronne sur la tête, il fallait obéir, il n’avait rien à vendre juste à ordonner. Si on observe les portraits des rois et reines, on peut remarquer une certaine tendance à ce qu’une manière de s’habiller, de paraître, correspondent à une époque. Les modes se lançaient aussi par un coup de hasard, ou on suivait tel ou telle manière de faire. Madame de La Vallière inventa une manière de nouer foulard et cravates qui est parvenue jusqu’à nous. Plus insolite, le fameuse fistule anale de Louis XIV, dont il fut opéré avec succès, incita nombre de courtisans se déclarer souffrant du même mal, où vont se loger les modes ? François 1er, sans inventer une mode changea complètement d’apparence durant son règne et il y a une bonne raison à cela. Vous le verrez le plus souvent avec des cheveux courts et une barbe, mais il fut un temps où il avait les cheveux plutôt longs et sans vraiment être barbu. Cela changea les jour de l’Epiphanie 1521 suite à un petit incident. Ces braves gens s’amusaient, le roi itou, à se lancer des boules de neige, on savait rigoler en ce temps-là. Suite à un malencontreux incident, il ramassa en pleine poire, une bûche enflammée. Sa chevelure prix feu et il fut quelque peu brûlé. Alors se méfiant des futures bûches qu’il pourrait trouver sur son parcours, il raccourcit sa chevelure et se laissa pousser la barbe pour masquer les traces de brûlures. En général, bien des rois de France avaient plutôt le feu aux fesses, mais lui il a eu le feu ailleurs.
On se rappelle, surtout si vous connaissez un peu l’histoire de France, que Charles VI (1368 – 1422) était un peu dérangé, c’est le seul roi que l’on aurait pu représenter avec un entonnoir sur la tête. Il ne fut pas toujours ainsi, mais les premiers symptômes commencèrent un peu après ses 20 ans, il avait des comportements aberrants, allant jusqu’à attaquer sa propre armée. Les trente années qui suivirent furent partagées entre moments de folie et de lucidité. On installa une régence qui fut assurée par ses oncles. Pendant ses moment de lucidité, il profita quand même pour faire une douzaines d’enfants à sa femme, Isabeau de Bavière, dont la plupart moururent assez jeunes.
La reine qui commença d’en avoir sa claque, estima qu’elle avait rempli pleinement le travail de succession, prit de la distance avec son mari de roi. Comme il est parfois, même souvent violent avec elle, elle décide de lui mettre une sorte de maîtresse dans les bras.
Odette de Champdivers, c’est son nom, prit la relève. Elle est de petite noblesse, et les témoignages de l’époque s’accordent pour la trouver plutôt jolie, douce et patiente. Vers 1405, elle est poussée dans le lit de Charles VI. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, tout se passa bien entre eux. Elle avait le pouvoir de l’apaiser quand il montait les tours, un seul regard suffisait parait-il. Il lui fit même une fille qui naquit en 1407. On n’est pas vache avec elle, on la surnomme même « la petite reine », deux manoirs lui seront remis en jouissance et le roi lui attribua une pension dans un moment de lucidité en 1418. La légende circule qu’elle apprit à jouer aux cartes à Charles VI et que c’est peut-être elle qui introduisit le jeu de cartes à la cour. Le roi meurt en 1422, sans qu’elle l’abandonne un seul instant. Il paraît même que ses dernières paroles furent son prénom.
Mêlée aux intrigues de la succession, le futur roi Charles VII passait pour un fils illégitime, on l’accusa de trahison parce qu’elle prit fait et cause pour lui. Elle quitta la cour et on perdit sa trace, elle serait morte vers 1424-25. Par contre sa fille revint à la cour, elle fut légitimée par la roi en 1428 et devint Marguerite de Valois. Elle épousa Jean III de Harpedanne et mourut vers 1450.
Un des pionniers du roman feuilleton et le premier a être une sorte de vedette dans le genre fut Ponson du Terrail. il était issu d’une famille anoblie. Il popularisa le nom de Rocambole, dont on tira par la suite l’expression rocambolesque. Extrêmement prolifique, il écrivait plusieurs récits en même temps. Parfois, en sautant d’un récit à l’autre, il ne savait plus si ses personnages étaient encore vivants ou décédés dans le récit. Il pallia au problème en les représentant par des poupées. S’il était décédé, il rangeait alors la poupée dans un tiroir, ainsi il savait ce que son personnage était devenu. Ecrivant à toute vitesse et menant plusieurs récits de front, il lui arrivait de commettre des impairs dans la narration : « Le comte était vêtu d’une élégante veste de velours et d’un pantalon de même couleur. » ; « Il entendit le pas d’un cheval dans la cour. C’était père qui rentrait. »
En pleine popularité, il alla visiter le bagne de Toulon. Le directeur l’accueillit très chaleureusement et insista pour lui faire visiter le bagne dans tous ses détails. Durant la visite, on entendit un coup de canon. Ponson fut intrigué, mais le directeur le rassura :
– Ce n’est rien, il lui répondit, c’est un forçat qui s’évade.
– Oh ! monsieur s’écria l’écrivain en lui serrant la main en guise de reconnaissance : c’est trop !… Beaucoup trop !
C’était probablement un disciple de Jean Valjean.

Au XVIII siècle, il circulait dans les salons un jeu d’esprit qui consistait à trouver des différences ou des ressemblances entre deux objets, choses, ou personnes pris au hasard. Le but était de répondre de manière spirituelle ou drôle. La duchesse du Maine qui tenait un de ses salons demanda à un invité : « Quelle différence y a-t-il de moi à une pendule ? ». Le questionné répondit : « Madame, une pendule marque les heures, et Votre Altesse les fait oublier. » Il fut plus tard question de comparer une glace à une femme. Le poète Piron qui était présent répondit : « Une glace réfléchit sans parler, une femme parle sans réfléchir ».
Une dame le prit de haut et questionna le poète : « Sauriez-vous me dire, monsieur, quelle différence y a-t-il entre un homme et une glace ? » La réponse se faisant attendre le dame asséna : « Eh bien, c’est qu’une glace est polie et qu’un homme ne l’est pas toujours ! »
Selon le même principe prenons, femme et chef d’orchestre. La femme n’a pas besoin de baguette pour diriger.
Source gallica.bnf.fr / BnF / DP / Wikipédia.
Bonjour Mr Boss,
Fascinant comme à l’accoutumée, votre article.
Ah, François 1er ! L’Homme des Guerres d’Italie. Même si la bataille autour de Pavie mit fin à sa gloire en 1547. Avec son règne, une nouvelle ère s’installe et l’on tourne le dos au Moyen-Age qui s’achève après la bataille de Castillon (47). Sa passion pour les châteaux annonce l’architecture classique du Roi-Soleil ! Dans les sondages il figure en bonne place parmi les souverains de France les plus connus avec Louis XIV, Charlemagne et Napoléon. Roi admirateur de la Renaissance italienne et bâtisseur exemplaire comme en témoigne le château de Chambord…Il était un homme de grande taille avec 2 mètres. Alors que la taille moyenne des hommes des siècles précédents ne dépassait guère 1,60 mètre.
J’ignorais l’anecdote de la bataille de boules de neige.
Charles VI, le « petit Roi de Bourges », régenté par ses oncles, surnommés « les Marmousets », règne en pleine Guerre de Cent Ans quant les deux tiers du Royaume de France sont aux mains des Anglais et prennent le domaine royal en « tenaille ».
La vie de Jeanne d’Arc, « la petite bergère de Lorraine », s’inscrit dans cette douloureuse période avec ses exploits militaires (Patay, Orléans) sa captivité infâmante et sa fin tragique en 1421 (« nous avons brûlé une sainte » écrira plus tard Jean Tressard, le secrétaire du Duc de Bedford). Hélas…L’un de ses compagnons d’armes qui assista à son agonie en fut si choqué qu’il s’isola dans son château en Vendée et deviendra tristement célèbre sous le nom de » Barbe-Bleue » !!!
Le roman « Rocambole » a été adapté pour la télévision dans les années 1960 et le rôle-titre fut joué par l’acteur Pierre Vernier ( que l’on verra plus tard en inspecteur de police aux côtés de JP Belmondo). C’est un personnage à mi-chemin entre Arsène Lupin et François Vidocq.
Quant à Madame la Duchesse du Maine, votre récit se passe de commentaires.
Quelle femme d’esprit. Une courtisane de la même veine que la belle-soeur de Louis XIV, que l’on surnommait « La Palatine »…
Bon WE. Peter .
Hello Peter,
Merci pour le compliment…
En effet, François 1er était de très grande taille. Moi même qui suis plutôt grand, je dépasse 1,80 m, même en face je me sentirais plutôt petit. Il est vrai qu’il fait partie de ses rois qui viennent tout de suite à l’esprit quand on parle des rois de France.
Le histoires de Rocambole, je me souviens d’avoir vu cela à la télé, mais je n’ai aucun souvenir précis, c’est d’ailleurs depuis ce moment que je connais son nom.
Barbe Bleue a eu plusieurs incarnations à travers l’histoire, Henri VIII d’Angleterre et Landru, une barbe qu’il avait par contre fort noire.
La Palatine était tout à fait un femme d’esprit et en plus elle avait a plume facile, elle ne pouvait que paire à Louis XIV qui adorait ce genre de femmes.
Excellent week-end
Bonjour Mr Boss,
En effet, Le personnage de Barbe-Bleue pris les traits de diverses personnalités historiques dont, vous avez raison, le Roi d’Angleterre Henri VIII, qui s’allia à Charles Quint, empereur du St Empire Romain, contre François 1er, après l’échec de ce dernier pendant l’entrevue du Camp du Drap d’Or, près de Boulogne (?). La légende débute après le refus du Pape de son divorce avec la reine. Dès lors, cet incident « diplomatique » décida Henri VIII à diriger lui-même l’église catholique d’Angleterre, jusque là sous autorité papale. Ce souverain eut six femmes dont trois prénommées Catherine.
Ces épouses successives furent exécutées pour infidélité ou stérilité. De par ces actes, le roi d’Angleterre entra dans la légende sous le nom de Barbe-Bleue…
Hollywood reprit le personnage au cinéma dans les années 1935/1939 avec l’acteur Charles Laughton dans le rôle du souverain. mais c’est une autre histoire.
Bon WE. Peter.
Hello Peter,
Charles Laughton était un fabuleux acteur et comme beaucoup de bons acteurs américains, il venait d’Angleterre. Son film comme réalisateur « La Nuit du chasseur » est un chef-d’oeuvre. Je l’ai au moins vu 20 fois. On a malheureusement plus beaucoup d’acteurs de cette envergure aujourd’hui.
Merci et bonne semaine
Bonsoir Mr boss,
Très juste.
Il reste pour la postérité comme acteur le sénateur Gracchus, dans cet inoubliable « Spartacus » de 1961. Le film « La Nuit du chasseur » est passé en soirée sur ARTE, en 2018 me semble t-il. C’est dans ce film que Robert Mitchum se fait passer pour un pasteur pour commettre un assassinat (?). A moins que ce ne soit « Cinq cartes à abattre » ? (Là, j’ai un doute…)
Richard Burton était connu pour ses rôles shakespeariens, également. Il avait tourné l’adaptation du roman de Orwell « 1984 » avant de nous quitter .(Quant les aigles attaquent/1968 – Les oies sauvages/1979). L’âge d’Or du 7è. Art.
Bonne soirée. Peter.
Hello Peter,
Pour » La Nuit du chasseur », je me suis longuement étendu sur ce film
c’est ici
Bonne semaine
Bonjour Mr Boss,
Je suis retourné sur l’article en question. Excellent.
Dans l’autre film que je citais plus haut, il s’agissait de Dean Martin (comparse de Jerry Lewis, à ses débuts). Ils ont une très vague ressemblance, d’où ma confusion. Et là encore, un homme d’église qui se proclame justicier.
Amicalement. Peter.
Helo Peter,
Merci. Le film avec Dean Martin et Jerry Lewis, je ne crois pas l’avoir vu, du moins cela ne me rappelle rien.
Bonne suite de semaine
Bonsoir Mr boss,
A propos de films avec le duo Martin/Lewis, ARTE en a passé un en 2018 et l’action se passait dans une sorte de pension de famille où ils tentaient de séduire les jeunes femmes qui y logeaient aussi, entre quiproquos et situations cocasses.
Amicalement. Peter.